Renaud Muselier Reine d'Angleterre à l'Institut du Monde Arabe ?

Pour une fois, il a fait dans la sobriété. C’est vrai que l’annonce officielle de la nomination de Renaud Muselier à l’IMA (Institut du Monde Arabe) a eu lieu pendant la soporifique université d’été des d’jeuns de l’UMP organisée  il y a 10 jours à Marseille au parc Chanot. Entre les chicayas Raffarin/Sarko, et l’atterrissage de l’avion de #dsk sur le Rond Point du Prado, ça a fait pschitt.

Carte de visite à rallonge

Pourtant sur le papier le job a de l’allure. Président de l’Institut du Monde Arabe, successeur d’Edgard Pisani ou de Dominique Baudis, c’est quand même plus visible que président du Conseil Culturel de l’Union pour la Méditerranée (UPM), un projet mort-né emporté par les tempêtes du Printemps Arabe. C’est soi-disant un cadeau de la part de son ami Sarko pour mettre Muso en scène aux prochaines municipales. Mouais.

En tout cas il va pouvoir commander de nouvelles cartes de visite. Et commencer à remplir le verso. Retenez votre souffle, on y va. Dans le désordre. Député des Bouches-du-Rhône. Vice-président de la commission des Affaires Etrangères à l’Assemblée. Premier vice-président de Marseille Provence Métropole, délégué spécial de Marseille 2013 pour la mairie. Secrétaire départemental de l’UMP. Président du conseil culturel de l’UPM. Et donc aujourd’hui président du Haut Conseil de l’IMA. Ouf. Ah sinon, quand il a 5 minutes, l’ancien Secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères est aussi médecin et est à ce titre toujours Directeur de la Clinique Saint-Martin à Marseille. Sans oublier quelques voyages à l’île Maurice histoire de s’occuper de son programme de villas défiscalisées Belle Rivière.

L’autre président

Pas mal, non ? Mais à y regarder de plus prés, il n’est pas certain que ce nouveau job parisien  lui prenne beaucoup de temps. Car en réalité, Renaud Muselier ne va pas exactement présider le conseil d’administration de l’IMA, où va rester Bruno Levallois, un haut fonctionnaire diplômé de langues-o, et agrégé d’arabe, mais le Haut-Conseil de l’Institut. Et ce n’est pas tout à fait la même chose.

Le Haut Conseil a été inventé en 2009 pour permettre à Baudis de pouvoir rester à l’IMA quand il a été élu député européen. Comme l’Europe finance en partie l’Institut il n’était pas possible pour lui de cumuler. Du coup, il a du abandonner la présidence du CA – qu’il détenait depuis 2007 et là où est le vrai pouvoir – à Bruno Levallois.

D’autre part, l’IMA ne va pas très bien. La France ne veut plus payer et aimerait que ses autres partenaires, de l’autre côté de la Méditerranée mettent un peu plus la main au portefeuille. Sachant que pour ne pas arranger les choses, le printemps arabe est passé par là. L’Egypte, la Tunisie, La Syrie par exemple, pays fondateurs de l’IMA ont en ce moment un peu autre chose en tête. C’est d’ailleurs, la saoudienne Mona Khazindar, qui en tant que directrice générale manage en réalité aujourd’hui l’organisme culturel.

Renaud Muselier ne devrait donc pas être trop surchargé de travail avec ce vrai-faux job. « Villepin fait tout, je fais le reste » disait Muso à l’époque où il était secrétaire aux Affaires Etrangères du meilleur ami de Sarko. Apparemment à l’IMA, son bon mot va rester d’actualité.