Quelle nouvelle vie pour l'îlot Bata ?
Quelle nouvelle vie pour l'îlot Bata ?
Soleam, première. La réalisation la plus avancée de l'organisme mis en place par la mairie pour rénover le grand centre-ville et suppléer Marseille aménagement connaîtra bientôt le sort qui lui est réservé. L'îlot des Feuillants aka l'îlot Bata (du nom de l'enseigne qu'il a longtemps abrité), est aujourd'hui laissé à l'abandon même si quelques familles vivent encore dans les grands appartements qui le composent. L'appel d'offres n'a pas dû être trop compliqué à formuler : une seule exigence pour le bâtiment qui trône au milieu de la Canebière irriguant Noailles au sud. La Soleam veut une brasserie au rez-de-chaussée. Le reste ? No comment, faites ce que vous voulez.
La pratique n'est pas isolée. La caserne d'Aurelle et un terrain boulevard Louvain ont eux aussi fait l'objet récemment d'appels d'offres minimalistes. Mais la perspective de voir Maître Kanter s'installer sur l'artère emblématique de Marseille peut susciter des doutes quant à l'objectif de dynamisation "diurne et nocturne" poursuivi. La hantise du politique sur la Canebière, c'est le snack. Maître Kanter, c'est la gamme au-dessus mais bon, ça paraît léger. C'est en tout cas le constat qu'ont dressé plusieurs associatifs regroupés au sein d'un collectif baptisé Atelier feuillants. Mais, au lieu de dénoncer l'existant, ils ont poussé plus loin la démarche en proposant leur contre-projet.
"Maîtrise d'usage"
Difficile de résumer le projet mais ses instigateurs ont ciselé une formule : faire de cet îlot "le laboratoire de la ville en mouvement", comprenez créer un Arsenal à la sauce marseillaise, grand espace de concertation publique où les projets structurant la ville pourraient être consultés et discutés. L'équipe, composée notamment d'urbanistes et d'architectes engagés dans la vie de la cité, reprend à son compte un constat déjà posé par ailleurs, notamment sur notre site, d'une concertation balbutiante et quasi inaccessible, tant celle-ci se niche bien souvent dans les bureaux les plus improbables des administrations concernées.
Résultat concret : sur les plans, le rez-de-chaussée s'ouvre entièrement sur la rue et une grande colonne intérieure permet aux badauds de grimper jusqu'au toit pour dominer Marseille du regard. "Pour que ça fonctionne, en plus de la maîtrise d'ouvrage et de la maîtrise d'oeuvre, il faut créer une maîtrise d'usage, explique Jean Canton, président de Centre-ville pour tous, ancien directeur de l'urbanisme à la ville qui s'investit dans cette démarche. Il faut recueilllir l'avis des habitants, des usagers, les associer au projet : ils ont les clefs, ils connaissent les lieux, ils doivent être partie intégrante du projet."
Un voeu qu'eux-mêmes ont pourtant eu un peu de mal à exaucer. "Le projet, explique David, un jeune militant de CVPT, est né d'un atelier de réflexion de l'association. On voulait au départ imaginer la concertation idéale. Un petit groupe s'est formé, s'est réuni et quand est sorti l'appel d'offres, nous nous sommes lancés." Du coup, la phase de consultation des habitants aura paradoxalement lieu à partir de la rentrée prochaine, mais, assurent les militants, rien n'est figé quant à l'utilisation des 4000 mètres carrés sur six niveaux que proposent les Feuillants. L'atelier a tout de même produit ces dessins qu'ils nous permettent de présenter ici avec en petit et en bas, leur commentaire sur chaque planche : un double-clic pour lire le diaporama en grand écran ne serait pas superflu.
Déjà, le projet a évolué. La Fondation Abbé-Pierre s'est associée plus avant quand la question d'y créer des logements a été mise sur la table. De l'habitat social ou relais pour accueillir les familles contraintes de déménager le temps d'une réhabilitation par exemple.
Mais il serait injuste de réduire ce projet à des compartiments. Son coeur réel, c'est la réflexion symbolisée par ce centre de recherches et de documentation qu'ils verraient bien installer. Réflexion sur le monde qui entoure et qu'on regarde sans le penser, ou qu'on aménage avec des objectifs de rendement à court terme. Le remue-méninges et l'enthousiasme de ces plus ou moins jeunes porteurs de projet force l'admiration. Bientôt, ils paraîtront peut-être aussi fous que ce fada qui, il y a soixante ans, avait construit sa cité au bord du boulevard Michelet.
"Des urbanistes sérieux"
Ils n'en ont pourtant pas moins les pieds sur terre. Les plus expérimentés, dont Canton, connaissent extrêmement bien les rouages des institutions et savent que seul un mouvement d'adhésion plus large que leur petit groupe de passionnés pourra faire pencher la balance en leur faveur. Des acteurs influents du monde culturel, entre autres, se seraient montrés très intéressés. Ils ont aussi contacté des élus, dont les membres de la commission d'appel d'offres, pour les sensibiliser à leur cause.
Si l'écoute a pu être parfois attentive, c'est encore aujourd'hui la frilosité qui domine. Claude Valette, l'adjoint à l'urbanisme dit n'avoir "pas une bonne connaissance du dossier. Ce que je sais, c'est qu'il a été monté par des urbanistes sérieux et je le regarderai de ce fait avec attention." Le maire de secteur, Patrick Mennucci, a quant à lui reçu les porteurs du projet. Mais lundi, en plein débat houleux sur l'hôtel des Catalans, il lançait l'idée de "construire un hôtel" sur l'îlot Bata en plein milieu de la séance.
Interrogé sur ce sujet à la sortie, tout en partageant une partie de leurs préoccupations, l'élu socialiste, malgré la première bataille en prévision de 2014 qu'il venait de subir, estimait que "seul un changement de municipalité pourrait faire aboutir un tel projet". Mennucci, toujours au taquet. Face à ces regards bienveillants mais sans plus, la route du collectif s'inscrit en pente raide. Première étape : faire en sorte que l'appel d'offres ne soit pas pourvu et convaincre une collectivité (MPM ?) ou des investisseurs privés pour faire vivre le projet. Canton estime qu'il faudrait quelques agents pour l'animer et 10 à 15 millions d'euros pour le porter. L'utopie aussi a un prix.
Commentaires
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Une vue en terrasse sur Marseille!. Sûr que ça aurait un succès fou.
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Et pour la faune locale, ils ont prévu quoi ?? Parce que si l’on veut que ce soit pour les marseillais, c’est mal barré !! mais pourquoi pas..Ce sera toujours mieux que ce machin délabré actuel..
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Pour info, il y a aussi un site, http://atelierfeuillants.wordpress.com/
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Quelle belle et bonne idée ce projet ! Il y a en effet très peu de lieu en centre ville où l’on puisse s’élever dans les cieux de la cité un peu à la façon de Beaubourg à Paris. En plus de cet endroit on pourrait avoir la vue sur la magnifique horloge de l’immeuble “C&A” ce qui éviterait de marcher dans du caca quand jusqu’à lors on souhaite la regarder en marchant la tête en l’air :)) Un comité de soutien est-il créé pour recueillir des signatures ?
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Salut, je fais partie du Collectif Feuillants, merci de l´intérêt que vous semblez porter. je réponds à deux des commentaires ci-dessous:
“Et pour la faune locale, ils ont prévu quoi ??”
La faune locale c´est un peu nous aussi, puisqu´on est marseillais. En ce qui concerne les habitants de Noailles et les habitués du quartier et promeneurs de la Canebière, ils sont au centre de cette proposition. Je vous rappel que même si on a imaginé un programme qui réponds à des questions qui nous parraissent essentielles, nous défendons avant tout la mise en place d´un processus participatif qui devrait réinventer le programme pour la réhabilitation de cet immeuble. Enfin, si la faune locale c´est aussi les quelques habitants qui vivent encore dans l´ilot -qui ont su résister aux embats de Marseille Aménagement et qui ne comptent pas se laisser trainer par la Soléam- nous voulons que tout soit fait pour qu´ils puissent rester sur place, dans des conditions de logement adaptées à leurs besoins et revenus. Et, bien sur, si ils le souhaitent.
Deuxième commentaire : ” Un comité de soutien est-il créé pour recueillir des signatures ?”
Oui, pour cela il suffit d´aller sur le site du collectif http://atelierfeuillants.wordpress.com/ et cliquer sur ¨Soutenir/contacter”. Le comité de soutien regroupe d´ores et déjà un petite centaine de personnes morales et physiques; c´est à dire des gens lambda mais aussi des structures comme la Fondation Abbé Pierre, des structures du milieu culturel, des associations de quartier, etc.
A vous lire.
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Il faut une crèche dans le projet de l’îlot des Feuillants
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Il faut une crèche dans le projet de l’îlot des Feuillants
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Projet trés intéressant, une chose est sure, pour moi il manque un élément essentiel à notre ville, des terrasses publiques ou cafés-restaurants avec vues sur les toits de la ville (car coté mer on est bien lotis). hélas tous les projets ambitieux récents n’ont pas encore aboutis, et pourtant ils seraient extraordinaire: restaurant sur le toit du silo d’Arenc, restaurant au 33ème étage tour CMA CGM et resto encore au 6ème étage des galeries lafayette !!!! J’espere qu’ils verront le jour prochainement car ils donneront de nouvelles perspectives urbaines de la ville ! Et donc je soutien totalement ce projet terrasses ilot feuillants avec une vue magique sur les toits et les réformés !!!
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Belle idée que ce Marseille vu d’en haut
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“le laboratoire de la ville en mouvement”, c’est la prolongation de cet urbaniste néo-fasciste ( Mais qui n’a pas conscience de l’être tant les valeurs mercantiles de coercition et de contrainte qu’il contient sont intégrées à l’urbanité actuelle ! ) Car QUI a décrété que la ville devait être “en mouvement” ? Celui qui supprime les bancs, les pissotières et qui fait fleurir la pub partout et de plus en plus grande : des immeubles entiers sont enlaidis par cette pollution ! Un luna park mercantile et vulgaire sous l’oil “appaisant” des caméras ! Et qui supprime aussi tout effort réel de concertation et d’association publique dans cette ville au point de tout saccager !
Cet urbanisme en mouvement c’est aussi le mensonge des maîtres de cette ville qui veulent “appaiser” en détruisant tout ce qui est beau et qui appellent ça “valoriser” ( Mme Caradec, espaces verts et déplacemetns, parait il ) : voyez un peu : pas un arbre ! Du “minéral” bleuuuurgh !
Cet urbanisme du “circulez il n’y a rien à voir” comme au vieux Port, comme au Parc Michel Lévy ou rue de la République. Ce mouvement là je le vomis. Et une bonne Kanter avant, ça permet de le vomir encore plus fort !
Arrêtons enfin de parler de multiculturalité dans une ville ou le centre est décrié, méprisé et dont l’adjoint à l’urbanisme veut “chasser les habitant car Maseille mérite mieux” dit-il ! Un grand nom de la presse a d’aillers parlé d'”Appartheid” dans notre ville et c’est aussi mon avis.
La brasserie Kanter, c'”est au contraire une multiculturalité non mouvante, celle qui se pose en terrasse et qui ne va nulle part, un élément de recréer une diversité culturelle et de faire monter en gamme le commerce du coin. On regrettera encore que ce soit une firme multinationale qui s’empare de notre espace, mais c’est nettement mieux qu’une banque ou qu’un marchand d’habits faits par des petites chinoises ou des Bangalaises qui meurent de faim !
Pourquoi pas en terrasse, sur le toit, la brasserie Kanter ?
Et il n’y a pas besoin d’un ” laboratoire ” pour voir ce que M Kehayan a vu dans notre ville ! http://www.liberation.fr/societe/01012358075-marseille-capitale-de-l-ump-et-de-l-apartheid
Salut à tous.
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Si ce projet vise les habitants actuels de Noaille, il va dans le mauvais sens… j’habite aussi ce quartier et j’ai l’espoir de le voir revenir vers une population moins… sociologiquement marquée… moins pauvre. La Canebière a besoin de revivre sa destination bourgeoise initiale. Bref toute enseigne qui fera venir des marseillais avec un vrai pourvoir d’achat est la bienvenue… Vive les hôtels 3 étoiles, les starbucks et autre enseigne qui ramène de l’argent et des gens normaux…
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