Propreté : la réforme Caselli à la poubelle
Propreté : la réforme Caselli à la poubelle
Du nouveau dans l’affaire des poubelles : on vous avait annoncé un grand changement ces derniers mois. Soyez rassurés : il n’aura pas lieu, mais par contre les dessous sont à hurler de rire. Eugène Caselli, le Président de la Communauté Urbaine de Marseille Provence (MPM), et à ce titre responsable du nettoyage de la ville la plus sale de France, vient de nous faire une belle annonce. Après avoir souhaité en novembre dernier,confier le service de nettoiement totalement au public ( il est aujourd’hui à 75% public et 25% privé), « A moyens humains et matériels égaux, le coût du public devrait être inférieur » avait alors déclaré le Président de MPM, il vient de décider de ne plus rien faire du tout. C’est un audit commandé par MPM sur le sujet, qui vient de tuer le projet. Des difficultés de délais et de passage du personnel du privé au public seraient apparues. Traduction : dans le privé on peut recruter n’importe qui, dans le public, les règlementations sont strictes : il faut avoir casier judiciaire vierge et être issu de la Communauté européenne. Ce qui élimine bon nombre de salariés des sociétés privées qui n’auraient pas pu basculer dans le public. Du coup, on revient à la case départ. C’est à dire, les arrondissements du 2,3,14,15,16 , en gros les quartiers nord restent mal nettoyés par les boites privées, et les quartiers sud resteront mal nettoyés par le service public.
On s’en souvient, on nous expliquait alors que pour rendre les rues de Marseille plus propres, et notamment le centre-ville, il fallait que le public s’occupe des quartiers nord et le privé des quartiers sud. On a toujours pas bien compris pourquoi, sauf pour des raisons inavouables qui pourraient être que le privé serait plus efficace que le public, et qu’à Marseille le sud compterait plus que le nord. Mais ce n’est surement pas pour ces très mauvaises raisons…
Et maintenant ? Après avoir perdu presque un an MPM doit donc relancer des appels d’offre et les attribuer dans les 6 mois qui viennent. En attendant, les multinationales du privé embauchent plutôt des avocats que des balayeurs pendant que les syndicats du public annoncent déjà la démotivation de leurs salariés « il va falloir remotiver un personnel démotivé » déclare Roger Aymard, la patron du syndicat SDU-FSU dans la Marseillaise ce matin. Oui, vous avez bien lu : il va falloir remotiver les fonctionnaires : c’est pour ça qu’ils trainent plus les pieds que le balai et que la ville est plus sale que jamais.
C’est donc peut-être la fin de l’épisode poubelles. Après le triste épisode « Bronzo », ou Eugène Caselli avait dû céder à un véritable chantage à la grève de la part d’une filiale de Véolia et de la Société des Eaux de Marseille, et après cette scène digne d’un téléfilm où un ancien Ministre de la République, Renaud Muselier, avait lancé le livre Gomorra, qui dénonce la mafia napolitaine, à la tête d’un élu de la République, Président de la troisième Communauté Urbaine de France, sous les regards plus affligés qu’amusés des nombreux journalistes et élus présents. Pas d’excuses d’un coté, de simples protestations de l’autre… La gouvernance partagée sans doute…
Commentaires
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Ca pourrait être à hurler de rire en effet si le sujet n’était pas si essentiel pour Marseille… D’accord avec la conclusion de l’auteur : la “gouvernance partagée” selon les édiles locaux, c’est le partage des mandats entre eux et le partage de la dette et de la saleté entre les marseillais…
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je vous rappelle que c est le sud qui paye le plus d impot et celui ci est toujours mal servi par les collectivites .il serait juste d en parler
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