Procès McDonald’s : le tribunal devra statuer sans avoir entendu les repreneurs
Ce lundi, le tribunal de grande instance examinait le recours du comité d'entreprise de six restaurants McDonald's contre le projet de cession. Cruciale pour l'avancée du dossier, l'audience a vu l'avocat de l'actuel franchisé défendre le sérieux des repreneurs, qui étaient absents.
Mobilisation devant le tribunal. (Image VA)
“On est content de voir tous ces soutiens.” Devant le tribunal de grande instance de Marseille, nombre d’associations, syndicats et représentants politiques étaient présents ce lundi pour assister au “procès McDo”. De quoi rassurer les dizaines de salariés des six fast-food des Bouches-du-Rhône concernés par le projet de reprise qu’ils jugent être “un plan de licenciement déguisé”. Dans la petite salle d’audience, il y avait trop de monde pour que chacun puisse y trouver une place. Les futurs repreneurs, non convoqués par la justice, faisaient eux figure de grands absents.
Il y a un mois, ce même tribunal avait accepté de suspendre la vente, le temps de trancher les questions soulevées par le comité d’entreprise et les salariés. Si les plaidoiries ont largement porté sur la forme du dossier, une grande partie de l’audience a été consacrée au fond de cette affaire. Ralph Blindauer, avocat des salariés, a dénoncé un projet de cession “qui n’est autre qu’un moyen de se débarrasser d’un restaurant fer de lance de la contestation sociale”, celui de Saint-Barthélémy, qui ne doit plus être franchisé McDonald’s mais repris par un investisseur qui a la volonté d’en faire un fast-food asiatique halal, “ce dont McDo n’a pas l’habitude.” “Le business plan présenté par le repreneur est fantaisiste”, a ajouté l’avocat se basant sur un rapport fourni par le cabinet d’expert Technologia, missionné par le comité d’entreprise.
“Hommes de paille”
Cyrillo Franco, avocat de l’actuel franchisé, Jean-Pierre Brochiero mais également de McDonald’s France a quant a lui plaidé un “refus de principe” de la part des salariés “sans éléments […] tandis que ce projet de cession neutre s’appuie sur un cadre solide dans lequel tout a été fait pour les rassurer”. “Ni monsieur Abbassi [le repreneur de cinq restaurants], ni monsieur Boulkout [celui de Saint Barthélémy], ne se sont présentés au comité d’entreprise”, a rétorqué l’avocat de la partie adverse pour qui ce dernier, ainsi que le gestionnaire désigné dans le projet de fast-food asiatique, Marvin Laimant, sont “des hommes de paille”.
“Boulkout n’a pas d’expérience dans la restauration et au vu du CV de Monsieur Laimant, on s’aperçoit qu’il n’a ni la formation ni les épaules pour assurer un tel projet.” “Je prouverai qu’ils existent“, s’est quant à lui défendu Me Franco mettant en avant l’investissement de 500 000 euros prévu pour “le développement du restaurant. Difficile avec cela d’imaginer que les repreneurs envisagent la liquidation”. Dans la matinée, l’avocat de Tahar Boulkout nous indiquait pourtant que “Marvin Laimant s’est retiré du projet”.
Décision en fin de semaine
Durant le week-end, après des mois de polémiques, l’un desdits repreneurs a décidé de faire surface par la voix de son avocat. Guillaume Pellegrin a ainsi contacté plusieurs médias pour vanter “la motivation” de son client.” “Nous n’avions pas pris la mesure de l’ampleur médiatique. On s’y prend peut-être un peu tard mais il s’agit d’un contexte relativement rare”, a-t-il répondu à Marsactu tout en faisant comprendre que son client ne s’exprimerait pas directement pour le moment. Seul document transmis : une plaquette de présentation du projet de 8 pages.
Le tribunal rendra sa décision ce vendredi 7 septembre. Il décidera de l’annulation ou non de la suspension de la procédure d’information et de consultation des salariés, un préalable nécessaire à la cession des restaurants.
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