Préavis de désordre urbain, t'inquiète c'est de la culture !
Préavis de désordre urbain, t'inquiète c'est de la culture !
Avis aux Marseillais, trente-trois artistes européens s'apprêtent à déferler sur la ville animés d'une franche détermination. Celle de bousculer, déranger, perturber mais aussi interpeller et inciter les publics à vivre des expériences décapantes et déstabilisantes. Pour la sixième édition du festival Préavis de désordre urbain, organisé par RedPlexus – un réseau international d'échanges de nouvelles écritures de la performance – les artistes performers sont invités à créer des projets autour du thème " Comment continuer à vivre dans ce monde en crise ?". Face à une précarisation destructrice et fragilisante, le désir de résister et de réagir reste intact. Avec un zeste de poésie et une bonne dose de folie, la révolte – artistique – va secouer Marseille, ville laboratoire pour l'occasion.
"Lorsqu'il y a désordre urbain, le public n'est pas vraiment préparé, il peut être choqué, voire devenir agressif", anticipe Christine Bouvier, directrice du festival. D'autant plus qu'"il faut préserver l'ambiguïté pour savoir ce qui est réalité ou pas". Tel lors d'une édition précédente où une jeune femme en sous-vêtements lavait son linge dans la fontaine de Noailles. Ou lorsque des artistes avaient braqué un bureau de poste avec des armes en plastique et du savon de Marseille. Mieux vaut donc être prévenu pour éviter, comme en 2010, de voir la Brigade anti-criminalité jouer les troubles-fêtes. Moins de risques cette fois, des bénévoles seront présents pour prévenir les éventuels débordements et expliquer la démarche aux passants.
"limite et mise en danger"
Cette année, entre autres impertinents et subversifs projets, l'artiste marseillais Dominique Herma a pris le parti de s'en prendre aux caméras de vidéo-surveillance et d'inciter le public à agir et à se révolter face à ces installations électroniques. L'artiste trublion suspendra sa propre caméra au niveau des caméras incriminées et croisera l'installation avec l'écriture d'un scénario pour la rue. Un autre projet présenté par Marie-Claire Cordat se déroulera au niveau du tunnel du boulevard national à Marseille et sera l'occasion de confronter le passé et le présent. D'après l'artiste marseillaise "Ce tunnel est une situation rêvée pour un artiste d'art vivant qui travaille sur la limite et la mise en danger."
Christine Bouvier a annoncé un festival en deux temps. Un premier, jusqu'au 19 septembre, où les artistes hongrois, tchèques, portugais, serbes, italiens, allemands et français vont investir le théâtre des Bernardines et le quartier des Réformés-Canebière. Un deuxième, du 17 au 21 septembre, à la Friche de la Belle de Mai et dans le quartier immédiat, avec les Instants vidéo et des artistes finlandais, allemands, espagnols, polonais, suédois, japonais et français. Chaque matin, à 10 h, lors des "Morning Plexus", deux artistes présenteront leur projet du jour et proposeront au public de participer. Le soir, entre 18 h 30 et 19 h 15, deux artistes seront invités à franchir une "Zone rouge", une étape de leur résidence en milieu urbain, dans un parking, une rue, une chambre d'hôtel…Des temps forts sont également prévus, avec des "sorties de zone rouge", avec itinéraires bis et soirées spéciales.
Et pour 2013, le thème retenu, "Habiter l'Inhabituel" mettra en scène les lieux de mémoire de la ville autour de la Libération et de la Seconde Guerre mondiale. En attendant, rendez-vous dans la rue pour une belle pagaille artistique et citoyenne.
Préavis de désordre urbain, du 11 au 21 septembre, programmation complète en ligne.
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