Pour le 1er mai, la France indécise manifeste à Marseille
La manifestation du premier mai organisée par plusieurs syndicats dont la CGT a viré au grand débat politique. Deux options sont sur la table : l'abstention ou le vote Macron. Notre chroniqueur, le photographe de rue Yves Vernin a parcouru le cortège avec nous.
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Revivez le défilé avec l’oeil d’Yves Vernin. (Lire en plein écran pour un meilleur confort de lecture)
“Pas une voix au Front national, c’est clair ?” C’est avec un brin d’agacement et de défiance vis-à-vis de la presse que le mot d’ordre de la France insoumise parcourt la manifestation du 1er mai à Marseille. Placés à l’arrière de la manifestation comme il se doit pour les organisations politiques, les partisans de Jean-Luc Mélenchon sont plus de cinq cents à animer le rassemblement.
Leur slogan politique résume bien un 1er mai placé par les syndicats organisateurs (CGT, FSU, Solidaires, UNEF, UNL) sous le signe du progrès social mais aussi de la “lutte contre l’extrême-droite”. Ils ont réussi à réunir 4800 personnes selon la police, dix fois plus selon les syndicats. Pour ces organisations, il n’était pas question d’un appel au vote Macron, ce qu’ont fait la CFDT ou encore l’UNSA qui se réunissaient au même moment à Fos-sur-Mer. A l’arrivée, en l’absence d’unité syndicale, le cortège reste bien maigre, très loin du raz-de-marée de 2002 quand Jean-Marie Le Pen s’était qualifié au second tour de la présidentielle.
“Pas une voix pour le FN”
De fait, l’indécision en vue du second tour gagne tous les rangs, hormis ceux des anarchistes. Les “pas une voix pour le Front national” ou l’italien “siamo tutti antifascisti” résonnent et écartent une option. Les pancartes contre Macron et les lois qu’il a inspirées sont présentes quoique bien moins nombreuses que celles visant le Front national et Marine Le Pen. Dans la plupart des conversations rejaillit tout au long du cortège l’indécision de militants qui, après avoir voté Mélenchon, Hamon ou plus à gauche au premier tour s’interrogent sur la conduite à tenir pour le second tour de la présidentielle. Des personnes que nous rencontrons, plus nombreuses sont celles qui ne choisiront pas entre les deux candidats.
A l’arrivée du défilé, place Castellane – la version longue du parcours avait finalement été privilégiée – un petit groupe discute de la conduite à tenir. Clémentine, autocollant CGT sur la poitrine, explique sa stratégie : “Je veux une très forte abstention pour que Macron soit très peu légitime mais c’est très risqué, c’est sûr”. Yves, 66 ans et ancien cadre d’EDF, se montre catégorique : “Entre le libéralisme à outrance et le nationalisme à outrance, je ne vois pas pourquoi on devrait faire deux poids-deux mesures.”
Pas encore arrivé à destination, Thibaut a voté Mélenchon le 23 avril. Manifester est un peu le prolongement du vote pour ce salarié d’un bureau d’études : “J’ai apprécié que Mélenchon laisse le choix à ses électeurs. Pour moi, voter Macron, je crois que ce n’est pas possible”, lâche-t-il encore hésitant. “Combien serons-nous encore pour un vote barrage ?, s’interroge Juliette. Je suis venue pour voir un peu l’état d’esprit. Personnellement, je sais que j’irais voter Macron mais j’entends toutes les positions. De toute façon, on est tous lancés dans des discussions sans fin pour savoir ce qu’on doit faire.” A l’arrivée, les Insoumis ont trouvé une solution : passer directement au troisième tour que sont les législatives. Leur leitmotiv ? “Mélenchon à Marseille !”
Reportage photo : Yves Vernin/ Texte : Jean-Marie Leforestier
Commentaires
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Je ne veux surtout pas importer ‘”LE” fameux débat ici, juste un point sur l’avis exposé par Clémentine vers la fin. En fait on peut argumenter exactement l’inverse : vouloir une très forte participation afin de bien montrer à M. Macron que c’est un vote républicain et non pas une adhésion à ces idées (cf jurisprudence Chirac 2002…).
Ou encore, jolie formule, “le soutenir pendant une minute” (dans l’isoloir) et reprendre le combat social ) la minute après, selon ce que propose par exemple François Ruffin, l’auteur de Merci Patron…
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Il ne faut jamais s’excuser d’importer du débat, voyons… 😉
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Tout à fait !
Un président est un président, qu’il soit élus à 50,5% ou 80%.
En revanche un battu à 49.5% est le leader de l’opposition, tandis qu’a 20% c’est juste une anomalie.
2002 est un bon exemple bien sur, il n’a pas repris les programme de Jospin ou laguiller (arrivée 5eme !) mais à la suite de ce scrutin le FN est redescendu une bonne dizaine d’année.
Bien sur, il y a les législatives derrières, mais
1) Elles ne sont jamais en complète contradiction avec les présidentiels.
2) Le président a quand même des pouvoirs, notamment celui symboliquement fort de nous représenter à l’étranger.
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L’argument de la forte participation qui dépossède le candidat faisant barrage, d’un vote d’adhésion, était très pertinent effectivement,en 2002, et a été adopté d’emblée par les militants et les cadres des partis de gauche, à commencer par ceux du PS. Mais pour le présent, on n’y est plus du tout, et on ne l’entend plus dans ces mêmes milieux. Il s’est passé beaucoup de choses durant ces 5 ans qui ont changé la donne, et la force de cet argument…
En rapport au ‘gros risque” indiqué par Clémentine, je crois utile de rapporter un argument essentiel, indiqué par Régis De Castelneau; “L’avènement au pouvoir des régimes fascistes s’est toujours produit, dès lors que le grand capital et l’oligarchie l’avaient décidé. L’arrivée d’hitler au pouvoir en est le plus bel exemple, et les dictatures d’amérique latine installées, financées et conseillées par les u.s.a en sont autant d’autres.” Le tintamarre orchestré durant ces derniers jours, sa force et ses lieux de diffusion, indique très clairement que, pour cette fois ci en tous cas, les dominants ont, depuis belle lurette, choisi Macron.
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Une fois de plus c’est à Marseille que les le Pen vont faire leurs choux gras
ils adorent notre région qui va porter l’étiquette facho.
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