Piscine gratuite à Frais-Vallon : “dans le quartier, ça nous change la vie”

(Photo : Diane Pezeron-Dubois)

“Je viens presque tous les jours à la piscine. Je sais que je vais forcément retrouver mes copains.” Après avoir enfilé son bonnet de bain et ses lunettes de plongée, Eden, 11 ans, traverse le pédiluve et s’élance en courant vers le bassin de 25 mètres de long. Dans la piscine municipale de Frais Vallon, l’odeur de chlore se mêle aux cris des enfants que surveillent activement les cinq maîtres-nageurs présents sur place. Face aux très fortes chaleurs, l’entrée dans les piscines municipales est gratuite, une mesure qui se prolongera jusqu’au 31 août, a annoncé le maire de Marseille Benoît Payan ce jeudi.

Cette décision réjouit les familles. “La piscine gratuite, c’était la bonne nouvelle de l’été. Dans le quartier, ça nous change la vie.” Accompagnée de son fils, Sonia compte bien profiter du lieu jusqu’à sa fermeture. “Vous vous rendez compte, avec cette chaleur, c’est tellement dur de rester enfermés dans l’appartement“, déclare-t-elle.

Ce mois-ci, cinq bassins municipaux sur 16 sont ouverts au grand public : Saint-Charles (1er), la Pointe Rouge (8e), Louis-Armand (12e), Frais-Vallon (13e) et Saint-Joseph (14e). Un nombre qui, s’il reste faible, est en légère progression par rapport à l’été 2021, où seulement trois piscines étaient ouvertes. La piscine de Frais-Vallon, comme les quatre autres, est ouverte tous les jours de 10h à 14h puis de 15 h à 19 h 30. Devenu incontournable, le lieu peut accueillir 125 personnes.

“On fait en sorte que les piscines ne soient pas surpeuplées, assure Sébastien Jibrayel, adjoint au maire chargé des sports. Dans certains cas, des files d’attentes sont installées, mais pour la plupart des piscines, tout se déroule correctement“. En cette journée d’août, une centaine de personnes a déjà foulé le bassin de Frais-Vallon. Au total, selon la Ville, pas moins de 50 000 personnes se sont rendues dans les piscines municipales en juillet.

Les piscines gratuites, un soulagement pour les parents

De l’autre côté du bassin, Sarah réagit aux plongeons de sa fille Naia, 9 ans. “J’ai grandi dans ce quartier et je reviens ici tout le temps. Je voulais que mes enfants découvrent cet endroit.” Cette maman quarantenaire, qui vit maintenant à la Valentine (11e), doit jongler tout l’été pour occuper ses deux enfants. “Pendant l’été, je ne peux pas les emmener tous les jours faire des activités, cela me coûte trop cher. Ici au moins, je sais qu’ils vont s’amuser avec les autres enfants jusqu’en fin d’après-midi. Question budget, c’est un soulagement pour moi.”

Naia et ses amis profitent des 25 mètres qu’offre la piscine municipale. (Photo : DP)

Pour Benouart qui est venu avec ses deux enfants de 6 ans et 11 ans, “le prix peut revenir cher à la longue.” En temps normal, le plein tarif pour accéder aux piscines est de 3 euros par personne. L’abonnement annuel coûte lui 161 euros.

Se rendre à la piscine, plus pratique que la plage

Dans le quartier de Frais-Vallon, la piscine municipale trône au milieu des barres d’immeubles et logements sociaux qui dominent le paysage. “Vous savez, le quartier peut être parfois difficile pour les enfants. Il n’y a pas grand-chose à faire, soupire Sarah. La piscine nous fait un peu oublier tout ça.”

On est loin de tout ici, tout est difficile d’accès alors que la piscine est en plein centre du quartier

Youssouf, habitant de Frais-Vallon

Youssouf surveille Idaya, sa fille de 5 ans. Cet été, la famille ne part pas en vacances. Alors, pour cet habitant du quartier, la piscine devient une activité idéale qu’il préfère à la plage, notamment en période de forte chaleur.”C’est beaucoup plus pratique, assure-t-il en ajustant les lunettes de sa fille. On est loin de tout ici, tout est difficile d’accès alors que la piscine est en plein centre du quartier. Pour aller à la mer, je dois prendre la voiture et subir la circulation.”

Pour Youssouf (à gauche) la piscine municipale a remplacé les journées plage. (Photo : DP)

Il poursuit : “C’est aussi plus sécurisé que la plage, ici au moins il y a des maitres-nageurs, on n’a pas à surveiller nos affaires en même temps que nos enfants.” Youssouf et sa fille comptent rester dans le bassin jusqu’à sa fermeture. Et demain ?  “Je pense qu’on reviendra dans l’après-midi, on va en profiter un maximum.“