Patrick Allemand : "On aurait pu récupérer le Gard et l'Hérault"

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le 4 Juil 2014
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Patrick Allemand : "On aurait pu récupérer le Gard et l'Hérault"
Patrick Allemand : "On aurait pu récupérer le Gard et l'Hérault"

Patrick Allemand : "On aurait pu récupérer le Gard et l'Hérault"

Qui n'a pas collé les magnets des régions françaises sur son frigo ? C'est un peu à cet exercice que se livre depuis jeudi le Sénat, qui a entamé l'examen de la réforme territoriale. Après une sorte de guerilla procédurale (saisine du conseil constitutionnel, demande de référendum), les débats ont réellement commencé, avec leur lot de propositions alternatives : fusionner la Lorraine avec la Champagne plutôt que l'Alsace, faire une "super-région capitale" etc.

Mais pour l'heure, Provence-Alpes-Côte d'Azur fait partie des sept régions dont les contours resteraient identiques. Le n°2 du conseil régional Patrick Allemand suit la position de son président Michel Vauzelle (PS) : "C'est assez logique puisque nous étions déjà la troisième région à la fois en matière de population et de produit intérieur brut. Avec le Languedoc-Roussillon, ça aurait fait une région avec 8,5 millions d'habitants, c'était très important." Il n'est d'ailleurs pas sûr que le président de Languedoc-Roussillon soit plus d'accord pour aller avec Marseille qu'avec Toulouse, souligne-t-il.

Mais, en réponse aux regrets des milieux patronaux, le Niçois ne cache pas que "quelques raisons auraient plaidé pour une extension (…) L'autre jour j'étais à San Diego avec Eurobiomed, pôle inter-régional des filières bio-technologies dont le président est un Montpelliérain. Il y a déjà beaucoup de courants d'échanges." Il y a quelques jours, le député socialiste et conseiller régional Christophe Castaner regrettait que l'on ne soit "pas prêts politiquement". En y mettant les formes, Patrick Allemand dévie lui aussi légèrement de la position présidentielle :

À titre personnel je pense qu'il n'aurait pas été aberrant qu'on puisse récupérer le Gard et l'Hérault, précisément pour des raisons de flux économiques. Le pays d'Arles en est certainement plus proche que du reste de la région. Mais après où ça s'arrête ?

En effet, si, plutôt que de manier des blocs régionaux, on avait sorti les magnets des départements, la réforme aurait pris trop de temps estime-t-il, revenant sur la même ligne que son président. C'est que, pour pouvoir organiser des élections régionales en décembre 2015, il faut avoir bouclé la carte au plus tard un an avant.

La "vision libérale" des métropoles

Le second texte de loi, débattu à l'automne, fait selon lui davantage consensus. Il s'agit notamment des transferts de compétences depuis les départements vers les régions : "Nous gérons très bien les lycées, on peut gérer demain les collèges. Nous gérons les transports ferroviaires, qu'on nous donne les routes dans une logique de politique globale de déplacements, c'est aussi assez normal."

Il souscrit aussi à l'analyse de Michel Vauzelle sur la métropolisation. Certes, elle a pour avantage de "faire en sorte que nous ayons des agglomérations de taille compétitive au niveau de ce qui se passe dans le monde". Mais c'est aussi "une forme de capitulation devant une certaine vision libérale de l'aménagement du territoire, avec des territoires où tout est concentré : la richesse, les services publics, les hôpitaux performants etc." D'où la nécessité d'une région qui, avec "ses relations avec l'ensemble des acteurs" (métropoles, communauté d'agglomérations, communautés de communes), fasse jouer la "solidarité des territoires".

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Commentaires

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  1. lou lou

    ah voila le grand visionnaire que voila
    mais ou est donc la decision populaire ?
    recuperer le gard e l herault quel langage quelle suffisance
    alors a quand un referendum sur les institutions
    qu ont vote vos amis vauzelle et daunis ?

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  2. Gepetto Gepetto

    Comme le reste c’est du grand n’importe quoi cette réforme.
    Quelle place pour les conseils généraux entre les agglomérations et les régions ?
    Quelles compétences pour chacun ? Le compétence générale c’est de la connerie.
    Le périmètre des régions doit être défini à partir de critères géographiques et économiques.
    Pas en partant de l’existant

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  3. JL41 JL41

    « Récupérer » le Gard et l’Hérault, quel vilain mot, une vision quelque peu impérialiste. On se met ainsi Montpellier dans la poche, la capitale de Languedoc-Roussillon, où se concentre le pouvoir et le meilleur de l’économie de cette région, une région démographiquement plus attractive que la nôtre et économiquement plus dynamique. Et les autres départements de Languedoc-Roussillon, qui va les soutenir ? C’est du n’importe quoi. Et qu’est-ce qui empêchait nos deux régions, à gauche chacune depuis longtemps, de faire de l’arc méditerranéen français le croissant prospère du Sud-Est ?

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  4. Anonyme Anonyme

    L’idée n’est pas mauvaise, quand aux départements ils n’ont plus raison d’être, commune – intercommunalité – région cela suffit largement, il faut que les collectivités territoriales correspondent aux territoires de vie, je pense aujourd’hui que Montpellier est plus proche de Marseille que de Toulouse.

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  5. leravidemilo leravidemilo

    Encore un grand ponte des élus solfériniens qui,en se penchant sur la carte sans interroger son délire , a tout compris. Sauf,sans doute, ce que les habitants-citoyens-électeurs s’apprêtent à lui signifier, à la prochaine occase électorale!

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  6. cani cani

    Certains habitants du Gard regardent vers PACA mais pas ceux de l’Hérault et n’ont nil envie d’etre “récupéré”
    le 05 regarde plutot vers Rhone Alpes, mais cela … motus

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  7. JL41 JL41

    On ne sait pas sur quoi repose le nouveau découpage des régions du gouvernement ? Une diminution très formelle, ou technocratique et finalement timide du nombre des régions ? Des considérations politiques visant à conserver à la gauche la maîtrise de cet échelon territorial ? Une maîtrise dont elle n’a rien fait, alors que toutes les régions sauf une, sont actuellement de gauche.
    Un seul exemple, celui de PACA et Languedoc-Roussillon, du même bord politique depuis longtemps, qui auraient pu s’allier pour constituer le « croissant fertile » logistique (échanges Est-Ouest, un grand port et un chapelet de ports plus petits le long du littoral, connexion avec les régions lyonnaise et parisienne), médical (Montpellier et Marseille), de l’innovation et du tourisme, du Sud-Est de la France et faire poids avec Rhône-Alpes et Midi-Pyrénées. Cet arc méditerranéen français aurait pu à terme, grâce à son attractivité, se prolonger en Espagne.
    Un élu UDI, Jean-Christophe Fromantin, propose dans « Le courrier des maires et des élus locaux », « huit pôles territoriaux assis chacun sur une métropole, une population et une capacité d’épargne atteignant une taille critique. Et la proximité d’un grand port maritime capable de soutenir la constitution d’un « hinterland » industriel puissant » : http://www.courrierdesmaires.fr/36715/huit-super-regions-pour-doper-la-productivite-la-carte-ideale-selon-jean-christophe-fromantin/
    Les critère économique et de posture propice au développement, prennent le pas sur les considérations administratives. Deux régions seulement du regroupement proposé en 14 par le gouvernement, offriraient ces atouts, ce qui est contradictoire avec le souhait de donner la maîtrise du développement économique aux régions. On voit bien dans ce découpage, la mentalité administrative et figée de ceux qui l’ont conçu. PACA est en outre marginalisée, mais Vauzelle règne sur son clocher.

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  8. Marcelle Marcelle

    Patrick Allemand ne dit rien et ne pense pas grand chose. Il voyage. C’est une occupation en soi, mais je ne crois pas que cela fonde un comportement politique.
    Après c’est la stratégie sudiste des premiers adjoint. Jamais prendre quelqu’un susceptible de vous faire de l’ombre….

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