Parc des calanques : la France flotte

Parc des calanques : la France flotte

Dans son petit tour en bateau dans les calanques, François Fillon a insisté pour rester à l'arrière malgré le gîte et les éclaboussures quand Jean-Claude Gaudin, son hôte, restait bien à l'abri. Pourtant, si le premier ministre inamovible de Sarkozy était venu chercher une bouffée d'air, c'est plutôt raté. Cette visite n'a pas dérogé à celle des dernières semaines. Celui qu'on avait surnommé Mr Nobody ne fait plus recette. Seule une poignée de journalistes locaux avait répondu présent pour cette vraie-fausse inauguration du parc national des calanques et, outre une documentariste sur des questions de rejets polluants en mer, seul Marsactu a souhaité lui poser quelques questions. Pas de bol, c'était pour revenir sur la nature de son déplacement : campagne or not campagne ?

Suite à notre article de ce matin, l'information a un peu tourné. Dans l'après-midi et tour à tour, Patrick Mennucci, maire du 1/7 et Eugène Caselli, président de la communauté urbaine regrettaient "cette accaparation de l'oeuvre commune" (Mennucci). "Faut-il qu’on se sente acculé dans les cordes, dans le camp du candidat sortant, pour s’autoriser ainsi toutes les indélicatesses ?", renchérissait le patron de MPM. Dans la foulée, Eva Joly avait décidé à la dernière minute de jouer la contre-programmation pour une courte marche sur le chemin de Sugiton en compagnie de Cécile Duflot et Dominique Voynet. "Cela manque singulièrement d'élégance", s'est contenté de lancer la candidate écologiste. Derrière, la ministre de l'environnement à l'origine du projet, Dominique Voynet, s'est montrée plus directe face à la caméra de Marsactu :

Face à cette riposte, pas facile de justifier cette couverture ramenée à l'UMP. Le député-candidat Renaud Muselier a peiné dans ses explications, rappelant même sans qu'on lui en fasse la demande qu'il s'était abstenu lors du vote en conseil municipal, avant de dire que tous ceux qui avaient été partie prenante du projet étaient présents :

Face à ce discours, une conseillère de François Fillon tentait à son tour de désamorcer : "On est dans la période de réserve. Pendant les trois dernières semaines avant l'élection, il n'y a plus de déplacements officiels mais seulement des visites de campagne : on ne pouvait pas organiser d'inauguration", argue-t-elle. Mais pourquoi avoir choisi de tenir si tôt (le jour même de la publication du décret au JO) ce raout ? "On est fiers de ce qui a été accompli, ça fait la une du Figaro et du Monde, alors on n'allait pas s'en priver", a-t-elle contesté.

Dans cette logique de justification, Lionel Royer-Perrault, le directeur de cabinet de Guy Teissier, le président du parc, a rappelé Marsactu dans l'après-midi pour expliquer que des invitations avaient été effectivement envoyées aux administrateurs du GIP préfigurant le parc contrairement à ce que nous annoncions ce matin. Pan sur le bec comme on dit au Canard. Un courriel commun dont Marsactu a eu copie a effectivement été envoyé hier à la mi-journée par Guy Teissier :  il incluait un carton d'invitation que nous reproduisons ci-dessous.

Carton invitation parc calanques

Passons sur le timing ultra serré qui peut se justifier tant l'incertitude a régné sur l'aboutissement du projet avant le premier tour. Mais il convient ici de souligner le double discours entretenu par la droite dans cette histoire. En effet, les invitations envoyées à la presse (voir copie ci-dessous) comportait la mention explicite de la France forte quand le carton n'évoquait que la simple venue républicaine du premier ministre.

Invitation Fillon Parc

Cet oubli a même trompé Christine Sandel, administratrice suppléante du parc (nommée par la région). Marie-Françoise Palloix (conseillère communataire PC) et René Olmeta, conseiller général PS, ont quant à eux rejoint l'assistance fournie à l'école de commerce. Autre détail, leur invitation ne mentionnait que la réunion tenue en fin d'après-midi à Euromed management, zappant donc la balade touristique qui a fait le bonheur des photographes pour une image 100 % UMP à trois jours du scrutin.