On a pris le métro avec Arnaud Montebourg

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le 26 Mai 2012
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On a pris le métro avec Arnaud Montebourg
On a pris le métro avec Arnaud Montebourg

On a pris le métro avec Arnaud Montebourg

Au rythme où ça va, le prochain ministre qui va descendre à Marseille devra faire du stop sur l'A7 et traverser la Canebière en vélib pour faire encore plus ministre normal. Lundi c'était Manuel Valls, désormais premier flic de France qui est venu en TGV mais reparti en avion. Mais en s'arrêtant aux feux rouges. Même pas un glissé. Et vendredi c'est Arnaud Montebourg, le ministre  du redressement productif – même lui semble avoir un peu de mal avec cette dénomination – qui s'est rendu à Marseille. Et qui a fait de son mieux pour se la jouer low-cost. Aller-retour en TGV, métro, cortège sans gyrophare, respect des limitations de vitesse…. le grand petit jeu. Pas encore dans le coup, le Préfet de région Hugues Parant était pourtant venu accueillir son ministre à la gare Saint-Charles avec une escorte à la général Tapiocca. Les spin-doctors de Montebourg lui ont demandé de bien vouloir ranger ses motards en queue de cortège et de mettre en sourdine les 2 tons. La seule chose qui n'est pas low profil, ​c'est la com. Une grosse dizaine de journalistes nationaux ​étaient eux aussi du voyage et suivaient notre redresseur productif dans sa tournée marseillaise dans un petit bus. Dont une équipe du petit journal de Canal Plus qui prépare pour la semaine prochaine un sans doute assez croustillant sujet sur "le redressement productif".

La caravane du Montebourg tour dans les bouchons

Et c'est donc un peu avant 10 heures que la petite troupe s'est dirigée vers la première étape marseillaise, les Fralib à Gémenos. Et quand on se déplace normalement, on se trouve coincé dans les embouteillages. Du coup, les motards ont quand même dû jouer un peu des coudes pour permettre au ministre de ne pas (trop) arriver en retard. Ce qui a donné lieu à une petite polémique avec La Provence qui annonçait sur son fil d'info qu'un camion s'était, sous le coup de l'émotion, renversé sur l'autoroute pour laisser la place à l'escorte. Ce qui a un brin agacé les spin-doctors du Bourguignon, qui expliquaient n'y être absolument pour rien et que le camion était déjà accidenté avant leur passage, d'où d'ailleurs l'embouteillage et le retard. Bon, bon, bon. Tous ces efforts pour un mauvais buzz cela aurait été ballot. Mais la mayonnaise n'a pas pris et Montebourg a pu finalement venir annoncer sa bonne parole aux salariés de Fralib avec une bonne heure de retard, mais sans louper non plus les JT de midi.

Maggi comme le bouillon

La caravane Montebourg a ensuite repris l'autoroute, direction l'étang de Berre, toujours en respectant les limites de vitesse. Après une petite pause sandwich, et oui, et oui, en compagnie du Préfet et des camarades socialistes locaux, Carlotti, Caselli, Vauzelle… Montebourg est arrivé à l'hôtel de Ville de Velaux, un impressionnant building pour une commune de moins de 10 000 habitants, pour y rencontrer l'intersyndicale de Lyondellbasell. Le Ministre et sa suite ont été accueillis par le sémillant maire de Velaux Jean-Pierre Maggi "comme le bouillon", expliquait-il lui même aux journalistes parisiens, et qui avait revêtu pour l'occasion une belle écharpe tricolore. Voir Montebourg serrer la main de ce proche de Guérini, ça en a fait rigoler quelques uns. On a les noms. Olivier Ferrand, candidat aux législatives dans le coin, était aussi de la fête, dont Maggi est le suppléant. Ferrand est aussi le patron du think tank Terra Nova dont le cofondateur, Christophe Bejach, un jeune banquier débauché par Montebourg a été désigné pour justement suivre le dossier de la raffinerie berroise. C'est ce que le redresseur est venu expliquer lors du deuxième point presse de la journée, lui aussi très largement médiatisé, après une visite à huit-clos de la raffinerie. Magnéto Hugo : 

 

 

Avant de filer, notre ministre a salué les très nombreux élus présents, tous de gauche – pas un UMP à la ronde, même pas Eric Diard, le député UMP du coin, qui on l'espère avait été invité – dont Serge Andréoni, le sénateur-maire de Berre. Voir Montebourg serrer la main du beau Serge, et Marie-Arlette Carlotti lui claquer la bise, en a fait encore rigoler quelques uns. On a aussi les noms. Après une dernière chaleureuse accolade avec Michel Vauzelle – lui aussi en campagne législative à Arles, sous les caméras de télévision, la caravane du Montebourg tour est repartie à Marseille, direction la préfecture.

le stand-up du "beau gosse"

Et avant de prendre son TGV de retour, le Bourguignon est venu soutenir sa collègue au gouvernement Marie-Arlette Carlotti en ressortant son fameux stand-up citoyen des primaires. C'est plus chic que la déambulation hollandaise. Montebourg a donc remonté la rue de Rome, de la préf à la place Castellane en compagnie de la candidate socialiste, qui joue son job. Car comme l'a annoncé Jean-Marc Ayrault, les ministres battus aux législatives ne retrouveront pas leur place au gouvernement. Et pour Mac, face à Muselier la partie n'est pas gagnée. Même si sa nouvelle notoriété va sans doute l'aider un peu. En tout cas la remontée de la rue de Rome n'a pas été très triomphale. A part quelques "tiens, c'est le beau gosse de la télé", Montebourg et Carlotti n'ont pas eu à signer beaucoup d'autographes. L'accueil a été plus chaleureux au Castel York où Mac avait réunit son fan club. Après un rapide discours où Montebourg a dit tout le bien qu'il pensait de sa collègue notamment sur son "exemplarité et sa fidélité dans ses combats sur la morale et l'éthique, dans un département qui en a bien besoin." Assis au premier rang quelques huiles socialistes faisaient un peu la tête de voir Marie-Arlette si soutenue par un des poids-lourds de la hollandie. Seul Eugène Caselli applaudissait comme un fou. Depuis l'opération Fralib, il est devenu fan du redresseur productif. En parlant d'exemplarité, ce petit soutien en pleine campagne législative, pendant un déplacement d'un ministre de la république pouvait faire un peu désordre. "C'est pour ça qu' Arnaud a laissé sa voiture et son staff à la préfecture et remonté le rue de Rome à pied", s'est justifié son cabinet. Mouais. En tout cas après avoir bu cul-sec un ricard bien tassé dans un verre de 51, et serré quelques mains, Montebourg a filé gare Saint-Charles en métro, où par le plus grand des hasards une équipe de LCI l'attendait sur le quai. Ce coup-là, bain de foule assuré. Magnéto Charlotte :

 

 

Et grand seigneur, le ministre juste avant de grimper dans son TGV nous a accordé une petite interview. La suite dans un mois, et cette fois la partie sera sans doute plus difficile. Il faudra apporter des solutions sur Fralib et Lyondellbasell, deux dossiers que le ministre de l'industrie précédent avait laissé "au congélateur", et  pour l'instant le redresseur a simplement "remis l'église sur la place du village", comme on dit au rugby. Mais c'est déjà beaucoup pour des salariés qui jusqu'à présent ont été bien seuls pour tenter de sauver leurs industries et leurs emplois. Magnéto Charlotte : 

 

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Commentaires

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  1. vérité 13 vérité 13

    Cette petite ballade a peut être permis à Vauzelle, Caselli, Carlotti et compagnie de prendre le métro.Montebourg devrait venir plus souvent à Marseille! C’est toujours croustillant de voir les gens qui soi-disant se détestent, s’embrasser et se cajoler devant les caméras et pour les élections. Quand ils ont leurs intérêts personnels en jeu, on n’oublie tout: plus de gens infréquentables, plus de dénonciation des systèmes: les amitiés se réforment naturellement dans la grande tradition des Bouches du Rhône. Voir Caselli et Carlotti faire des papouilles aux proches de Guérini, c’est tordant! c’est surtout révélateur sur la réalité des choses. les relations se réchauffent à l’approche des rendez-vous électoraux….

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  2. JohnnyRotten JohnnyRotten

    Le métro avec l’escalator en panne à 2’O3, yeah RTM represents !

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  3. Anonyme Anonyme

    Et visiblement toujours interdit de s approcher du dossier SNCM !!!

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