Nouvel avis de tempête dans la collecte des déchets de la métropole
La semaine prochaine, les syndicats doivent examiner l'accord de sortie de crise qui a mis fin à la grève du ramassage des ordures ménagères en octobre. La grève a déjà repris à Istres et le conflit pourrait s'étendre à Marseille.
Des poubelles débordent dans le centre-ville de Marseille après la grève des éboueurs début octobre. (Photo : SL)
Le souffle vient de l’Ouest et pourrait virer au vent mauvais. Depuis plusieurs jours, les agents de la collecte des conseils de territoire de Martigues et Istres multiplient les jours de grève et les coups d’éclat. Vendredi, comme le raconte La Marseillaise, ils ont bloqué durant quelques heures l’écopôle de la zone du Tubé, dans la Crau istréenne. Cette semaine pourrait bien voir un élargissement de cette mobilisation jusqu’à Marseille et Aix. Ce n’est pas là un nouveau conflit sur le front de la collecte, mais le feu éteint à la hâte par un accord scellé entre l’administration et Force ouvrière qui pourrait reprendre avec vigueur.
Les prochains jours seront cruciaux. Les nouveaux rythmes de travail doivent être formalisés dans une délibération présentée au conseil de métropole de décembre, pour répondre aux exigences de la loi de 2019 que cette réforme est censée appliquer. Avant le passage devant l’hémicycle, cet accord doit être examiné par le comité technique, le 2 décembre prochain. L’instance paritaire constituée de représentants du personnel et de membres de l’administration donne son avis sur toutes les délibérations qui ont un effet sur l’organisation du travail des agents. “L’administration doit nous remettre un texte huit jours avant le comité, explique un syndicaliste sous couvert d’anonymat. Pour l’instant, nous n’avons aucun écrit et selon ce qu’ils nous envoient, cela peut péter”.
“Rallumer la mèche”
Prévoyante, la CGT a déjà un préavis de grève qui court jusqu’à la fin de l’année autour des questions de pénibilité. Ce préavis permet aux agents de l’Ouest métropolitain de poursuivre leur mobilisation avec le soutien de la centrale syndicale. Mais la CGT pourrait ne plus être seule dans la bataille. L’UNSA envisage également “de rallumer la mèche” pour reprendre l’expression de Christophe Pellissier, son secrétaire général et a déposé un préavis de grève le 22 novembre pour un mouvement à partir du lundi 29 novembre reconductible durant un mois. “Nous dénonçons le passage en force et le mutisme de l’administration à propos d’un soi-disant accord qui ne reflète en rien la pénibilité du métier. Cet accord, c’est travailler plus pour gagner moins”. Le syndicaliste était reçu ce lundi par la direction générale des ressources humaines de la métropole, tout comme la FSU, dont les représentants avaient rendez-vous dans la matinée. Le syndicat Force ouvrière sera reçu ce jeudi.
Certains agents vont devoir travailler 21 jours de plus. D’autres vont perdre jusqu’à 300 euros par mois
Serge Tavano, FSU
“On nous dit que la délibération pose un cadre et que les discussions sur les cycles et l’organisation du travail viendront après, explique Serge Tavano, le secrétaire général de la FSU. Pour l’instant, ce qui a été validé en octobre est un très mauvais accord. Il met à mal les acquis des fonctionnaires sans reconnaître la pénibilité”. Dans la foulée de Force ouvrière, la FSU avait mis fin à son mot d’ordre de grève, tout en soulignant d’emblée que le compte n’y était pas. “Dans ce dossier, le véritable souci, c’est qu’on cherche à trouver un accord pour six territoires en même temps. Or, selon les territoires, cet accord a des effets brutaux. Certains agents vont devoir travailler 21 jours de plus. D’autres vont perdre jusqu’à 300 euros par mois”.
Un accord toujours flou
Comme souvent dans cette métropole en archipel, le même statut d’agent de la collecte peut cacher des conditions de travail, de primes et de pénibilité très diverses. L’accord en passe d’être entériné uniformise d’un coup ces réalités disparates. En tout cas, pour ce qu’on en sait.
Les seuls textes qui circulent sont des brouillons, censés décliner en peu de mots l’accord signé par Force ouvrière, premier syndicat historique. En clair, il s’agit d’entériner le passage aux 1607 heures prévus par la loi de 2019 avant le 1er janvier 2022. Au titre de la pénibilité, la métropole accorde une décote de 9,5% pour atteindre 1467 heures par an. Cela se traduirait par une journée de travail de six heures, une fois défalqués les 20 minutes de pause et l’heure d’habillage. Pour compenser la pénibilité, les agents se voient accorder 28 jours de repos et 80 euros d’indemnités supplémentaires.
En revanche, l’accord signe la fin des dimanches et jours fériés payés en heures supplémentaires, ce qui était la règle dans les communes d’Ouest Provence, avec la perte de revenus qui en découle.
Pour la CGT, la métropole ne prend pas en compte la pénibilité du métier. “Martine Vassal a présenté ces 9,5 % comme une exception à la durée légale qu’elle avait obtenue du préfet, explique Véronique Dolot, la secrétaire générale de la CGT. Mais la loi ne prévoit ni plancher, ni plafond. Elle aurait pu aller beaucoup plus loin et c’est ce qui se passe dans certaines collectivités où le rapport de force est différent. Pour nous, 28 jours ou pas, cet accord ne tient pas parce qu’il fait courir un risque pour la santé des agents. Je défie quiconque de tenir six heures, derrière la benne par tous les temps”.
Quels moyens de contrôle ?
À moins que cet accord ne cache un nouveau faux semblant. En 2015, alors que le président de l’intercommunalité d’alors, Guy Teissier, annonçait la fin du fini-parti, un accord avait été trouvé avec un temps de travail théorique qui n’avait jamais été respecté. “Dans son rapport sur le temps de travail des fonctionnaires la chambre des comptes a clairement dit que l’employeur devait mettre en place des moyens de contrôle du travail de ses agents, reprend Véronique Dolot. J’ai l’impression qu’on a fait croire aux agents que ces nouvelles tournées de six heures ne seraient pas plus contrôlées qu’auparavant. Or, ce n’est pas le cas”.
La métropole se prépare à installer un système de badgeuses informatisé.
Comme beaucoup de ses collègues, elle voit se profiler l’arrivée des badgeuses en sus du contrôle censé être effectué par les cadres. Le dernier rapport de la chambre régionale des comptes avait insisté sur ce point : “En réponse à l’observation de la chambre selon laquelle la métropole devrait organiser et/ou finaliser le déploiement et la mise en service de badgeuses, l’ordonnateur indique que la métropole travaille à cette fin à la mise en place d’un système informatisé et global de gestion des temps de travail des agents.” Cet outil baptisé “Saturne” est selon un document interne censé se généraliser à compter du 1er janvier 2022.
Par ailleurs, si la journée des agents s’allonge, cela se traduirait forcément par une modification des tournées. Avec plus de temps, les agents seraient appelés à faire plus de kilomètres au dos des camions.“Ils ne se rendent pas compte qu’ils sont assis sur une poudrière”, juge Véronique Dolot. Pour les syndicats, le compte à rebours est lancé. Les récentes failles dans la majorité de Martine Vassal sont aussi l’occasion de mettre un nouveau coup de pression. Et la pression est toujours plus forte quand les poubelles s’amoncèlent.
Actualisation à midi 40 : ajout du préavis de grève déposé par l’UNSA
Commentaires
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et au final personne n’est content et marseille est toujours aussi sale, la collecte est mal réalisée. seuls les rats sont heureux.
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Tout cela est lié à la création forcée d’une metropole inutile qui veut unifier des réalités disparates. Loin de mettre en commun des ressources et d’engager de vrais projets collectifs à son échelle, cette usine à gaz aura juste permis de généraliser des conflits jusqu’alors localisés.
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Grève ou pas grève les rues sont toujours aussi sales, un des problèmes est que la plupart des gens ne savent pas de qui dépend la propreté des rues et qu’ils rejettent la faute sur les services de la mairie. Et la saleté appelle la saleté, commentaire d’une personne à qui je fais remarquer qu’elle pourrait ramasser les crottes de son chien : -de toute façon c’est dégueulasse, alors un peu plus, un peu moins (sic) ! C’est désespérant.
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pour ma part j’ai eu comme réponse : “si je ramasse, le balayeur n’aura plus de travail”… comme quoi on est pas en manque d’abrutis dans cette ville.
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Entre des syndicats qui souhaitent pérenniser leurs habitudes de travailler 3 heures par jours et d’êtres payés plein pôt, entre une Vassal qui se pense une grande négociatrice et qui va finir championne de saut à la corde avec FO à la cadence, nous contribuables ,
avons des rues pourries et des impôts exorbitants,du moins pour ceux qui les payent.
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Martine-la-Sublime claironnera une fois de plus qu’un accord est trouvé uniquement avec FO, Dédé du PMU de Chateauneuf-les-Martigues va essayer d’organiser la collecte des ordures accumulées (mais “c’est compliqué”) et une bonne pluie viendra nettoyer tout cela. On connait le scénario.
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Martine la Sublime , comme vous y allez. Au sens latin , sublime est celui (celle) qui s’éléve, ce n’est pas franchement le cas , elle s’abaisse dans la politique de petit niveau, comment tout faire pour garder ma place . Sublime en Esthétique , autre sens possible, là aussi ce qu’elle produit n’est pas bien beau , je te recase les copains, politique anti marseille, discrimination , etc.
En revanche vous auriez écrit Martine la sublimée , là oui.
En effet cela fait un petit moment qu’elle est passée du stade physique au stade gazeux, voire fumeux., c’est la sublimation Et au rythme avec lequel elle évolue, elle va finir dans les Limbes de l’enfer polique.
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“Martine la Sublimée”, cher Brallaisse vous êtes un génie
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Le qualificatif de subliminal lui conviendrait aussi non ?
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Arrêtons de pourrir nos rues. #saccagemarseille. Ça attire le Parisien .
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effectivement peut-être faudrait-il se débarrasser de notre stock d’habitants stupides et inciviques avec des parisiens ou autres sang neuf
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On pourrait faire venir ceux de Stalingrad…
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Et si c’était les habitants-contribuables-citoyens qui étaient pris entre le marteau des politiques et l’enclume des syndicats pour que les rues soient tjrs aussi sales et qu’ils puissent donner leur avis??
Et si c’était la possibilité à terme de tout privatiser les services de la grande Métropole??
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