No future pour le théâtre Nau ?

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le 23 Déc 2011
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La seule chose qu’ils désirent, c’est réhabiliter un théâtre qui possède plus de 170 ans d’histoire derrière lui. L’association le No!, composé d’un collectif d’artistes bénévoles squatte les locaux du petit théâtre Nau au Cours Julien il y a 5 mois. Son but : répondre à un besoin simple des artistes en leur permettant d’utiliser ce lieu pour produire leurs spectacles. Et ça semble fonctionner. Depuis leur installation, une quinzaine de compagnies auraient fait appel à leurs services chaque semaine, selon l’association. Oui mais voilà, le diocèse, propriétaire du théâtre, ne l’entend pas de cette oreille là.

Mardi soir, la compagnie Estock fish se produisait justement sur les planches du théâtre. L’occasion pour nous de découvrir les lieux. Tiphaine, une des artistes bénévoles de l’association a accepté de nous éclairer sur la situation :

Cette association autogérée, installée donc illégalement dans les locaux du théâtre ne demande qu’une seule chose : pouvoir occuper le site librement. Comme nous l’indique Tiphaine  :« on ne demande même pas de subventions. Simplement de pouvoir faire revivre ce théâtre, important patrimoine culturel de la ville ». Et leur fonctionnement est simple : « les artistes peuvent occuper librement et gratuitement les lieux pour leurs répétitions et leurs représentations ». Le spectateur est également gagnant : « on leur demande de payer 1 euro pour l’adhésion et ensuite, le prix est libre« .

Les voix du diocèse semblent impénétrables

Quelques semaine après son installation, l’association le No! a tenté d’entrer en contact avec le diocèse pour lui signaler sa présence et trouver des solutions pour réintégrer le théâtre dans le paysage culturel marseillais. Pour toute réponse, ils ont obtenu deux assignations devant le tribunal de Marseille qui doit décider de l’expulsion du collectif. Le jugement sera rendu le 4 janvier prochain.

Après plusieurs jours à tenter de joindre le diocèse de Marseille, nous avons finalement obtenu un semblant de réponse d’Alain de Bovis, économe du diocèse. « J’ai d’autres dossier beaucoup plus importants à traiter que celui de l’association le No! ». Dès l’introduction, le ton est donné. « Je ne discute pas avec des personnes qui ne sont pas censées et qui ne réfléchissent pas. Il y a un arrêté de mise en péril sur ce bâtiment. Je ne peux pas me permettre de laisser des gens occuper ce lieu ». Oui mais vous ne pouvez rien faire pour remettre ce théâtre en état ? « Non ». Voilà, la minute accordée est écoulée, on nous raccroche gentiment au nez.

Les membres de l’association attendent donc la rentrée pour connaître leur avenir, mais aussi celui du théâtre. Que deviendront-ils si l’expulsion est prononcée ? Personne ne le sait actuellement. Mais comme le souligne Tiphaine, « on vit au jour le jour, c’est aussi ça le concept de l’association »

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Commentaires

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  1. laghet laghet

    HEUREUSEMENT POUR NOUS,
    IL Y A ENCORE DES UTOPISTES,
    LE THÉATRE EST VRAIMENT DANS SON RÔLE,
    MÉFI AU PROPRIO?
    BRAVO!

    ET BONNE FÊTES

    POUR EN SAVOIR PLUS???

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  2. piéton en colère piéton en colère

    Encore un théâtre qui risque de disparaître !!! Sa disparition est-elle liée avec la baisse de représentations des pastorales qui avaient maintenu cette salle (et donc aussi la rareté des acteurs qui y jouaient) ?
    Il est évident que l’association porteuse de ce projet étant dans l’illégalité, ne pourra pas tenir longtemps. Donc soit le diocèse, attaché à son patrimoine, loue le théâtre pour un montant modique, soit il le vend à l’association et il faut donc qu’une souscription soit lancée : je suis prêt à y participer.
    En complément, où sont les “archives” du théâtre Nau ? cette question concerne tous les théâtres de Marseille . Il serait plus qu’indispensable qu’une institution locale accueille leurs archives …j’ai appris que celles du Gymnase avaient brulé : comment seront elles reconstituées ?

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  3. Alain Le Lougarou Alain Le Lougarou

    Suggérons au trio HERMANN PEZET MENNUCCI qui ont en charge la Culture de s’unir pour sauver ce théâtre qui mérite de vivre après travaux : une goutte d’eau face aux dépenses somptuaires engagées souvent sur d’autres projets par les collectivités territoriales.

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  4. Favouille 13 Favouille 13

    Marseille 2013 capitale de la culture ??????

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  5. nico nico

    Nous sommes le 11/01/12, Où en sont-ils? je netrouve aucune info, leur site est fermé, c’est mauvais signe….

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