Nicole Ferroni, "bouffonne" de profession

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le 29 Fév 2012
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Nicole Ferroni, "bouffonne" de profession
Nicole Ferroni, "bouffonne" de profession

Nicole Ferroni, "bouffonne" de profession

Elle contemple son assiette d’un air dubitatif en découvrant des légumes farcis…aux légumes. Et lorsque le serveur, impassible et le visage fermé, énumère "les légumes de saison" qui ne sont assurément pas de saison, Nicole Ferroni, bravache, tente un impertinent « Oui, enfin ce ne sont pas vraiment des légumes de saison…mais enfin… ». Pas de réponse. Le visage en face reste fermé. Tant pis. L’humoriste, tête-en-l’air, s’éparpille, prend son téléphone pour le reposer aussitôt, s’excuse en plissant ses yeux rieurs. Cette brunette aux allures de grande gigue a tout de la bonne copine avec qui l’on serait tenté de faire la bringue. Sur la terrasse marseillaise, la scène s’illumine à grands renforts de rayons ultra-violets : voilà qu’une certitude se fait jour, la contagion de la bonne humeur existe, et c’est tant mieux.

Le parcours de cette –presque trentenaire – est pour le moins atypique. Dernière d’une fratrie de quatre, la jeune femme, née à Casablanca a vécu toute sa jeunesse à Aubagne. Si depuis des lustres, elle endosse de bon cœur –et de bonne humeur-  le rôle de la rigolote de service, cela n’a vraiment rien d’étonnant dans une famille où « l’humour a toujours été de rigueur ». La passion du théâtre arrive très vite, mais elle considère d’abord qu’elle ne peut pas en vivre et devient prof de Sciences de la Vie et de la Terre. Brillante, elle décroche même l’Agreg. Hop, hop. Seulement voilà, mutée dans les quartiers nords de Marseille, dans un établissement difficile, elle connaît un début "vraiment hard". Puis enchaîne les déconvenues : des mutations contrariées, un poste attribué supprimé, « j’en avais gros sur le cœur ». Nicole Ferroni arrête d’enseigner en janvier 2011 et démissionne. Enfin. « Quand j’ai annoncé à ma mère que j’allais devenir humoriste, elle m’a demandé, inquiète : tu veux dire comme loisir, pas pour en faire ton métier hein ?»

Plus jamais crédible!

Nicole Ferroni se fait connaître avec l’émission de Laurent Ruquier sur France 2, On ne demande qu’à en rire,  en devient même sociétaire. Chaque fois que les projecteurs se braquent sur elle, à la fréquence folle d’une fois par semaine, c’est la même rengaine : « Je tremble de peur. C’est terrible cette émission, vraiment rude pour le cœur ! ». Elle acquiert rapidement une visibilité dans le petit monde du spectacle, mais souhaite fonctionner en autonomie, refusant de s’associer à un producteur. L’humoriste traîne ses guêtres aux festivals, rafle de prestigieuses récompenses, tels le prix Raymond Devos au 31e Festival International de Rochefort, en Belgique, ou encore le Luron d’or et le Luron du public aux Estivales du rire de Dinard. Sans oublier le Bouffon d’or remporté sur la scène du Festival des Humoristes de Tournon-sur-Rhône, son préféré : « C’est tellement vrai, je suis tellement une bouffonne ».

Évidemment, son ancienne vie rejaillit parfois sous les traits et la critique intraitable mais franche de ses anciens élèves. Une adolescente lui a ainsi balancé, « désormais, vous ne serez plus jamais crédible Madame ». La remarque a sonné comme la trompette du jugement dernier, et Nicole Ferroni, elle, comme toujours, se marre.

Son spectacle, un one-woman-show intitulée L’œuf, la poule ou Nicole ? mis en scène par Gilles Azzopardi annonce la couleur. « Souvent les gens me demandent : qu’est-ce que tu vas nous pondre ? J’aimais bien cette image de l’œuf, comme quelque chose qui couvait en moi depuis longtemps, une sorte de grossesse. Puis vient l’éclosion du spectacle, qui se développe ensuite par lui-même… »  Pour créer cet ensemble de sketches, présentant chacun un personnage ( la petite Pauline, un rappeur du nom de Bouba, Olga, la diva allemande, etc.), l’humoriste explique « je m’inspire des gens que je rencontre, des détails, d’une petite phrase, de mots et je tricote ».

Avec des représentations régulières, Nicole Ferroni peut désormais rassurer sa maman. « Ce spectacle m’a offert une nouvelle vie, je suis très épanouie dans mon travail même si j’ai la voix cassée depuis cinq mois. » Puis d’ajouter en aparté, comme pour elle seule : « Je suis heureuse, oui, oui, je suis heureuse. » Et la voilà partie, planant à dix-mille lieux au-dessus de la planète terre.

 

Le spectacle L’œuf, la poule ou Nicole ? de Nicole Ferroni est à découvrir du jeudi 1er au samedi 3 mars, à 20h30, au théâtre Le Panache, au 13, rue plan fourmiguier (7e). Réservation conseillée pour cette salle de 50 places seulement. Tarifs : de 10€ à 13 €. Informations et réservations au 04 91 87 32 22.
Nicole Ferroni reviendra à Marseille en mai prochain, du 15 au 26 mai à 21h.au Théâtre de l’Antidote, au 132 boulevard de la Blancarde (4e).Tarifs : de 15€ à 17€. Renseignements au 04 91 34 20 08.
Pour les spectacles à venir très prochainement à Aubagne (le 8 mars), La Ciotat (complet le 9 mars) et Aix-en-Provence (du 10 au 21 avril), consulter son agenda.

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Commentaires

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  1. Anonymiaoouume Anonymiaoouume

    Elle est enorme,le top !!!

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  2. Si...mais !! Si...mais !!

    J adore cette fille est dingue !!!!

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  3. stenox13 stenox13

    quel NANA et bien votre nouvelle mise en page

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  4. smata smata

    c vrai c une des meilleurs

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