Municipales à Marseille : les partis de centre-droit toujours à la recherche d’une boussole

Actualité
le 6 Fév 2020
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Modem, UDI, Agir : les partis de centre-droit cherchent toujours le bon chemin entre Yvon Berland, Martine Vassal et Bruno Gilles.

Des élus LREM et leurs alliés  centristes locaux lors d
Des élus LREM et leurs alliés centristes locaux lors d'un meeting pour les européennes (Image JML)

Des élus LREM et leurs alliés centristes locaux lors d'un meeting pour les européennes (Image JML)

Ils ne font pas de grands scores aux élections, ne comptent pas dans leur camp des figures reconnues des électeurs et pourtant, tout le monde les courtise. Ce sont les partis centristes, Modem, UDI ou encore Agir que se disputent principalement trois candidats à la mairie de Marseille Yvon Berland, soutenu par LREM, Martine Vassal, candidate LR et son concurrent divers droite Bruno Gilles. “Les quelques centaines de voix qu’ils peuvent rapporter peuvent faire la différence à la fin”, assure le conseiller d’un des trois candidats. “On est quand même un mouvement national et les candidats qui sont en lice ont toujours besoin d’une contribution d’un mouvement national”, juge Miloud Boualem, le président départemental du Modem.

“Il y a trois candidats qui sont compatibles avec nous, mais nous allons bien sûr en choisir un, exposait le 4 février le conseiller municipal Jean-Luc Ricca pour Agir. J’ai quasiment tous les jours au téléphone Franck Riester [ministre de la Culture et président du parti, ndlr] et on annoncera notre position dans les jours qui viennent”. Deux jours plus tard, le parti a annoncé son soutien à Yvon Berland. Une décision parisienne car, pour la deuxième ville de France, la décision est partout nationale et l’objet d’équations à multiples villes. Les militants locaux en sont réduits à tenter d’influencer ce qui tombera d’en haut. Chacun exprime ses préférences avec prudence, souvent sous couvert d’anonymat, et regarde aussi ses débouchés personnels.

Berland, l’allié évident qui ne l’est plus

Face à trois partis participant au gouvernement ou bienveillants à son égard, Yvon Berland peut apparaître comme le débouché naturel. “Les discussions se poursuivent avec nos partenaires de l’UDI, du Modem et d’Agir. Nous discutons avec eux du projet”, explique le candidat soutenu par La République en marche (LREM), qui entend incarner un “arc progressiste”. Mais certains ralliements n’apparaissent plus comme des évidences.

“La seule chose que nous dit Paris, c’est qu’il faudra faire des élus”, pose-t-on parmi les rangs du Modem local. Au sein du deuxième parti de la majorité présidentielle et parlementaire, au moins deux lignes s’opposent : Berland ou Vassal. En visite à Marseille pour soutenir le candidat, le délégué général de LREM Stanislas Guerini l’assure pourtant : “Dans 90% des communes, nous sommes d’accord avec nos alliés du Modem, je ne crois pas que Marseille pose problème”.

Le Modem ne se sent pas tenu par “la solidarité gouvernementale”

“Normalement, notre allié traditionnel c’est En Marche mais on a bien compris maintenant que la solidarité gouvernementale n’a rien à voir avec les scrutins locaux”, pondère Miloud Boualem. “La proposition de Vassal qui nous donnerait 4 ou 5 conseillers municipaux est jugée valable au niveau national”, complète une autre source au sein du Modem. “Martine Vassal, j’estime que ça peut être une bonne candidate pour le premier tour”, abonde Mohamed Laqhila, le seul député Modem au niveau départemental et candidat à la mairie d’Aix-en-Provence face notamment à Anne-Laurence Petel, l’autre députée (LREM) d’Aix. “Il pense surtout à la métropole”, glisse-t-on parmi les partisans de Berland.

À l’arrivée, jure un cadre, “il y aura vraisemblablement des Modem partout et le parti peut très bien décider de ne pas choisir”. “Il y aura des Modem sur nos listes de toute façon, assure-t-on dans l’équipe de campagne d’Yvon Berland. Le problème est qu’ils ont essayé de nous imposer des noms.” Un membre d’un autre parti centriste s’agace : “Il y a autant de Modem que ce qu’il y a d’élus ou de militants.”

L’UDI hésite entre Gilles et Berland

Côté UDI, la chose n’est pas non plus entendue. Bruno Gilles espère encore accrocher le parti fondé par Jean-Louis Borloo parmi ses soutiens. “Nous avons discuté avec les candidats dont nous sommes les plus proches avec comme préalable de ne pas retomber dans le système de Jean-Claude Gaudin. Bruno Gilles fait partie de ceux qui se sont démarqués”, rembobine la conseillère régionale Anne-Claudius Petit. Mais les discussions vont également bon train avec Yvon Berland, avant une décision prise par le bureau national. À chaque fois, le parti discute projet et négocie sur la base d’“une trentaine de candidats sur tous les secteurs, avec des places éligibles”, avance-t-elle, afin de fonder “un groupe au conseil municipal [5 élus minimum, ndlr].

À trois semaines de la date limite du dépôt des listes et à mesure que les candidats s’annoncent dans tous les camps, les candidats à des places éligibles s’impatientent. “On est un peu paumés, sincèrement. Il y a urgence désormais à ce que Paris se décide !”, s’agace Miloud Boualem.

Avec Benoît Gilles et Julien Vinzent.

Actualisation le 6 février à 18 h 30 : Agir annonce son soutien à Yvon Berland.

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Commentaires

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  1. vékiya vékiya

    les gratte-miettes passent à l’action et attendent que la girouette leur donne une direction à suivre.

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  2. Minh Derien Minh Derien

    J’aime tellement le centre-droit à Marseille, que je me régale de voir le MODEM, l’UDI et AGIR répartir leurs voix entre Yvon Berland, Martine Vassal et Bruno Gilles.

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  3. julijo julijo

    c’est pas une boussole qu’il leur faudrait, c’est un saint hubert ou un labrador…..
    quand on voit la brochette sur la photo !! problématique !

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  4. Danièle Jeammet Danièle Jeammet

    Sur la photo, n’y a t’il pas Melanie Frey de France 3 Provence ?

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  5. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    « Martine Vassal, une bonne candidate pour le premier tour » selon l’une des voix du Modem local (parmi d’autres ?). C’est là qu’on voit combien ce parti est un parti de rupture : choisir l’héritière, c’est typique du marais centriste en France, plus soucieux de se constituer une rente pour quelques élus que de défendre des convictions.

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  6. Regard Neutre Regard Neutre

    « L’immobilisme est en marche et rien ne peut l’arrêter. » Edgar Faure
    Cette citation dénote bien l’état d’esprit politique enraciné des centristes marseillais de droite comme de gauche…Des candidat.e.s connu.e.s,non pas pour leurs profondes convictions,mais pour leur acharnement à occuper une place éligible et surtout rentable;aussi,prudents, ils ne s’engagent dans une mouvance de combat que si le vent des sondages leur est — très,à coup sûr— favorable.La fidélité affichée dans leur variabilité est l’essence de leur existence. Avec le déclin et la suppression des édicules publics,leurs principales difficultés matérielles résident,tous les six ans, à trouver une salle de réunion.

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