Masques, bars, restaurants : succession de mesures sanitaires à n’y plus rien comprendre

Actualité
le 22 Oct 2020
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Depuis le 25 août, les arrêtés préfectoraux font, défont et refont les mesures barrière au covid-19 au risque de troubler la compréhension du public. Récapitulatif de plusieurs semaines de confusion.

photo : Emilio Guzman.
photo : Emilio Guzman.

photo : Emilio Guzman.

“Une modification de l’arrêté la semaine dernière, une modification de l’arrêté hier, on voit bien qu’ils ne savent pas bien où ils vont”, s’agace Daniel Gagnon. Le maire de Cornillon-Confoux, qui attaque le couvre-feu au tribunal administratif, résume bien la difficulté qu’il y a à suivre les différentes mesures prises par le préfet des Bouches-du-Rhône Christophe Mirmand pour limiter la progression de l’épidémie de Covid-19.

Ce mercredi 21 octobre, un nouvel arrêté est venu rétablir le port du masque obligatoire à Aix-en-Provence et Marseille, que celui du samedi 17 octobre avait aménagé. Il le prescrivait “sur les marchés, aux abords des commerces et établissements scolaires (jusqu’à 50 mètres aux alentours), dans les espaces extérieurs des zones commerciales, dans les espaces d’attente pour accéder à un transport en commun terrestre, aérien, fluvial ou maritime.”

Samedi, la préfecture expliquait à 20 minutes qu’il s’agissait de faire preuve de “souplesse” et de “bon sens”. Sur la page Facebook de la préfecture, un tableau récapitulatif des mesures en cours explicitait cet aménagement.

Mercredi, elle explique à Marsactu que cela ne changeait en fait pas grand chose :

D’après le décret du 16 octobre : “Les masques doivent être portés systématiquement par tous dès lors que les règles de distanciation physique ne peuvent être garanties”. C’est selon cette disposition que l’arrêté du 17 octobre a été rédigé, néanmoins pour éviter toute ambiguïté et au vu de la situation sanitaire particulièrement préoccupante à Aix-en-Provence et Marseille, cet arrêté a été complété ce mardi 20 octobre. Quoiqu’il en soit, au vu de la forte densité de population à Aix-en-Provence et Marseille, le respect des règles de distanciation physique est souvent difficile à mettre en œuvre (rues très fréquentées, nombreux commerces, transports…), le port du masque restait obligatoire dans la quasi totalité des situations.

Il s’agit du dernier changement des règles sanitaires qui affecte la métropole d’Aix-Marseille, au gré des évolutions de l’épidémie et des revirements du gouvernement. Sur le port du masque, huit arrêtés sont venus faire et défaire les règles à suivre. Petit récapitulatif.

 

Le même comparatif peut être fait pour les bars. Ainsi, les gérants de bars des communes de la métropole hors Aix et Marseille ont-ils appris par l’arrêté du 17 octobre, sans annonce préalable, qu’ils devaient fermer leurs portes. Aucune annonce précise n’avait été faite à ce propos. Auparavant, c’est aussi grâce à la lecture attentive d’un arrêté que les cafés et salons de thé avaient appris leur réouverture car leur “activité principale n’est pas la vente de boissons alcoolisées”.

Enfin, les restaurants ont eux aussi eu le droit au gré des négociations politiques à leur lot d’arrêtés successifs, entre contraintes sanitaires et survie économique. Et là encore, la clarté n’y a pas gagné.

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Commentaires

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  1. MarsKaa MarsKaa

    (Infographie très réussie ! )

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    • Jean-Marie Leforestier Jean-Marie Leforestier

      Merci !

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  2. jasmin jasmin

    C’est une bonne idée de présenter la cacophonie visuellement. “At the end of the day”, comme disent les Anglo-Saxons, avec un virus invisible et extrêmement contagieux, sans vaccin, le seul moyen de se protéger est de mettre des barrières à la propagation. Si on réfléchit une seconde, quelque soit les arrêtés et lois pondus par les autorités qui essaient de préserver la santé ET l’économie, on met le masque partout, on reste aussi loin que possible des autres (la norme de distance est d’ailleurs 1,80 m AVEC masques aux USA, et plus de 2 m si un n’a pas de masque), et on lave les mains. 40% de la population a des comorbidités, et les jeunes en bonne santé font pour beaucoup des “COVID longues”. Les deux populations co-existent. Dix pour cent des gens qui contaminent sont des “super contaminateurs”, entouré d’un nuage viral si puissant et vaste que lorsqu’ils sont quelques minutes dans une pièce fermée avec d’autres gens, les autres sont systématiquement contaminés. Je vois encore dans les rues de Marseille des gens sans masque crânant allègrement, style “je vous emm…”, ou des masques sous le nez, des livreurs sans masque, des serveurs et restaurateurs avec le masque sous le nez. Et tout ce petit monde râle en disant que le gouvernement n’arrête pas de changer les règles d’ouverture des bars et d’endroits où on doit porter le masque. En l’absence de loi humaine, l’humain doit utiliser son cerveau.

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    • Umble Escoulan Umble Escoulan

      Tout à fait d’accord avec vous, Jasmin.

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    • reuze reuze

      Tout est dit.

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  3. Tarama Tarama

    Les décideurs de la préfecture ne doivent pas bien connaître Marseille pour affirmer que la densité de population rend difficile la “distanciation physique” en tous lieux. Ils devraient sortir de la rue de Rome…

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  4. jean-marie MEMIN jean-marie MEMIN

    Les mesures de densité de population sont encore à créer. Quand je pense qu’il n’y a pas de comptages ”objectifs” des défilés et autres manifestations, je pense que les consignes vont venir de haut pour contraindre le ”petit peuple”.
    Quant aux atermoiements, hésitations et autres paradoxes ou contradictions des gouvernants cela fait belle lurette qu’il ne faut pas en tenir compte car la main invisible du marché, du saupoudrage ou du clientélisme fait le reste. Sans compter un virus dont la ”communauté” scientifique ne sait pas par quel bout le prendre. Par ailleurs les beaux esprits qui du haut de leur canapé consignent les atermoiements et autres contradictions des décideurs, me font bien rire car commenter c’est une chose, diriger cela en une autre. Les causes sont nombreuses et seule la Raison se fraye un chemin dans ce concert de paradoxes et d’ambivalences.
    Concrètement, je met le masque partout surtout quand il y a du monde.
    L’essentiel c’est de faire confiance aux gouvernants même si la loi hésite car c’est la loi et que nous sommes un peu opposants ou contradictoires. L’Unité plutôt que l’Union nationale…!

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  5. Alceste. Alceste.

    Du journalisme à la BFM sur Marsactu , un article complet pour chercher le petite bête , c’est bon. Les adeptes de la trituration intellectuelle faut arrêter.
    Il faut mettre le masque point-barre.

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    • BRASILIA8 BRASILIA8

      cet article montre que les politiques n’ont plus le courage de prendre des décisions claires et de les faire appliquer ils se réfugient derrière des experts qu’ils nomment eux même et qui leur disent ce qu’ils veulent entendre et ensuite comme vient de le faire l’ancien premier ministre ils” assument” autrement dit circulez il n’y a rien à voir
      essayez de faire la même chose dans votre vie professionnelle

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    • PromeneurIndigné PromeneurIndigné

      Les diptères subissent ,en silence les dégâts collatéraux du coronavirus

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