Marseille : l'addition des travaux de la Savine plombée par l'amiante
Marseille : l'addition des travaux de la Savine plombée par l'amiante
Ah l’amiante. C’était le « magic mineral » : bon isolant thermique, sonore et électrique, bonne protection contre le feu, résistant avec ça. Et surtout pas cher. Bon, il y avait bien quelques problèmes au niveau de la santé, à commencer par les travailleurs dans les usines, mais à part quelques précurseurs comme Henri Pézerat, le « lobby remarquablement efficace » du Comité permanent amiante (CPA) était là pour « anesthésier l’Etat« , selon l’expression d’un rapport très critique du Sénat.
Addition très salée
Un rapport qui estimait le coût total sur 20 ans de « l’indemnisation de l’ensemble des pathologies liées à l’amiante » à une fourchette de 11,7 à 22 milliards d’euros. Inutile de dire que la facture est pour l’Etat et la Sécurité sociale… Mais comme la fibre miracle s’est écoulée par centaines de milliers de tonnes pendant des décennies, il en reste forcément un peu – en fait beaucoup – dans les bâtiments de l’Hexagone. Par exemple à la Savine, dans le 15e arrondissement de Marseille, qui faisait l’objet d’un projet de réhabilitation. Le bailleur social Logirem a annoncé hier que 780 appartements de la cité étaient concernés.
Bilan des courses : ce programme de l’Agence nationale de rénovation urbaine (Anru) – 12 millions d’euros financés par l’Etat et les collectivités locales – pourrait voir son coût tripler d’après la Logirem. La mairie de Marseille, qui abonde déjà par dizaines de millions d’euros des rénovations aux quatre coins de la ville, est évidemment ravie. Seule bonne nouvelle : il n’y aurait aucun risque pour leur santé. Pour le reste, ils doivent prendre leur mal en patience, comme leurs voisins du 14e : aux Flamants, depuis que l’amiante a été détectée, les travaux ont été suspendus.
Une troisième cité marseillaise concernée ?
D’après 20 minutes, c’est d’ailleurs « la même technique » – c’est-à-dire l’amiante « comme joint entre cloisons » – qui a été utilisée à la Savine comme aux Flamants. Bon on est rassurés : ce sont les deux seules à Marseille dans ce cas, assure Alain Ofcard, directeur de la maîtrise d’ouvrage à la Logirem. Peut-être parce qu’elles faisaient partie « du même plan de construction national, baptisé Coup de poing« , nous explique La Provence. Qui concernait tout de même 15 000 logements en France, mais apparemment la mauvaise série marseillaise devrait s’arrêter là.
A part si l’on en croit Jean-Marc Pignet, président du directoire de la même Logirem, qui glisse à Marseille Plus qu’ »une troisième cité pourrait être concernée« . Bref, quand y’en a plus y’en a encore. Par exemple à la Criée, qui a déjà valu à la Ville plus d’un million d’euros de travaux. Mais c’était pas cher l’amiante comprenez. Heureusement, aucune nouvelle bombe à retardement financière et sanitaire n’est en vue. Pour l’instant.
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