"Marseille est le berceau du sous-marin"

"Marseille est le berceau du sous-marin"

Depuis une poignée d'années, Marseille est le lieu d'accueil pérenne du Festival mondial de l'image sous-marine qui s'ouvre ce jeudi et se déroule jusqu'à dimanche au Palais du Pharo. Né à Antibes il y a 40 ans, ce festival de renommée internationale a migré vers le grand port méditerranéen en même temps qu'il prenait pour président, Philippe Vallette. Connu pour être le directeur du grand centre de la mer de Boulogne-sur-Mer, Nausicaa dont Marseille veut s'inspirer pour son projet de pôle mer à l'Estaque, cet océanographe de formation souhaite conserver pour le festival qu'il préside le même équilibre entre art, culture et approche scientifique. "Cet équilibre se fait naturellement, explique Philippe Vallette sur le plateau de Marsactu. C'est comme pour le cerveau humain, il n'y a pas de séparation entre ces domaines. Cela fait partie de la vie".

Chaque année, le festival accueille les meilleurs films d'images sous-marines "qui sont en eux-mêmes des oeuvres d'art et qui évoquent des aspects scientifiques et environnementaux". Philippe Vallette revendique une ouverture la plus large possible au grand public : avec des films en compétition projetés durant les trois jours du festival, mais aussi des animations "avec un bassin tactile pour caresser les poissons", des exposants et la "possibilité de rencontrer des personnalités qu'ils voient à la télévision mais qu'ils n'ont pas la possibilité de croiser tous les jours". Ce sera le cas ce jeudi pour le grand vulgarisateur et astrophysicien Hubert Reeves qui vient présenter un film inédit sur l'eau dans l'univers, vendredi, avec la venue du journaliste Georges Pernoud pour une grande soirée consacrée au magazine Thalassa, régulièrement primé lors des précédentes éditions.

"La mer, avenir de l'homme"

Car le festival propose également plusieurs compétitions : la plus grande décerne les palmes (de plongeur) d'or, le samedi soir pour les films en compétition mais les amateurs peuvent également concourir dans une multitude de catégories. Enfin ce festival "ouvert à tous" se double d'un forum à visée scientifique : le forum de l'océan. "En réalité, nous proposons le vendredi trois forums pendant que les films continuent d'être diffusés dans l'auditorium". Le matin, a lieu un forum consacré à la biodiversité qui se veut une synthèse du congrès mondial des aires marines protégées qui s'est tenu la semaine dernière à Marseille. Le second est consacré à ce que l'océanographe appelle la blue society,  au sein de laquelle "la mer représente une grande partie de l'avenir de l'homme". Pour Philippe Vallette, la préservation de la biodiversité doit être un préalable à l'innovation économique et non un but en soi. "Avoir un océan en bonne santé est une condition nécessaire à l'innovation marine". Toujours vendredi, le troisième forum célèbre un nouveau partenariat avec le Département de recherche en archéologie subaquatique et sous-marine (Drassm) dont les travaux nourrissent déjà bien des films en compétition.

Enfin, on ne pouvait pas recevoir le directeur de Nausicaa, plus grand aquarium de France, sans lui demander son avis sur le futur pôle mer qui se dessine à l'Estaque autour du Drassm, notamment. "C'est une formidable opportunité pour Marseille : il y a le Drassm, le saga [plus grand sous-marin civil du monde], la possibilité d'installer un aquarium. Toutefois il ne suffit pas d'additionner ces éléments mais plus de trouver un concept de grand centre sur le sous-marin qui reste à concevoir. Quelle ville est mieux placée que Marseille pour recevoir un tel centre? C'est le berceau du sous-marin".