Marsactu a un an aujourd'hui ( et toutes ses dents)

Marsactu a un an aujourd’hui. Et compte-tenu du taux de mortalité infantile des médias d’informations locaux, un premier cap est passé.
Un grand merci d’abord à l’ensemble des internautes qui viennent quotidiennement nous lire et/ou commenter nos articles. Avec 65 000 visiteurs uniques (VU) par mois (source Google Analytics), nos audiences restent modestes, mais en constante progression (nous avions encore 50 000 VU en novembre dernier), et fidèles. Vous revenez très régulièrement sur le site. Merci encore.

Notre page facebook, avec 532 amis, nos 447 abonnés à notre flux twitter, notre chaîne sur dailymotion, tout ça contribue à faire de marsactu, petit à petit, un vrai média d’info à Marseille. Notre projet éditorial est de traiter l’actu marseillaise sous des angles différents, avec un ton plus libre, plus direct, peut-être moins conventionnel que celui des médias traditionnels. Nous pensons qu’il y a une place pour ça dans la deuxième ville de France. Et nous ne nous résoudrons jamais aux trop classiques : « les marseillais ne lisent pas », « à part l’OM, rien n’intéresse », « il n’y a pas de marché publicitaire… » Ces premiers mois sont la preuve qu’il n’y a de fatalité en rien, et qu’il n’y a pas ici comme ailleurs un problème de demande, mais un problème d’offre. A nous d’être bon. Quand on est bon, on est lu.

Le pari de marsactu, c’est également de gagner notre indépendance financière, la  seule garantie pour notre liberté. Et c’est bien évidemment la partie la plus difficile. Dans un marché de la presse d’information, très largement subventionné par les pouvoirs publics (l’Etat verse 2 milliards d’euros par an sous forme d’aides directes ou indirectes), sans parler des dizaines de millions d’euros injectés dans la presse locale sous forme de publicité et d’annonces légales par les collectivités locales, nous pensons pour notre part que cette dépendance est mortelle, et qu’il nous faut trouver  vite un autre modèle, en multipliant d’autres sources de revenus.

Nous souhaitons offrir aux annonceurs locaux de nouvelles formes de publicité, des initiatives dans ce sens seront annoncées dans les prochaines semaines, nous allons également nous regrouper avec d’autres sites indépendants locaux qui nous ressemblent, comme dijonscope par exemple, pour proposer une offre publicitaire aux annonceurs nationaux, sur le modéle des « indépendants » en radio, et nous allons continuer avec Raj Médias, la société éditrice de marsactu, SAS au capital de 25 000 euros, que je contrôle à 100%, à proposer du conseil internet (création de site, aide éditoriale, conseil sur les médias sociaux, l’achat groupé…). Ces revenus qui ont représenté en un an pas loin de 100 000 euros, nous ont permis d’investir, et de recruter 2 jeunes journalistes, Julien Vinzent et Esther Griffe, qui ont choisis de rejoindre notre audacieux pari. Je tiens ici à les remercier, car ce n’est pas facile pour eux tous les jours, surtout quand on a qu’un peu plus de 20 ans. Que François Bourgault, qui collabore avec nous soit aussi chaleureusement remercié. Sans oublier les talentueux stagiaires de l’EJCM, Naïma Arroussi, Jean-Marie Leforestier, Alexandre Robert, et Mailys Medjadj de l’EDJ. Merci aussi à Anne-Cécile Michelet, Fabien Pecot et Jean-Michel Verne.

Nous allons donc continuer cette année à investir et à nous développer, et nous espérons à recruter. Les signaux très positifs de nos prestigieux ainés Rue 89 et Médiapart par exemple, dont le premier est déjà à l’équilibre et le second s’en approche, nous invitent à l’optimisme. Même si le crash de nos amis de Bakchich nous incite dans le même temps à une très grande prudence, en restant notamment 100% internet. Une nouvelle version du site est d’aileurs en préparation et une newsletter va aussi arriver dans quelques semaines. Voilà vous savez tout, cette transparence économique et financière, nous pensons que nous vous la devons aussi, c’est la garantie d’une relation nouvelle entre des lecteurs et un média.

Merci donc de continuer à nous lire, de réagir, d’aplaudir, de siffler, de parler de marsactu autour de vous, en bien, en mal. Car tant que vous faites ça, chers lecteurs, ça veut dire que nous sommes en vie. Et comme l’a écrit Albert Camus  » il faut imaginer Sisyphe heureux« .

Pierre Boucaud, fondateur  et directeur de la publication de marsactu.fr

« Internet vers un modèle payant ? » table ronde sur les médias d’infos sur internet organisée en décembre dernier par Hi Média, avec Rue 89, Médiapart, Owni et Marsactu