Madrague de Montredon : la mairie valide le maxi projet immobilier sur la friche Legré-Mante

Décryptage
le 2 Fév 2023
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La mairie de Marseille a finalement validé le permis de construire qui vise à transformer, après dépollution, l'ancienne usine Legré-Mante en vaste programme immobilier. Celui-ci va changer le visage du quartier.

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L'usine Legré-Mante à la Madrague de Montredon. (Photo : Loïs Elzière)

L'usine Legré-Mante à la Madrague de Montredon. (Photo : Loïs Elzière)

Deux gros cartons, remplis de centaines de feuilles de papier. Le permis de construire pèse lourd. Après des années de négociations entre la Ville de Marseille et les porteurs de projet, un accord a enfin été trouvé pour le programme immobilier qui doit voir le jour sur le site de l’ancienne usine Legré-Mante, à la Madrague de Montredon (8e). Bientôt, le document sera numérisé, l’arrêté affiché. En attendant, il faut se déplacer rue Fauchier, dans les locaux du service urbanisme de la mairie, pour le consulter.

Il s’agit plus précisément de deux permis. “Un gros et un petit”, vulgarise-t-on sur place. Le programme comprend en effet un lot A pour la réalisation de 280 logements, des commerces et locaux, des parkings ainsi que la réhabilitation de l’usine et un lot B, pour 52 logements. De quoi acter un seul et même gigantesque projet qui, dans quelques années, changera le visage de ce quartier du bord de mer, à l’origine peuplé d’ouvriers et de pêcheurs, où dominent maintenant les retraités installés de longue date. Et ce, près de dix ans après un premier permis obtenu par un autre opérateur, qui avait finalement abandonné face à l’opposition des riverains et les annulations décidées par la justice.

Après l’enquête publique, au cours de laquelle plusieurs réserves ont été émises, c’est donc une étape importante que viennent de franchir Ginkgo, le fond d’investissement spécialisé dans la dépollution et le promoteur Constructa dans ce dossier. “Nous avons demandé à l’opérateur de répondre aux réserves du commissaire enquêteur. Ce qu’il a fait. Il y a dans les permis des prescriptions, mais c’est quasi systématique”, résume Mathilde Chaboche, adjointe au maire chargée de l’urbanisme. Selon l’élue, il n’y aurait à présent plus aucun soucis “juridiques, réglementaires ou relatifs au respect de l’environnement”. Marsactu a plongé dans les cartons de ces permis et vous livre les enjeux qui subsistent.

Un bâtiment en moins mais le même nombre de logements

L’une des principales demandes du commissaire enquêteur concernait la suppression d’un bâtiment en lisière de massif. Les risques incendie, mais aussi son emplacement en zone de ruissèlement étaient notamment pointés. Après avoir défendu l’impossibilité de la suppression de ce bâtiment pour maintenir l’équilibre financier de l’opération, le porteur de projet a finalement cédé.

Le bâtiment G, supprimé des plans en réponse à une demande issue de l’enquête publique. En vert : logements. En jaune : résidence séniors. En rouge : résidence de tourisme. En mauve : équipement public. En bleu : commerces et services.

Le bâtiment G, qualifié “d’excroissance paysagère” par le commissaire, n’apparaît plus sur les plans. Cependant, cela ne fait quasiment pas baisser le nombre de logements. La surface de ce bâtiment étant récupérée dans “les combles” de l’usine réhabilitée, indique Mathilde Chaboche. Pas de quoi rassurer les riverains sur l’impact de l’apport de population. “Nous attendons des garanties en termes de circulation et de préservation du noyau villageois, s’inquiète Rolland Dadena, président de l’association Santé littoral sud, qui suit le dossier depuis des années. Les présentations quasi publicitaires, ça ne nous intéresse pas. Le projet va doubler le nombre d’habitants de la Madrague.”

1,8 million d’euros pour l’espace public et le réseau d’eau

Sur cette question, le promoteur n’est pas le seul acteur visé. Les transports relèvent en effet de la compétence de la métropole. Également visée dans les réserves émises par le commissaire enquêteur, l’institution doit porter un “projet urbain partenarial”, sorte de convention signée avec l’opérateur. Ce “PUP” comporte trois chantiers : l’élargissement de l’avenue de la Madrague de Montredon, la création de la place publique Chevalier-Roze mais aussi des travaux sur le réseau d’assainissement des eaux usées ainsi que la création d’une nouvelle station de relevage.

Si c’est bien la métropole qui réalisera ces chantiers, le promoteur doit mettre au pot. Au total, le coût de la facture s’élève à 1,86 million d’euros. Ginkgo et Contructa en paieront 59 %, soit 1,09 million. Le reste de l’addition étant pour l’institution.

“Dégradation des transports” ?

Mais élargir la route suffira-t-il et qu’en est-il de la zone à trafic limitée, elle aussi évoquée par l’enquête publique ? “La ZTL n’a pas été annoncée, tout va dans le sens d’une dégradation des transports”, craint Rolland Dadena. Dans son rapport, le commissaire enquêteur flèche la Ville sur ce point. “Sur la ZTL, nous attendons le lancement d’études”, justifie de son côté Mathilde Chaboche. À la Madrague de Montredon, les embouteillages monstres font déjà partie du décor, surtout lorsque les beaux jours arrivent. La question de la restriction de la voiture dans ce secteur, portes des Calanques, est toujours en débat.

Dans son étude sur la circulation, l’opérateur minimise l’impact de son projet. Il l’évalue en effet à “une charge supplémentaire modeste” de seulement 6 %, soit entre 1320 et 1360 véhicules par jour, en fonction de la période. L’étude en question se base cependant sur le fait que 56 % des habitants soient dotés d’une voiture. Un pourcentage qui parait relativement bas vu l’isolement du secteur.

Le vent et la poussière

Mais avant tout cela, c’est un autre enjeu que vont soulever les travaux. Lors des différentes phases de chantier – dont une consiste à dépolluer la zone – la question de la dispersion des poussières reste posée. La mairie de secteur émet à ce propos des réserves : il est pour elle nécessaire de “limiter au maximum les émissions de poussières tout au long du chantier, sous le contrôle strict de l’État”, écrit-elle dans son avis. Dans une étude complémentaire, là encore demandée par le commissaire enquêteur, le pétitionnaire tente de répondre à cela, en envisageant l’arrêt du chantier en fonction de la vitesse du vent. Celui-ci évalue ainsi deux scénarios : un arrêt à 20 km/h, et un à 50 km/h.

Pour le promoteur, afin de limiter les émissions de poussières, mieux vaut mener un chantier rapide que de le stopper en cas de vents forts.

S’il paraît logique que les émissions de poussières (en l’occurrence des particules fines), soient plus importantes par 50 km/h de vent que par 20, le porteur de projet démontre que le rapport coût/bénéfice reste à l’avantage d’une limitation souple. L’argument apporté étant qu’il devrait arrêter son chantier un tiers du temps sur la période prévue s’il choisissait de stopper son intervention à 20 km/h de vent. Un choix qui “entraînerait nécessairement un allongement de la période de nuisance pour les riverains” et “un surcoût supérieur à 1 million d’euros”. En face, le gain serait très limité : “La dispersion depuis les sources dépend du vent et les vents forts sont favorables à une meilleure ventilation des poussières”, note encore le cabinet de conseil du promoteur, dans une étrange argumentation.

Quoi qu’il en soit, le promoteur s’engage à confiner davantage – à l’aide de tentes notamment- les travaux, sans pour autant “systématiser le dispositif”. Là encore, les riverains ne se disent pas rassurés. “On sait que les poussières s’envoleront s’il n’y a pas de confinement. Dedans, il y a du plomb, de l’arsenic… bref, des polluants qui sont dangereux pour la santé quelle que soit la dose”, réagit le président de Santé littoral sud. La mairie de secteur, qui annonce une réunion de présentation du projet définitif le 8 février, a également programmé en mars les premières séances du “comité de vigilance sanitaire” sur le sujet.

De son côté, le parc des Calanques “salue la dépollution de la friche”. Mais l’établissement public, qui se bat pour la préservation de la nature, s’inquiète aussi des impacts du projet sur la faune – les chauves-souris notamment – et la flore, certaines espèces remarquables se trouvant sur le site contrairement à ce qu’indique le promoteur. Le parc dit surtout, “regretter l’ajout de circulation et de stationnements“, dans ce secteur où l’histoire prévoyait plutôt d’aller dans le sens inverse.

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Commentaires

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  1. Otox Otox

    D’autant que le RTM prévoit, dans son nouveau réseau 2025, de raccourcir l’actuelle 19 et de la faire arrêter à la Pointe Rouge Port. Cette nouvelle ligne serait une ligne principale avec un fort cadencement et une forte amplitude horaire (jusqu’à 1 h du matin).
    Montredon serait alors desservit par une ligne standard (6h-21h) vers St Marguerite Dromel par Bonneveine et Mazargue.
    Il y aurait là donc un recul en terme de desserte, que ce soit en terme de raccordement rapide et direct vers le centre ou de desserte en soirée. Les gens qui voudront quitter le quartier le soir venu pour sortir n’auront pas d’autres choix que de prendre leur voiture.

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      Bien vu, le hiatus entre ce projet d’urbanisation et le projet de raccourcissement de la ligne 19 ! La future refonte du réseau de bus vise précisément à l’adapter à la ville et aux besoins d’aujourd’hui : il faudrait donc qu’elle tienne compte des opérations immobilières déjà connues. C’est une remarque à porter sur le site de la concertation publique en cours : https://participer-bus-2025.ampmetropole.fr/

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  2. Richard Mouren Richard Mouren

    Vous serait-il possible de rajouter le code couleur du dessin d’architecte?

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    • Lecteur Electeur Lecteur Electeur

      J’approuvé cette demande sur les codes couleurs.

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    • Violette Artaud Violette Artaud

      C’est ajouté. Cdt

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  3. polipola polipola

    Une fois n’est pas coutume, mais je vais sûrement être d’accord avec Brallaisse qui va gargariser avec cet article qui confirmera bien ce qu’il dit depuis le début. Je suis extrêmement déçue par la Ville. Quelles justifications avance-t-elle pour défendre un tel projet ? Clairement, ce ne seront pas des logements sociaux, ni pour les Marseillais. La Gaudinie est de retour !

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  4. Dark Vador Dark Vador

    Hélas, trois fois hélas, de nouveau un projet mal ficelé, limite grotesque et pourvoyeur de problèmes en tous genres. 1- La dépollution, apparemment mal maitrisée, en tous les cas à la “va-comme-je-te-pousse”, “ils” comptent sur le vent pour disperser les poussières (qui envahiront évidemment les populations alentours). 2- Les transports, inchangés voire limités. Engorgement assuré des rues déjà étroites avec bouchons dantesques. Les Marseillais qui voudront atteindre ces lieux devront s’armer de patience.. 3- L’habitat, pas d’HLM évidemment, mais une population CSP+ qui contribuera à gentrifier d’avantage un littoral qui n’en avait pas besoin. En résumé, Gaudin n’est pas parti comme on le croyait.

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  5. Kitty Kitty

    On va donc transformer un ancien lieu industriel en un nouveau lieu dortoir. Pourquoi n’a t-on jamais imaginé d’en faire un nouveau lieu fabricant adapté aux besoins d’une ville moderne, sobre et résiliente. Sachant que Marseille importe 96% de ce qu’elle consomme comment n’ont-ils pas pu imaginer a minima un lieu mixte accueillant des activités fabricantes, résidentielles, culturelles, etc ? C’est un mystère pour moi. Ne veut-on plus aucun emploi à Marseille ?

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    • Melanisette Melanisette

      Merci de cet avis.
      Quelle déception … on peut s’interroger sur quelle vision politique , quel avenir espérer sur le long terme pour Marseille et ses habitants ? Je veux pouvoir continuer d’y habiter, y travailler, m’y divertir et m’y déplacer et y rencontrer des gens différents bref vivre mieux mais surtout ensemble … !

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  6. Thierry A Thierry A

    Quartier saturé. Accès saturés. Inhabitable pour qui travaille aux horaires habituels. A Marseille comme ailleurs, la corruption et la gaudinerie ça suffit.

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  7. Christian Christian

    Cette opération immobilière est un scandale absolu sous de nombreux aspects. Il y avait mieux à faire que des appartements très chers avec ajout d’au moins 500 voitures dans un quartier étroit, pour réhabiliter cette friche industrielle.
    Le “Printemps Marseillais” est extrêmement décevant.

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  8. Mars, et yeah. Mars, et yeah.

    Ce projet est une vraie tâche grise béton pour la municipalité actuelle.

    1) En l’état où il était au moment de leur arrivée aux commandes, ils avaient tous les moyens pour le flinguer. En 2023, accepter un tel projet au sein du Parc des Calanques, c’est inepte.

    2) Plus de 300 logements, c’est 600 à 700 VL de plus, et comme ce seront des logements dans un quartier lui-même résidentiel, les déplacements de ces VL seront dans le mouvement pendulaire : carnage de circulation dans un quartier déjà pire que saturé. Aucun projet de circulation (requalification de voirie, adaptation des transports en commun, etc, etc.) n’est à ce jour prévu côté métropole (voirie / transports en commun) ou ville (plan de circulation) pour gérer ça. En gros, à partir d’Avril ce sera juste l’enfer.

    3) La pollution enfin : la gestion qui va en être faite sera, à priori, conforme à la règlementation mais certainement pas à ce que chacun s’imagine; en effet, la règlementation permet, pour ne pas oblitérer la rentabilité du programme (et ne pas empêcher d’une manière générale l’urbanisation), de ne pas avoir à purement et simplement évacuer chaque tonne polluée; on sera donc loin d’un lieu réellement assaini. Pas pour rien que l’investisseur, Gingko (dont l’actionnaire majoritaire est la Caisse des Dépôts, principal financier des programment de Rénovation Urbaine), est le porte-étendard (Constructa étant bien planqué derrière) avec sa pseudo-bannière de dépollueur.

    4) Pour la blague, notez bien ce qui est écrit : un bâtiment en moins, mais le même nombre de logements. Traduction : les logements seront plus petits, donc moins prestigieux, donc moins valorisables, donc il va falloir faire des économies, donc qualitativement le projet en prend un coup; et quand on voit le très très faible niveau de qualité des projets de construction actuels, ça va être une grosse m***de dès la 3ème année de vieillissement des ouvrages.

    Bref, c’est lamentable et surtout on voit bien l’escroquerie que sont les étapes de concertation si chères à cette nouvelle municipalité : elles ont eu lieu, et il en ressort… le programme du promoteur, comme prévu.

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    • LN LN

      Totalement d’accord.
      Une telle décision me cloue d’effroi…

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    • Pascal L Pascal L

      Belle et pertinent analyse, Merci !

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  9. Mars, et yeah. Mars, et yeah.

    Double post, mais imaginez si la Ville avait eu les capacités (techniques, intellectuelles et humaines) d’imposer sa vision : on veut réhabiliter ce site, qui est la propriété d’un privé ? Ok. Modif du PLUi, urbanisation possible mais bureaux uniquement.

    Et là on change tout le game : déplacements depuis et vers le site à l’inverse du pendulaire de ce quartier résidentiel, donc beaucoup moins impactants, retour d’une vraie activité commerciale dans un quartier où elle meurt lentement mais sûrement, etc.

    Problème : les bureaux, ça se vend BEAUCOUP moins cher que des logements. Donc ça arrange pas le promoteur. Dont l’actionnaire majoritaire (je me répète) est le principal financier des programme ANRU si mal pilotés par MAMP et la Ville et donc si dispendieux. Oups.

    Allez, dernière blague : cette opération fait l’objet d’un OAP. La Ville comme MAMP aurait pu exiger que la participation du promoteur (la taxe qu’il paie pour réaliser son projet, au titre de la contribution à l’espace public autour) soit non pas la “taxe d’aménagement” (max 3%) mais une “participation” (type ZAC), qui peut être fixée librement (mais jamais inférieure à la taxe d’aménagement) ce qui aurait pu au moins faire rentrer de l’argent dans les caisses publiques.

    Mais pour ça, faut avoir l’intérêt public à coeur, plutôt que sa réélection.

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  10. marguerite FEVRE marguerite FEVRE

    Trés bon article trés bonne connaissance du dossier un grand merci à vous Violette Artaud . A monsieur Payan Maire de Marseille c’est en faisant si peu de cas des demandes et des besoins de vos administrés que vous allez perdre les prochaines élections municipaes vous pouvez compter sur nous. Vous ne valez pas mieux que monsieur Gaudin .

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    • BRASILIA8 BRASILIA8

      D’autant que Mr Payant ne pourra pas se cacher derrière Mme Rubirola , devra assumer son bilan et il n’est pas sur que c’est moi ou Mme Vassal ou c’est moi ou Mr Castaner suffies comme argument pour sa ré élection

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  11. Alceste. Alceste.

    Très grosse activité du maire ce mois de janvier.
    Nième changement de décor de son bureau, des vœux en voici en voilà, et des commémorations y compris un de profundis pour le PS lors de son congrès. Énorme programme en résumé.
    Comme quoi à Marseille la fonction crée l’organe.

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  12. vékiya vékiya

    une belle connerie de monsieur payan

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  13. lu7 lu7

    Monsieur Payan est félicité par JC Gaudin dans le monde magazine…
    Lamentable

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  14. Christobel Christobel

    Où est Aïcha Sif ?!

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  15. pierre-yves pierre-yves

    Un projet architectural intéressant, un financement de la dépollution, 30 % de logements sociaux, une rétrocession au parc des calanques de la colline, la création d’une place publique au bord de l’eau, la sécurisation de la plage. Tout n’est pas négatif dans ce projet.

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    • Alceste. Alceste.

      Qui gère dans ce cas d’espèce les 30 % de logements sociaux ?

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  16. Bertrand JORDAN Bertrand JORDAN

    La Madrague (et Les Goudes) sont déjà quasi inaccessibles en voiture une bonne partie du temps – un projet comme celui-ci devrait être lié à un vrai plan Marshall sur les accès…

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