LFoundry : "Atmel savait qu'elle cédait l'entreprise à un groupe en faillite"
LFoundry : "Atmel savait qu'elle cédait l'entreprise à un groupe en faillite"
Les salariés de la filiale du groupe allemand LFoundry située à Rousset craignent le pire : depuis juin dernier, celle-ci est en redressement judiciaire. Pour Jean-Yves Guérrini, délégué syndical de la CFDT, "si notre ancien patron [la société américaine Atmel- ndlr] ne continue pas à passer des commandes avec notre société pour les douze à quinze mois qui viennent, en attendant qu'on monte en production avec nos nouveaux clients, il est certain que la liquidation est presque faite."
De fait, la société Atmel a décidé d'annuler sa dernière année de commande à LFoundry, alors qu'elle avait garanti des achats réguliers. De son côté, l'entreprise américaine assure qu'elle a respecté 100% de ses obligations contractuelles. Ce que ne nie pas Jean-Yves Guérrini, soulignant que "si les dirigeants d'Atmel n'ont pas obligation de passer commande, ils sont les seuls responsables de ce qui nous arrive, dans la mesure où ils ont choisi en 2010 LFoundry comme repreneur, – une société allemande d'une rigueur exemplaire soi-disant – mettant devant le fait accompli salariés et gouvernement de l'époque." Et d'ajouter, acide : "Qu'on ne me dise pas qu'un groupe comme Atmel est naïf. Ils [les dirigeants-ndlr] savaient très bien, en cédant leur entreprise qu'ils la cédaient à une entreprise en faillite."
"Patrons voyous"
En effet, au moment de la vente de l'usine à LFoundry, celle-ci "accuse un déficit de 25 millions d'euros, un carnet de clients vide et aucun produit à vendre. Le groupe LFoundry n'avait pas la capacité de nous reprendre. C'est à des incompétents notoires qu'Atmel a cédé son site en 2010." Plus grave, toujours selon le syndicaliste, les accusations d'abus de biens sociaux et de patrons voyous seraient fondées. "C'est clair pour nous. Nous avons effectué des achats d'équipements inutiles à une société en faillite pour 10 millions d'euros, acheté des brevets qui sont des coquilles vides qu'on a payé des fortunes, et on nous a facturé des services qui n'existent pas à hauteur de 400 000 euros chaque mois. On porte plainte pour tout ça et pour avoir dissimulé cela au comité d'entreprise."
Malgré tout, le délégué syndical garde un mince espoir. "Les mandataires vont exercer une pression énorme sur Atmel en leur demandant d'assurer la continuité des commandes pour sauvegarder le site. Je pense qu'on va trouver un accord gagnant-gagnant" conclut-il. Ce qui est à souhaiter pour les centaines de salariés menacés de chômage.
Commentaires
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J’ai la chance de travailler chez ATMEL et donc d’avoir pu découvrir cette très jolie journaliste… 🙂
Bonne continuation
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tout le monde travaillant chez Atmel le savait
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Combien de subventions ATMEL a t elle recu de la Région ?
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D’incroyables fautes de gestion, mais avec deux zéros de moins que les surcoûts ou les pertes du stade Vélodrome ou de la SNCM. L’argent va-t-il là où il aurait été utile ?
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