Studio 666
L’ex LCM à nouveau dans la tourmente
La situation de la chaîne locale rebaptisée TV Sud Provence se dégrade. Studio 555, la société de son patron Christian Bartoli, a été placée en redressement judiciaire. Les salaires des techniciens et des journalistes ne sont plus assurés. Une douzaine d'entre eux est en grève.
Sur le plateau de l'émission "c'est le moment", la présidente du "Marseille roller derby club".
On les avait vu débarquer avec une immense régie mobile pour assister à l’élection de Jean-Claude Gaudin à la tête de la métropole. Le petit monde médiatico-politique bruissait alors de l’histoire de TV Sud Provence, une chaîne en plein rebond. À peine quelques semaines plus tard, elle est à nouveau dans la tourmente.
Depuis le 4 janvier, la société Studio 555 a été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Marseille. C’est cette société de production audiovisuelle présidée par Christian Bartoli qui finance la chaîne locale, nouvelle appellation de LCM. Président de TV Sud Provence depuis le 2 mai 2015, Bartoli rémunère sur le compte de Studio 555 une large part des techniciens et des journalistes, à l’image du rédacteur en chef et présentateur Thierry Trésor.
Or, les salariés de la société de production n’ont pas été payés depuis deux mois. Les chèques signés par le patron ont été retoqués par les banques. Une situation critique qui les a incités à se mettre “en grève illimitée” dès hier soir. “La société doit environ 70 à 80 000 euros de salaires”, estime le délégué du personnel Samir Seghier.
Le patron nie
Deux licenciements ont aussi eu lieu récemment. Au moins l’un des deux est aujourd’hui contesté devant les prud’hommes. Quant aux pigistes, des journalistes payés à la journée par TV Sud Provence, ils attendent toujours leur rémunération de décembre. Si celle-ci n’arrivait pas ce vendredi, la société TV Sud Provence elle-même serait alors virtuellement en situation de cessation de paiement.
Pour l’heure, les programmes se poursuivent avec des moyens minimaux, ce qui permet à Christian Bartoli de se déclarer “pas au courant d’une grève”. Il ajoute, bravache : “Allumez votre télévision”. Le patron fait une distinction opportune entre ses deux sociétés. “Aujourd’hui, la priorité ce n’est pas Studio 555, c’est TV Sud.” Il promet “d’ici quelques jours un grand changement” sans en dire davantage notamment sur le sort de ses salariés.
Déjà un plan social en février dernier
En mai 2015, Christian Bartoli était arrivé en sauveur de la chaîne dont l’actionnaire, le groupe Médias du sud dirigé par Christophe Musset ne savait plus que faire. En février, un plan social avait réduit à cinq le nombre de salariés. Selon les documents déposés au conseil supérieur de l’audiovisuel, Studio 555 prend alors 30 % du capital et une autre société dont Bartoli est co-actionnaire 5 %. “L’opération n’est pas finalisée, c’est toujours en cours”, corrige Bartoli, évasif. Selon les salariés, une clause doit permettre à Bartoli de devenir à terme l’actionnaire majoritaire.
Le blog spécialisé Televisionslocales.com, émanation d’une association de professionnels de la télé, avait dévoilé au printemps les ambitions de Bartoli : “Christian Bartoli nous a précisé que le budget oscillerait entre 2 et 3 millions en fonction de la réaction des collectivités locales dont il a déjà fait l’assaut et qui semblent prêtes à suivre.”
Pour mener à bien ce dernier point, il s’adjoint les services de Marc Fratani, proche du patron de La Provence Bernard Tapie comme de la droite locale désormais au pouvoir dans l’ensemble des collectivités locales. Il se présentait alors comme un bénévole en charge des relations avec les collectivités. L’homme se prévaut d’un entregent important, facilité par son rôle d’agent électoral, lors des dernières municipales ou encore au côté de la liste Alliance écologiste indépendante aux régionales de décembre.
Mais, dans son rôle de VRP politique auprès des collectivités, les conventions d’objectifs et de moyens espérées ne suivent pas. Très vite, le conseil départemental ne renouvelle pas la sienne. Dans les émissions, on retrouve finalement pas ou peu de sponsoring public. Cette manne est pourtant indispensable à la survie des télévisions locales.
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Dommage, cette societe ne cesse de continuer a deperir.
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