Les transports en commun ne seront pas gratuits, et après ?

Décryptage
le 21 Oct 2019
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Trop cher, pas vraiment convaincante pour les automobilistes : l'étude commandée par la métropole enterre l'idée d'un réseau sans billets ni abonnements. Avec celles réalisées récemment par d'autres métropoles, elle nourrit cependant un débat grandissant.

Crédit photo : Emilio Guzman.
Crédit photo : Emilio Guzman.

Crédit photo : Emilio Guzman.

L'enjeu

La question de la gratuité devrait animer la campagne électorale, d'autant plus qu'aucun tarif social n'existe au niveau métropolitain.

Le contexte

Le cabinet PMP a remis cet été une étude sur la mise en place de la gratuité des transports en commun à la métropole Aix-Marseille Provence. Le document a été débattu par les élus le 26 septembre.

La démarche a été saluée jusque dans les rangs de l’opposition communiste. Fin septembre, la présidente de la métropole Martine Vassal (LR) a mis en débat la gratuité des transports en commun. “Cela a le mérite de dépasser le traditionnel revers de main sur un débat qui n’ira qu’en grandissant”, est intervenu Marc Poggiale (PCF) […]
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Commentaires

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  1. barbapapa barbapapa

    Autres remarques pour aller dans le sens de la gratuité des transports :
    – chiffrer le coût des hordes de contrôleurs qui contrôlent à 15 ou à 20 les stations tranquilles, qu’il serait bon de redéployer en personnels de sécurité dans les voitures de passagers. Chiffrer le coût de la gestion du payant (personnels, compta, tickets, automates, cartes, communication…)
    – la gratuité existe déjà de fait à Marseille pour certaines lignes de bus et certaines stations de métro.
    – en limitant très fortement la place de la voiture dans l’hypercentre (trottoirs piétons élargis, milliers de places de stationnement supprimées, piétonnisation, zones 30km/h, parkings relais, pistes cyclables et trottinettables, aires de jeux pour enfans…) on incite vraiment à l’utilisation du transport en commun dont l’offre doit être à la hauteur. Le centre devient agréable à vivre, attractif pour les piétons,les touristes, les commerces, les terrasses de cafés et restaurants…

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  2. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    Cet article a le mérite de poser de façon nuancée le problème, qui n’est pas simple – et se trouve vicié par le vocabulaire employé. La gratuité, ça n’existe pas, il faut bien que quelqu’un paie le coût du service : si l’usager ne paie rien, qui prend à sa charge sa part actuelle ?

    Il me semble avoir vu passer dans les commentaires d’un article de Marsactu, il y a quelques mois au moins, une suggestion intéressante qui était à peu près celle-ci : créer, parmi les impôts locaux, une ligne affectée au financement des transports collectifs de la métropole qui donnerait aux contribuables un droit de libre accès au réseau. Ca aurait le mérite de faire contribuer tout le monde (du moins, tous ceux qui ne sont pas exonérés), et par conséquent d’élargir l’assiette du financement des transports collectifs, ce qui permettrait de donner à ceux-ci les moyens de leur développement. Un développement indispensable si gratuité il y avait : le réseau actuel est – du moins à Marseille – à peu près incapable d’absorber une hausse significative de la fréquentation (surtout si des phénomènes de surfréquentation s’installent : par exemple, des piétons qui, au lieu de marcher, prendraient le bus pour un très court trajet, pour aller d’une station à la suivante).

    Car on ne peut pas à la fois se plaindre de l’insuffisance de l’offre de transport en commun sur le territoire de la métropole et promouvoir un rationnement des moyens financiers qui lui sont dédiés en supprimant la part payée par les usagers sans dire par quoi on la remplace… Les arguments sur le coût de la lutte contre la fraude ou du traitement des recettes de billetterie n’en sont pas : si c’était si simple, ça se saurait.

    Petite lacune dans cet article : rien n’est dit de l’avenir de la gratuité sur l’ex-réseau d’Aubagne. On n’imagine pas que subsistent à long terme différents systèmes tarifaires sur le territoire de la métropole. En tout cas, il me semble que la question est posée.

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    • Julien Vinzent Julien Vinzent

      Bonjour,
      la question de la gratuité sur le réseau d’Aubagne a été abordée lors de la séance du 26 septembre. Pour l’heure, personne ne souhaite la remettre en cause. À noter que la métropole prélève le coût correspondant sur le budget du territoire du pays d’Aubagne, qui assume donc seul cette charge.

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  3. LuD92 LuD92

    Quels freins à l’utilisation des transports en commun ? Une offre inégale selon que l’on a
    – un parking relais accessible (au delà de 8h le matin), sécurisé
    – une offre misérable pendant les congés scolaires (moins d’usagers = fréquence diminuée = bus/métro/tram bondés aux heures de pointe)
    – un confort inexistant (quiconque a pris le métro l’été cumule la foule, la lenteur, la température et la puanteur)
    – un fort sentiment d’insécurité (aucun contrôleur dans les rames, et en effet, une rangée de 20 à la sortie du métro 3 fois par mois)
    – des arrêts de bus exposés au vent, à la pluie, ou des abribus aux bancs souillés
    – des bus aux horaires … variables
    Je vais enfoncer une porte ouverte : les mêmes qui souhaitent nous inciter à prendre les TC sont peu concernés par les heures de pointe, commandent des sondages d’où il ressort que les usagers veulent de la musique (!) dans les stations de métro, voire, disposent d’un parking gratuit au pied de leur confortable bureau et/ou se déplacent en voiture avec chauffeur .
    Les transports en commun c’est pour les souillons, les pauvres et quelques convaincus que le sort de la planète repose sur leurs ailes de colibri (votre serviteur).
    Si en plus on peu les faire payer …

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    • Magnaval Magnaval

      “Les transports en commun c’est pour les souillons, les pauvres ” vision de bourgeois incapable de quitter son tas de ferraille…

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  4. David David

    On a de quoi s’interroger quand même : combie’ nous coûte le PPP pour le stade vélodrome, stade où ne vont, finalement, pas tous les marseillaises ? Et certainement bien moins que ceux qui utilisent quotidiennement les infrastructures routières à Marseille…

    Tout ce pognon de dingue n’eut il pas été mieux employé pour moderniser le “réseau” existant ?

    Quand je vois l’offre de transport à Paris (j’y vais souvent pour mon travail) et ce que nous avons à Marseille, j’ai juste honte. Honte de n’avoir que deux lignes de métro ridicules, qui ne couvrent qu’une infime partie de la ville.

    Honte des lignes de bus erratiques, qui ne desservent que très mal une ville perpétuellement embouteillée.

    Honte des RER inexistants, lents et inadaptés.

    Le tramway est super… Si vous habitez en centre ville.
    Si vous désirez vous rendre dans les quartiers de excentrés, pas le choix : c’est trois fois plus de temps avec un bus, ou alors la bagnole. Qu’on ne me parle pas de vélo ou de trottinette, vu l’état des quelques pistes cyclables disponibles dans cette ville championne d’Europe des bouchons (et régulièrement classée bonne dernière des villes françaises concernant le velo) je n’ai juste pas pas envie de mourir avant l’heure..

    Tout ceci pour dire que ce débat sur la gratuité aurait été le bienvenu, s’il n’avait pas fortement donné l’impression de jeter le bébé avec l’eau du bain…

    Quel élu/candidat osera ENFIN s’attaquer à LA HONTE que constitue le sujet pour la deuxième ville de France ?

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  5. Laurent Malfettes_ Laurent Malfettes_

    Cette étude montre l’évidence : la gratuité des transports n’est pas envisageable à court terme à Marseille. Plus de 100 millions de compensation à trouver, près de 10 % du budget de fonctionnement de la ville, presque l’équivalent de la TH que l’on est en train de supprimer… Les économies réalisées (sur des postes de contrôleurs ou de caissiers) seraient marginales et largement absorbées par des besoins nouveaux : plus de fréquentation = plus de bus = plus de chauffeurs, plus de maintenance, etc.
    Et je partage la remarque que la gratuité, sur la base d’un réseau insuffisamment développé et densifié, ne règlerait pas grand chose…

    Quelques pistes mériteraient cependant d’être explorées (avis à ceux qui phosphorent sur des programmes municipaux !) :

    – la gratuité complète pour les moins de 25 ans, ou pour tous le week-end, ou encore sur certaines lignes seulement…

    – la création de tarifs “famille” : avec ma famille de 5, un aller-retour Pointe rouge > centre ville en TC me coûte environ 15 euros, contre 5 euros en voiture (hors stationnement, mais il n’est pas toujours payant). Cherchez l’erreur.

    – la création de “jetbus” (mais pas des bus secrets !) : lignes directes au départ des quartiers les plus éloignés (au nord, à l’est mais aussi au sud), pour les connecter au métro ou au tram ?

    – l’ouverture d’une réflexion pour substituer au projet de Boulevard Urbain Sud (42 000 voitures par jour en prévision), par un BHNS, voire un tram qui relierait la Valentine à Borelly (l’Est de Marseille est aussi très enclavé . Les investissements prévus sur le BUS voisinent les 300 M€, budget suffisant pour construire 8 kilomètres de tram ou protéger 8 km de voie de bus (avec un petit retour sur investissement à la clé, puisque les usagers paient leur ticket, tandis que les voitures rouleraient gratuitement sur le quelques recettes à la clé, ce que les véhicule

    – créer des places de stationnement réservées, protégées et gratuites pour tous les Marseillais.es qui proposent de mettre leur véhicule personnel en partage (solutions de type drivy ou autre)

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    • Laurent Malfettes_ Laurent Malfettes_

      Commentaire parti trop vite. A la fin, je faisais remarquer que l’investissement pour un Boulevard Urbain Sud routier n’impliquait aucun retour, ce qui ne serait pas le cas d’un BHNS ou d’un tram payant (à moins que la ville n’envisage un Boulevard Urbain Sud à péage 😉

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      Ceux qui phosphorent sur les programmes municipaux ont surtout tendance à promettre du métro et du tramway partout, et à ne jamais parler des bus. La campagne de Gaudin en 2014 a été, de ce point de vue, un vrai prototype : on voyait déjà le métro arriver à la Vieille-Chapelle et un train relier directement l’aéroport au centre-ville !

      Pour ma part, je postule qu’on peut aussi faire des choses intelligentes et utiles sur le réseau de bus, beaucoup plus rapidement et pour beaucoup moins cher :
      – remettre intégralement à plat le réseau de bus (tracé des lignes, fréquence, horaires, amplitude…) pour l’adapter à la ville et aux rythmes d’aujourd’hui, qui ne sont pas ceux d’il y a 40 ans,
      – hiérarchiser le réseau pour créer de vraies lignes structurantes avec une offre renforcée et rapide, exploitées en BHNS (service à la fréquence, voies réservées, priorité aux feux) – mais de “vrais” BHNS, pas les ersatz scandaleux des lignes B1, B2 et B3, qui ne sont que de banals bus articulés,
      – réaliser les travaux de voirie nécessaires pour faire plus de place aux bus – et moins à la voiture – afin de rendre le réseau plus efficace et plus attractif,
      – supprimer les honteux “horaires de vacances”, qui reviennent toutes les 6 ou 7 semaines et montrent ce qu’est réellement l’offre aujourd’hui sur le réseau RTM : une offre destinée à ceux qui n’ont pas de voiture, et non une alternative efficace à cette dernière,
      – créer des parkings relais en nombre pour retenir en périphérie les véhicules de ceux qui viennent de l’extérieur.

      Qui parlera d’un “plan bus” durant la campagne électorale ?

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    • Laurent Malfettes_ Laurent Malfettes_

      Bah, faute de bus on construira des téléphériques 😂

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