Les salariés de la Marseillaise déchantent
Les salariés de la Marseillaise déchantent
C'est l'une des "alternatives à La Provence du duo Tapie-Hersant" compilées par Libération (à côté notamment de Marsactu, des petits nouveaux de V Marseille ou du satirique Ravi). La Marseillaise en est même la plus évidente en tant que quotidien régional, comme son homologue de l'avenue Salengro. Mais ce statut flatteur cache mal que le journal connaît "un grand malaise, aussi bien à la locale de Marseille que dans les agences", alerte Jean-Marie Dinh, délégué SNJ-CGT qui vient d'envoyer un communiqué à l'ensemble des médias locaux.
40 départs projetés
Et pas seulement à cause des conditions sociales – pas nouvelles – qui confinent "à la schizophrénie quand on se dit journal du mouvement social", glisse une salariée. Depuis 2012, les effectifs ont fondu d'une trentaine de personnes, dont 21 journalistes [1]. L'objectif étant "d'arriver à 40", indique son PDG Jean-Louis Bousquet. A la locale de Marseille, la rédaction a été amputée d'un tiers de ses rédacteurs. Un plan social qui n'en est pas vraiment un au sens de la réglementation, et qui s'appelle en interne "restructuration".
Le PDG ne cache pas que "la Marseillaise, comme l'ensemble de la presse papier, est confrontée à des difficultés économiques dont la résolution passe par la diminution de la masse salariale". Mais il assure que "cela a été discuté en comité d'entreprise avec les organisations syndicales. Nous avons pu éviter les licenciements, tout se fait par des départs en retraite non remplacés et des départs volontaires." Il présente la restructuration comme "un plan de relance du journal, car il n'y a pas seulement des suppressions de postes mais aussi des investissements, dans les rotatives, dans l'Internet pour en faire un bi-média".
Ce qui demande encore à s'inscrire dans le concret, en témoigne le site internet du quotidien, dont la nouvelle version n'est encore qu'annoncée, sans date précise. A cela viennent s'ajouter des "gros bugs au niveau économique, comme l'acquisition d'une tour pour faire 16 pages en couleur", glisse Jean-Marie Dinh. L'investissement a été financé par des aides publiques à la presse et même une souscription auprès des lecteurs, mais le matériel "n'est toujours pas en fonctionnement après un an", dénonce-t-il.
Une édition unique dans les Bouches-du-Rhône ?
Ine nie pas la nécessité d'une réorganisation, mais regrette n'avoir "ni le plan, ni ses étapes, le calendrier, les personnes concernées". Parmi les points d'interrogation, "l'orientation qui semble être une recentralisation sur Marseille", avec "l'idée d'une édition unique sur les Bouches-du-Rhône", confie-t-il.
Jean-Louis Bousquet reconnaît que le fait d'avoir des départs "soit par le hasard, soit par le volontariat a déséquilibré les services" et que le rééquilibrage "est un peu laborieux à mettre en place". D'accord aussi pour dire qu'avec moins de journalistes, il faut réfléchir à "comment faire un journal différemment", notamment via "un corps commun beaucoup plus fort". C'est-à-dire pour parler clair une seule édition dans le 13 ? "Je ne peux pas vous dire que je l'ai décidé puisque nous sommes encore en discussion".
Il se dit d'ailleurs "très surpris par ce communiqué" et affirme que "tout s'est fait dans la transparence". Mais si des commissions ont bien été mises en place, elles concernent des thématiques rédactionnelles (Internet, le traitement de l'actualité locale…), pas le projet d'entreprise, note-t-on en interne. "On est inquiet pour la pérennité de l'entreprise car aucune perspective ne se dessine, cela se fait dans la désorganisation la plus totale", s'alarme Dinh. Les journalistes espèrent trouver un écho à leur combat auprès des médias nationaux, après une première tentative infructueuse attribuée à la trêve des confiseurs et à l'affaire Tapie.
[1] Dont Benoît Gilles, qui a depuis rejoint Marsactu.
Commentaires
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peut on connaitre le poids de la publicite et des annonces legales
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De temps en temps un éclair journalistique, un mini scoop, toujours bridé par le fait que Guérini pèse très lourd dans le budget du titre avec la pub et les annonces du Conseil Général, id pour la ville de Marseille et la CUM. En fait, les journalistes ne peuvent écrire sur rien, sauf sur la politique néfaste du gouvernement Sarkozy ou Hollande… ou sur l’OM… ou sur les courses à Borély…
Internet y est aujourd’hui lamentable, aucune info fraîche que du ressassé et surtout censure totale des lecteurs, impossible de poster ! au 3ème millénaire !
Dommage ! je conseillerais aux jeunes qui ont toute la vie devant eux de vite quitter ce trou noir, de laisser de côté l’alcoolisme ambiant, de quitter les concours de boules et le marxisme dialectique pour la vraie vie !
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Le mensonge ne paie plus, comment la direction entend-t-elle assurer l’héritage sans respecter les lecteurs et les journalistes (debouts)?
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J’ai travaillé comme stagiaire dans cette rédaction il y a 15 ans, j’y ai trouvé une ambiance incroyable, le sentiment de travailler à un idéal ce qui est carrément rare dans ce métier. Des anciens vraiment aux petits soins, des collègues très protecteurs et, ma foi, très pro. Je ne rate jamais une occasion d’acheter ce journal quand je passe à Marseille et franchement, je le trouve à la hauteur de son principal concurrent. A l’époque, je me souviens qu’il y avait déjà une souscription des lecteurs pour perpétuer le journal… J’espère qu’ils vont s’en sortir, Marseille en a besoin.
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Je suis une fidèle lectrice de ce journal, je l’ai vendu le dimanche dans les quartiers ouvriers de ma ville durant 10 ans. Il doit vivre parcequ’il est indispensable pour toutes les générations de notre pays. LIBERTE EGALITE FRATERNITE et JUSTICE voilà les vraies valeurs de ce quotidient!
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tout les journaux surtout de gauche batte de l’aile j’ai vu disparaitre le= rouge midi au profit de la marseillaise
peut être vairons nous aussi disparaitre notre journal quotidien
comme ça le Gaudin et la marine aurons la man mise sur marseille
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J’ai travaillé de longues années à la rédaction de La Marseillaise. Quelle souffrance !
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