Les dossiers chauds du conseil métropolitain du 28 juin

Actualité
le 28 Juin 2018
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Ce jeudi, le conseil métropolitain examine un grand nombre de rapports avant la trêve estivale. Contractualisation avec l'État, nouvelles lignes de transports, chantier de rénovation, le menu est riche.

Les dossiers chauds du conseil métropolitain du 28 juin
Les dossiers chauds du conseil métropolitain du 28 juin

Les dossiers chauds du conseil métropolitain du 28 juin

Trêve estivale oblige, le conseil métropolitain aborde le tournant de l’année avec un ordre du jour plein comme la plage des Catalans le premier samedi des vacances. Et comme souvent à l’approche de l’été, c’est une diète que s’impose la toute nouvelle institution. En cause, le nouveau dispositif de contractualisation avec l’État qui impose de juguler au plus serré les dépenses de l’institution.

Cette cure d’austérité imposée n’empêche pas la métropole Aix Marseille Provence de faire voter une longue série de dossiers chauds que Marsactu donne ici une sélection non exhaustive.

La métropole sous contrat

À combien de crans les conseillers métropolitains doivent-ils serrer la ceinture ? “1,35%. C’est l’augmentation maximum de nos dépenses de fonctionnement que nous autorise l’État pendant 3 ans”, répond Roland Blum, vice-président en charge des finances qui a mené les négociations avec la préfecture. Cette limitation des dépenses oblige la métropole à faire voter un budget supplémentaire en cours d’année, non pas en augmentation, mais en diminution d’à peu près “60 millions d’euros”. Pour obtenir cette somme qui permet de rentrer dans les clous du contrat, la direction générale des services a demandé de réduire les dépenses à la fois “dans le budget principal mais également dans les états spéciaux d’arrondissement”, l’autre nom pour les conseils de territoire.

“Nous avons demandé à tous les territoires, tous les vice-présidents de faire des efforts pour rentrer dans les clous sans dégrader le service”, complète Didier Khelfa, maire de Saint-Chamas et vice-président au budget. Les dépenses de fonctionnement devront donc baisser de 23 millions, les charges de personnel de près de 5 millions et les dotations aux territoires de 7,2 millions. “Tout le monde a fait des efforts sans rechigner, se satisfait Didier Khelfa. Même avec les élus du pays d’Aix réputés hostiles, les discussions ont été courtoises”. Dans le cadre de ces économies, la métropole a ainsi décidé de ne pas proposer son propre pavillon dans le cadre de la foire de Marseille. Avec, à la clef, 600 000 euros d’économies. Nul doute que ces efforts consentis seront assortis de commentaires en cours de séance.

Priorité transports

Officiellement, l’effort d’économies ne doit concerner que les dépenses de fonctionnement et épargner les investissements notamment en matière de transports, le grand chantier que la métropole veut mettre lancer avant une éventuelle modification de son périmètre d’ici 2020. Le sujet était au menu du déjeuner à l’Élysée du président Gaudin puisque là encore, la métropole ne pourra pas mettre en œuvre son ambitieux programme sans une aide substantielle de l’État. “Nous sommes la deuxième métropole de France. C’est donc un enjeu national, martèle Jean-Claude Gaudin. Il est normal que nous soyons aidés comme l’est le grand Paris”. Sur la table des négociations la création d’un établissement public dédié aux transports, avec une fiscalité propre, lui permettant de financer les lourds investissements nécessaires.

“Pour l’heure, nous discutons encore avec l’État à la mise en place d’un système pérenne, reprend Jean-Pierre Serrus, vice-président (LREM) en charge des transports. Mais, avant cela, il faut créer un fonds d’amorçage que tout le monde puisse abonder”. En clair, faire un pot commun ouvert à l’État et aux autres collectivités pour lancer les projets avant la probable création d’une entité propre, semblable à la société du grand Paris qui porterait les investissements à venir. D’ores et déjà, la métropole annonce vouloir mettre en place une seule marque commune en remplacement de toutes les entités qui assurent aujourd’hui les transports en commun.

Un seul système pour tous les transports scolaires

Chaque jour, 85 000 élèves utilisent un réseau de transport public pour se rendre dans leur école, collège au lycée. Un des chantiers colossaux qu’a dû affronter la métropole avant la rentrée 2018. “Jusqu’ici il existait six gammes tarifaires différentes allant de la gratuité à 220 euros par an entre les réseaux de chaque intercommunalité et l’ancien réseau de Cartreize, géré par le département, détaille le même Jean-Pierre Serrus. Nous aurons deux tarifs : un à 220 euros par an pour l’ancien réseau RTM et l’autre à 60 euros pour les communes hors de ce réseau”. La différence de prix tient au fait que le premier pass permettra d’avoir accès à l’ensemble du réseau de transports public de la métropole tandis que le second ne permettra pas d’avoir accès au réseau de la RTM.

À terme, ces deux tarifs sont censés converger. Le tarif le plus haut étant appelé à baisser et le plus bas à augmenter au fil des années. De leur côté, les élus communistes souhaitent proposer un amendement pour que la métropole maintienne la gratuité là où elle est déjà offerte -en l’occurrence le pays d’Aubagne et de l’Étoile- et organise une convergence des tarifs vers la gratuité pour tous les territoires.

Un nouveau bus express entre Capitaine Gèze et la Fourragère

Faire oublier, le plantage du chantier de la station du Capitaine Gèze, dont le chantier est toujours empêtré dans de délicats soucis de connections électriques. En l’occurrence, Jean-Pierre Serrus tient sa nouveauté : le lancement d’une nouvelle ligne de bus à haut niveau de service (BHNS) entre la station qui doit être livrée en septembre 2019 (si tout va bien) et le pôle d’échanges de la Fourragère. “Elle doit être livrée en 2021, avec 16 stations, des passages en site propre, quatre kilomètres de tunnel et 24 000 passagers par jour”, énumère-t-il.

Cette ligne est aussi censée profiter de la livraison prochaine de la partie Nord de la rocade L2 dont les parties en surface doivent permettre le passage de ce BHNS. “À terme, il doit permettre de réduire de 25 à 30 000 véhicules le trafic automobile, estime Jean-Pierre Serrus. Il ira ensuite jusqu’à la Pointe-Rouge une fois le boulevard urbain sud livré”. Même si le vice-président aux transports assure que le retard pris par la station Gèze “n’aura pas d’impact” sur la livraison du futur BHNS, l’organisation du futur pôle d’échanges autour de la station de métro conserve encore un important lot d’inconnues.

La facture toujours salée de la station Gèze

Jean-Pierre Serrus l’affirme : “le retard pris par le chantier de la station Gèze n’entraîne aucun surcoût. Si ce n’est celui lié à l’entretien de la station elle-même qu’on peut évaluer à 100 000 euros”. Pourtant un rapport soumis au vote des conseillers métropolitains évoquent une rallonge budgétaire de 8,5 millions euros hors taxes directement liés aux retards pris dans les travaux. Cette somme est notamment destinée à couvrir “les litiges financiers liés à l’exécution des travaux”, “les coûts supplémentaires liés au décalage de planning, ainsi que des travaux de finition indispensables à la mise en service de l’ouvrage”.

Saisi, le comité consultatif interrégional de règlement amiable des différends et litiges (CCIRAL) estime que des “sujétions importantes non normalement prévisibles” ont entraîné d’importants surcoûts “non susceptibles d’être traités par avenants”. Cette première somme qui fait grimper à plus de 85 millions la facture globale ne couvre pas la phase contentieuse qui suivra inévitablement la livraison de la station.

Le chantier sans fin de la requalification urbaine

Sans cesse, la métropole est appelée à jouer le grand écart entre les travaux dits de proximité et les grandes opérations qui font valser les millions. La question de l’habitat indigne illustre parfaitement cet effet d’échelle. Lors du conseil de ce jeudi, les élus devront adopter la demande de déclaration d’utilité publique pour 15 immeubles dégradés inscrits dans l’opération grand centre-ville marseillaise. Au départ, ces immeubles étaient censés être rénovés dans le cadre d’une opération programmée d’amélioration de l’habitat (OPAH), censée inciter les propriétaires à entreprendre eux-mêmes les travaux dans leurs biens.

Au vu de l’inefficacité de cette politique incitative, la métropole propose de passer à une politique plus cœrcitive dite de “restauration immobilière”. Celle-ci vise à imposer des travaux sur les immeubles “y compris sur l’habitabilité des logements”. Pour être imposées, ces mesures doivent s’appuyer sur une déclaration d’utilité publique et passer par une phase d’enquête publique.

18 millions pour le parc Corot

Pour la grande échelle, la métropole s’attaque également aux 11 grandes copropriétés dégradées de Marseille dans le cadre d’un protocole d’accord signé avec l’État, la Région et l’agence nationale d’amélioration de l’habitat. Parmi ces 11 grandes copropriétés dégradées, le parc Corot (14e) offre le spectacle le plus désolant. La métropole va faire voter une autorisation de programme de 18 millions d’euros qui doit permettre de rentrer dans le dur du plan de sauvegarde déjà lancé.

Viendront ensuite Maison-Blanche, le Mail 1 et 2, Plombières… Sans compter les plans de sauvegarde qui concernent déjà la cité Kallisté ou celle du parc Bellevue dans le 3e. La métropole vote ce même jour le rachat des terrains adjacents aux petits bâtiments de cette copropriété dont une partie des immeubles ont été rachetés il y a 15 ans par des bailleurs sociaux.

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Commentaires

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  1. LaPlaine _ LaPlaine _

    Septembre 2019 pour Gèze “si tout va bien”, + 8,5 M€ de rallonge… L’entretien 100 000 €… “que l’on peu évaluer”, donc c’est sûrement plus, x 5 ans? Ces élus et “responsables” politiques continuent à faire comme si l’argent apparaissait par magie, effaçant ainsi leurs errements…

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  2. PromeneurIndigné PromeneurIndigné

    L’histoire de la station capitaine Guèze fait rigoler toute la France. Hier encore un article du journal « le Dauphiné Libéré » pointait l’abandon des quartiers populaires par la municipalité Gaudin.

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