Les 36 heures où Eugène Caselli aurait pu tout perdre
Grosse surprise. Arrivé en Ford Focus entre trois gendarmes avant-hier matin à la gendarmerie de l’avenue de Toulon, là où travaillent les enquêteurs chargés du dossier « Déchets 13″, Eugène Caselli, le président de MPM, est ressorti hier soir, peu après 18 heures, dans le beau coupé Mercedes de son avocat. Par la grande porte comme on dit à Madrid, sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui. C’est vrai que le toujours très élégant et très urbain Eugène, cravaté, rasé de près, « brushing » comme le moquait son ex-camarade Alexandre Guérini, donnait plus l’impression de sortir pour aller dîner en ville, que de revenir de 36 heures de garde à vue. Les yeux dans les nike, les visages Alka Seltzer, et les coupes de cheveux de punks, étaient plutôt pour les journalistes, depuis des heures à l’agachon et pour certains depuis l’aube, devant le 171 avenue de Toulon, attendant des nouvelles de nos VIPs.
Sortie surprise
Bon, au moins Eugène Caselli, même si il n’avait pas oublié sa langue de bois chez les gendarmes – » j’ai été bien traité », « j’ai répondu aux questions » – est venu se montrer et parler à la presse, en homme libre qui dort dans son lit. Il ne tue pas le métier, lui au moins.
Pas comme les trois autres gardés à vue, Franck Dumontel son ex-directeur de cabinet à MPM, Olivier Grimaldi, l’avocat de MPM et Eric Pascal le patron de Queyras, qui sont aussi sortis sans aucune charge, mais par une porte dérobée, à l’anglaise. A leur décharge, à part Grimaldi, Pascal et Dumontel sont plutôt à ranger dans la famille taiseux.
Un happy end en tout cas pour Caselli et ses comparses. Et un scénario pas vraiment envisagé par le landerneau politico-médiatique marseillais, qui compte-tenu de la tournure des événements et de la réputation de dur du juge Duchaîne, ne voyait pas vraiment Caselli rentrer chez lui hier soir, et encore moins avec un sourire ultra-bright. Retour sur une (nouvelle) folle journée.
Une matinée avec Jean-Claude Gaudin
C’est une belle matinée qui s’annonce pour le maire de Marseille. Le jour vient de se lever sur Mazargues, il fait froid mais le soleil est déjà là. Son chauffeur et son OS (officier de sécurité pour nos malheureux lecteurs qui n’ont jamais été ministres), viennent de le récupérer chez lui. La limousine glisse sur la Corniche et Jean-Claude prend avec gourmandise le magazine Le Point que lui tend son OS. Son grand ami Franz-Olivier Giesbert, le patron de l’hebdo, qui réside le week-end rue Sainte, lui consacre sa Une cette semaine, titrée « Marseille : la confession de Gaudin« .
Une belle hagiographie sur 20 pages. Un FOG qu’on a connu mieux inspiré, et qui manque si souvent de distance quand il écrit sur Marseille. L’amour rend aveugle. En tout cas ça a beaucoup plu à Jean-Claude, et c’est déjà ça. Ce numéro du Point ayant été réalisé en partenariat avec la radio France Bleu, Gaudin est donc interviewé ce jeudi matin par nos confrères, pour en faire la promo ainsi que pour parler du lancement officiel de la campagne UMP pour les cantonales.
Ca tombe bien, car les bagarres électorales, Jean-Claude, il adore ça. C’est sa came, comme le chante son amie Carla Sarkozy. Surtout quand il ne risque pas grand chose. La gauche étant ultra-favorite et empêtrée comme elle est dans les affaires, l’UMP ne peut qu’avoir des bonnes surprises, peut-être en lui prenant même 2 ou 3 cantons.Et pas grand chose à perdre de toute façon. C’est la raison pour laquelle, pour la première fois, Gaudin sembla vouloir déboutonner un peu son blazer sur les affaires : « si le sort réservé au président de MPM est le même que celui du président de l’agglo d’Aubagne, cela poserait un problème politique grave de gouvernance et de gestion de l’institution » annonce le maire au micro de la radio.
L’hypothèse Muselier
Traduction immédiate pour le microcosme politico-marseillais : ça y est les chiens sont lâchés. Car si Gaudin, qu’on sait si mal à l’aise sur ces sujets commence à envoyer, c’est que Caselli est cuit et que la communauté urbaine peut tomber. Toute la journée, entre la présentation à la presse des candidats UMP et la réunion du groupe majoritaire en préparation du conseil municipal de la semaine prochaine, on ne parle que de ça. Cette fois c’est la bonne, Caselli va être mis en examen et risque d’avoir, comme Alain Belviso, le président de l’agglo d’Aubagne, un contrôle judiciaire contraignant qui risque de l’empêcher de gérer MPM. D’où la sortie de Gaudin.
Même si il continue de trainer les pieds, il ne peut pas grand chose face à la fougue de Muselier. Le dauphin est à la manoeuvre. Le 10 février prochain, lors du prochain conseil communautaire de MPM, sera son 18 Brumaire. Les téléphones chauffent. Les « petits » maires de la Cum sont approchés. Quelques élus socialistes, Modems et Verts sont sondés, au cas où. Ca se fera en plus, en douceur, sans coup de poignard dans le dos du pauvre Eugène. Les judas n’auront pas de sang sur les mains. Car si Caselli était empêché par son contrôle judiciaire de siéger, c’est statutairement le premier vice-président, Muso soi-même qui de fait présidera l’assemblée. « Sans arme, ni haine, ni violence« . Mais une fois de plus le beau scénario de Muso va s’effondrer, en quelques heures et à la surprise générale.
What else ?
Alors que la fin d’après-midi approche, sur la riante avenue de Toulon, où les journalistes font le pied de grue, on commence à plier les gaules. Bredouilles. « On s’arrache« , annonce Jean-François Giorgetti le journaliste de France 3 qui suit cette affaire depuis des mois. Tout le monde est persuadé que Duchaîne va laisser la garde à vue aller jusqu’à son terme et que Caselli et ses amis seront fixés sur leur avenir, sombre, forcément sombre, vendredi matin quand ils seront déférés. La journée de demain sera longue. Economisons-nous.
Et puis tout à coup, vers 16 heures, le courant s’inverse. Les nombreux appels et les SMS font vibrer tous les mobiles des journalistes et des politiques marseillais : « il parait qu’ils vont tous sortir, libres ». Ca se confirme car Giorgetti revient avenue de Toulon avec la grosse artillerie de France Télé : cadreurs, camions satellite… mouvements de voitures dans la cour de la gendarmerie. La Provence annonce sur son site internet que Caselli et les autres vont être libérés dans la soirée, au moment même où le président de MPM et son avocat sont aperçu dans le hall de la gendarmerie, à quelques dizaines de mètres des journalistes qui arrivent de plus en plus nombreux. Marsactu twitte « Eugène Caselli est libre ». Ca y est c’est fini. Caselli parle, monte dans la voiture de son avocat et s’en va. Il est 18h15, ce jeudi soir. Caselli vient de sauver sa présidence. Muselier a encore perdu.
Et personne ne sait vraiment maintenant ce qui va se passer. Ce qui semble clair c’est que le volet MPM semble refermé, en tout cas pour Eugène Caselli. Alors forcément, tous les regards se tournent donc à present vers le conseil géné
ral des Bouches-du-Rhône. A moins que, comme cela se murmure à Marseille, le juge Duchaîne ne soit désigné pour aller siéger comme assesseur aux assises d’Aix-en-Provence, la semaine prochaine. Ce qui, avec l’entrée dans la campagne officielle pour les cantonales, fait que pas grand chose ne bougera avant la fin mars, au moins en ce qui concerne d’ éventuelles auditions de politiques. Mais avec l’imprévisible juge Duchaîne, rien n’est jamais sûr…
Commentaires
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Muselier s’est encore planté dans ces petits calculs foireux de politicien. Ça commence à devenir sa marque de fabrique.
Rebaptisons l’U.M.P. : Un Muselier Pitoyable.
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Encore une fois Muselier a vendu la peau de l’ours avant de la tuer. 2008 ne lui a pas servi de leçon…
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Encore raté pour Iznougoud Muselier !
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« si le sort réservé au président de MPM est le même que celui du président de l’agglo d’Aubagne, cela poserait un problème politique grave de gouvernance et de gestion de l’institution ” Pierre Boucaud, je n’ai pas compris la même chose que vous ! Je crois, au contraire, que Gaudin avait (et a toujours car rien n’est terminé) vraiment la trouille que Muselier prenne la tête de MPM ! Et ça poserait un problème grave de gouvernance pour… Gaudin. Muso, le dauphin, qui a la peau de moins en moins lisse, à la tête de MPM ce serait une catastrophe pour Gaudin. Car celui qui se considère comme héritier n’avait, jusque là, que la ” fidélité ” et quelques vieilles cartes RPR pour faire pression sur Gaudin et lui rappeler quelques promesses faites lors du second mandat. Si Muso, l’énervé, avait la puissance de MPM…mais Gaudin serait constament à l’amamde , vu que c’est MPM qui gère quasiment tout ! Si vous rajoutez le futur parc périurbain, Gaudin, il gère plus que le…rond point de Mazargue ! Sans oublier, le “terrible” Claude Bertrand, Loiselle et d’autres dont Muselier à promi de leur réserver un sort à la Sadam Hussein ! Plus sérieusemnt, personne et surtout pas Gaudin, n’a intérêt à voir Muso à la tête de MPM : la gauche (ce qu’il en resterait, car si Caselli saute, sera pas le seul) freinerait tout ce qu’elle peut à la mairie, le CG, qui je le rappelle, abreuve financièrement plusieurs projets de la mairie, ben il réinvestirait dans la protection à l’enfance (totalement à l’abondant au CG) et la ville de Marseille, plus proche de Calcutta que d’une capitale européenne, n’aurait plus qu’à demander à être rattacher à l’O.U.A (organisation de l’unité africaine ) ! Non, la sortie (pour l’instant) de Caselli, c’est plutôt une bonne nouvelle pour Gaudin, croyez moi…
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Et finalement, Caselli n’a rien perdu. Et le pauvre Muselier n’a rien gagné.
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quelle honte ce système judiciaire! honte aux agissements mettant l’intégrité d’un homme à terre!!!
J’espère qu’un jour nous arriverons à une justice sereine et indépendante
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Ce pauvre Caselli, s’il fallait élire le roi des cocus, il serait en pôle position
Je voterai aux cantonales pour tout candidat (hors FN) qui s’engagera à ne pas voter pour Jean Noël Guérini à la présidence du conseil général.Le clan Ben Guérini doit dégager !
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Les voyous restent aux manettes, le juge est prié d’aller jouer dans une autre cour, et Muselier le roi de l’éjaculation oratoire précoce s’est encore vautré. Rien ne change à Marseille. Jean-Noël Guérini, le grand timonier de la bassine à merde, peut continuer à touiller tranquille.
Même marsactu ne révèle rien. Sombre époque.
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bien entendu qu’il sort libre, il n’a rien fait de répréhensible.
Quand on va s’apercevoir que les seuls vrais problèmes de la cum datent d’AVANT 2008, y aura t-il le même battage ?
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