Lebranchu : la métropole "au Sénat avant l'été, même si les débats sont difficiles"

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le 6 Avr 2013
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Lebranchu : la métropole "au Sénat avant l'été, même si les débats sont difficiles"
Lebranchu : la métropole "au Sénat avant l'été, même si les débats sont difficiles"

Lebranchu : la métropole "au Sénat avant l'été, même si les débats sont difficiles"

Le temps accordé aux questions de la presse aura été aussi réduit que celui des interventions, dans le cadre clinique et surprenant du nouveau Fond régional d'art contemporain. Mais il aura permis à Marylise Lebranchu de réaffirmer tranquillement sa détermination à aller au bout du projet de création d'une métropole Aix-Marseille-Provence, fusion de six intercommunalités du département. La ministre de la Décentralisation voit dans la présentation la semaine prochaine de la loi au conseil des ministres "une confirmation même si les débats sont difficiles. Nous continuons à penser qu'Aix-Marseille-Provence est pour les citoyens le territoire idéal de l'action publique".

Même si la loi est désormais découpée en trois, le volet métropolitain sera bien présenté en première lecture au Sénat "après l'interruption du mois de mai, en tout cas avant l'été". Soit avant le mois de juillet évoqué par la sénatrice et maire du 15/16 Samia Ghali. La date de naissance de la structure n'est en revanche encore fixée : "J'ai laissé ouverte la question du 1er janvier 2015 ou 2016, il faut bien laisser un peu de débat au Sénat", sourit-elle.

La ministre de la Décentralisation s'exprimait à l'occasion d'un point presse commun avec le président du parlement européen Martin Schultz sur "la vision européenne de l’action publique, la moralisation de la vie publique, et le contexte de rigueur en Europe". De ces trois thèmes, il aura finalement été peu question. Mais, soulignant leur expérience commune de "maire et d'élus locaux", Martin Schultz a livré "un principe : plus une décision est prise proche du citoyen, le mieux c'est. Je fais partie de ceux qui veulent retransférer des responsabilités de l'Europe au niveau national, régional et local." L'inverse de ce qu'est en train de mettre en place sa voisine, noterons ses détracteurs, avec une métropole gérant sur un territoire d'1,8 million d'habitants des compétences parfois encore aux mains des communes.

"La grande peur, c'est l'augmentation des impôts"

"Je comprends les réticences des maires, c'est toujours difficile de passer d'une ère – comme d'une aire – à une autre. Ils veulent des certitudes sur le développement de leur propre territoire et ils les auront, c'est tout le sens de la préfiguration", affirme l'ancienne maire de Morlaix. Cette "préfiguration est désormais en place, sous l'autorité du préfet [délégué à la métropole] Laurent Théry pour réfléchir sur les projets, la fiscalité…" Ce dernier point fait aussi l'objet d'"une commission paritaire entre les maires et l'État, car leur grande peur c'est une augmentation des impôts".

Bref, le projet est en route et il s'agit désormais davantage de soigner sa présentation. À de nombreuses reprises, Marylise Lebranchu a ainsi évoqué l'enjeu "de faire de ce territoire la grande porte d'entrée sur la Méditerranée". Quel lien avec la métropole ? "Le port est mal relié à son hinterland, l'aire métropolitaine est embolisée matin et soir, les logements ne sont pas toujours adaptés aux besoins", énumère-t-elle. Il faut protéger les précieux mètres carrés du port, industriels, agricoles. Ce territoire peut devenir un exemple de ce que sera l'aménagement des grandes aires métropolitaines au XXIe siècle mais, si on ne règle pas ce problème très vite, on va rater le rendez-vous".

"On a les élus qu'on mérite"

Cette orientation du discours vers une perspective méditerranéenne, de rayonnement international, est aussi une manière de s'extraire du débat sur l'architecture concrète du futur établissement public. À savoir que pour certains, comme le conseiller municipal d'opposition de Marseille Jacques Boulesteix, "ce mouton à cinq pattes risque de ne pas être viable car il donne institutionnellement aux opposants à la métropole de trop nombreux grains de sable pour freiner, voire bloquer la mécanique".

En cause notamment : les conseils de territoire, "qui sont les anciennes intercommunalités", comme le résume la ministre. Et pourraient donc ouvrir la voie à une perpétuation de la gestion éclatée telle qu'elle prévaut aujourd'hui. "Ce ne sont pas des assemblées délibératives, ils ne lèvent pas l'impôt, ils exécutent les décisions de la métropole et gèrent les compétences qu'elle leur confiera", tempère Marylise Lebranchu.

Pour beaucoup, le risque existe pourtant que les maires – très majoritairement opposés au projet et qui disposeront d'une grande influence dans la future structure – en dévient la gouvernance pratique. "On a les élus qu'on mérite", lâche-t-elle de guerre lasse, face aux assaut du journaliste de La Provence. Sous-entendu, elle n'a la main que sur le cadre institutionnel, par sur ceux qui le mettront en musique. Dommage dans ce contexte que le planning très serré n'ait pas permis d'aborder l'aspect local de la "moralisation de la vie publique"

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Commentaires

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  1. Un métropolitain de devoir et de l'Estaque Un métropolitain de devoir et de l'Estaque

    Les Alsaciens devront se prononcer prochainement au suffrage universel pour la fusion des collectivités territoriales afin de ramener le mille-feuille à sa plus simple expression. Ainsi la gouvernance et le suffrage universel, pilier de la démocratie de proximité sera mis à contribution afin de savoir si l’habitant du Haut Rhin et de Bas Rhin qui votent pour l’aire métropolitaine Alsacienne, cela reste très compliqué que cela. On pourra être assurés que la métropole a justement pour intérêt de mettre fin à la concurrence entre territoires voisins.
    Le retour de l’Etat au bénéfice de la région marseillaise est une impérieuse nécessité pour mener les grands projets structurant dont le manquement aujourd’hui est la conséquence directe des vicissitudes et des turpitudes des actes I et II des lois de décentralisation. Ce constat est en soi, la résultante négative du bilan des responsables élus des ces actes territoriaux qu’ils eurent à écrire sur le territoire. Et ils étaient aussi bien payés pour le faire…
    Ressortons les vieux outils mis alors, en 1945…,. .par le Conseil national de la Résistance, ou l’exemplarité, le Courage Politique et l’Excellence de compétences qui eux se prévalaient de tout intérêt particulier. Oui, l’Etat est le seul à même de faire les investissements structurants sur ce département, mais il faut pour cela que soit recréé, un Ministère technique qui aujourd’hui quasiment disparu ou alors confions les projets à la Métropole qui se servira du potentiel existant

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  2. Deltaplane Deltaplane

    Oui, on a les élus qu’on mérite. Des élus pour l’instant à courte vue qui risque de se faire réélire simplement sur la stupidité de l’opposition à Marseille. Or cette opposition factice, ce sont eux qui l’ont créée.
    J’habite Aubagne et tous les jours on entend des stupidités :
    – la métropole va faire disparaître les communes
    – les employés aubagnais devront aller travailler à Marseille
    – c’est le Medef qui va gouverner
    – c’est l’Europe qui impose la métropole
    – il y aura moins de transports en commun
    – la racaille de Marseille va envahir Aubagne
    – Aubagne va disparaître
    Alors, quand on a de tels élus, on a simplement envie de tirer la chasse.
    Il nous faudrait des élus visionnaires, intègres, privilégiant l’intérêt général plutôt que l’intérêt particulier.
    Mais ici, à Aubagne, c’est quand-même gratiné !

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  3. Ricou 24. Ricou 24.

    Voilà ce que les technocrates et fonctionnaires ont fait de nos vies.
    Voilà comment ils s auto alimentent de projet,de mission,de réflexions.
    Lu dans la Provence:

    “Président PS de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Michel Vauzelle a reçu cet après-midi, à l’Hôtel de Région, Stefan Füle, commissaire européen en charge des Elargissements et de la Politique de voisinage.”
    Allo,allo mais je rêve ou quoi?……allo la terre, la politique de voisinage ???!!!!!!!!

    Nous on ne veut pas en arriver là ,et nos quartier,nos villages,nos petites villes sont le meilleur gage de solidarité,de proximité et d identité.
    La course effraynée vers toujours plus,toujours plus moderne,toujours plus réactif ,toujours plus grand doit faire une pause,quitte à une régression matérielle.
    La misère et la crise se règlerons d en bas si l état et ses services ne s occupent que de leurs services régaliens.
    Laissez nous faire,fixons ensemble les règles du jeux et de contrôles et faisons les comptes dans 10 ans.

    Ricou 24.

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  4. savon de Marseille savon de Marseille

    A Joseph F :
    c’est de l’humour de 3ème degrés j’espère !

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  5. Un métropolitain de devoir et de l'Estaque Un métropolitain de devoir et de l'Estaque

    Comment peut-on organiser l’avenir de nos enfants, assurer les besoins essentiels d’une famille, vulnérable au demeurant, en droit d’attendre cette offre de notre république, si l’ETAT ne prend pas aujourd’hui la main sur le territoire sinistré de l’aire métropolitaine. L’emploi public est confisqué, l’emploi privé quasiment inexistant et les richesses de la nation sont mises à sac par des Irresponsables qui ne savent plus compter. Devons-nous continuer à creuser les sillons de la désespérance des quartiers Nord ? Répandre les graines de la violence, ou bien, créer les outils du développement économique, de l’emploi de l’apprentissage, oui que seul l’ETAT peut mener à bien avec des technocrates et des fonctionnaires qui n’auront que le seul but, l’obligation de résultats. Oui ce n’est pas l’armée qu’il faut envoyer dans les cités mais des ingénieurs, des techniciens, des architectes des urbanistes, des ouvriers, des employés, des mécaniciens des maçons de menuisiers, des électriciens, des commerçants qui intègreront la population enfin reconnue….. Pour contre carrer la désespérance.
    30 années de décentralisation débridées ont répandu un terreau exsangue dans lequel seuls poussent les raisins de la colère ; 30 années au cours desquelles les objectifs visés d’une politique de proximité qui devait pérenniser les emplois existants et densifier les outils économiques. Alors de grâce ne continuons pas 10 ans encore…Les enjeux sont trop importants !

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  6. Karim Karim

    “On a les élus qu’on mérite !”. Elle finit par bien connaître la région la mère Lebranchu !
    Pour les prochaines élections municipales, favorisons partout des liste de citoyen intègres et soucieux de l’intérêt général.
    Les Gaudin, Guérini, Raymondi, Charroux, on en a vraiment marre.
    Ce n’est pas avec eux qu’on avancera. On recule tous !
    Ce n’est pas non plus avec le FN haineux et incapable.
    Il nous faut de la vision et de la solidarité et bien sûr un grand coup de balai…

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  7. Ricou 24. Ricou 24.

    Ce we les Alsaciens se sont très clairement exprimés sur la mutualisation et les fusions des identités…..et comme à chaque fois les talentueux qualifient le choix du peuple de gâchis ,de rendez vous manqué avec l histoire ,……….limite culpabilisation…..
    Ricou 24.

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  8. Neudé Konompa Neudé Konompa

    “Et si on faisait voter les Aubagnais,les Ciotadens,les aixois,les istreens et les Marseillais cher électeurs?
    Ricou 24.”
    Référendum dans les Bouches du Rhône pour la fusion du Conseil général et des Agglos de communes, une bonne leçon pour nos élus anti-républiquains.Une collectivité unique:Aix Marseille Métropole

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  9. Un métropolitain de devoir et de l'Estaque Un métropolitain de devoir et de l'Estaque

    Cette ambitieuse réforme territoriale visant la réduction du millefeuille territorial, nécessite un tel courage politique…Seules des décisions unilatérales, sur ordonnances, que l’Etat, le Président de la République, dont de François Hollande peuvent trancher cette problématique. Qu’en pense le conseil général des ponts et chaussées ?

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