Le tunnel Bénédit met de l'art sur du gris

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le 5 Avr 2013
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Le tunnel Bénédit met de l'art sur du gris
Le tunnel Bénédit met de l'art sur du gris

Le tunnel Bénédit met de l'art sur du gris

Le tunnel Bénédit-Jobin ne sera plus jamais banal ou inquiétant, depuis qu'il est rebaptisé "tunnel des 1000 signes". A l'orée de la Friche Belle de Mai, ce tunnel relie symboliquement un quartier populaire à celui de Longchamp, beaucoup plus chic. Comme si ce boyau routier, sorte de no man's land urbain, cristallisait la ghettoïsation du quartier le plus pauvre de la ville. Aujourd'hui, 450 panneaux peints recouvrent et égaient l'ensemble des parois du tunnel, encrassées par la pollution.

Tout comme pour son proche voisin le tunnel National et ses ex-voto, l'aménagement du tunnel Bénédit-Jobin entre dans le cadre des quartiers créatifs de Marseille-Provence 2013, mêlant rénovation urbaine et dimension artistique. L'artiste Frédéric Clavère, peintre plasticien originaire du quartier, qui dit "emprunter régulièrement ce tunnel à pied" n'a pas hésité lorsqu'il a découvert l'appel à projet. Il lui a fallu cinq mois pour réaliser les 450 panneaux, "en travaillant aussi le week-end de manière intensive", avec les artistes Sylvie Reno, Mayura Torrii et Stéphane Protic.

Au départ, il a fallu aller à la rencontre des gens, des écoles, des associations, des centres de formation, pour les inviter à proposer des images sur les thèmes de leur choix. "La seule condition était d'exclure la publicité et les choses trop bateau… Après, notre sélection était arbitraire." Les artistes ont ensuite reproduit eux-mêmes les croquis sélectionnés sur des panneaux de signalisation métalliques.

Le résultat final, une fresque de blasons, de publicités détournées, de personnages de bande-dessinée s'apparente à "une cathédrale d'images et de références diverses, une sorte de rébus que chacun résout comme il peut", explique le pasticien. Ce tunnel sous la voie ferrée s'adresse en priorité aux piétons, "dans la mesure où les véhicules passent en quelques secondes. Je voulais créer de la distraction pour les gens qui passent quotidiennement, pour qu'ils puissent découvrir chaque jour un nouveau panneau. A la base, ce n'est pas l'endroit idéal où on a envie de rester."

Pour l'instant, il n'est pas question de retirer les panneaux, mais le problème se reposera plus tard dans la mesure où ceux-ci risquent de se dégrader avec le temps. Déjà, la surface était trop encrassée pour les installer directement sur les parois. Bien que les panneaux aient été accrochés à 2,50 m du sol pour éviter les tags intempestifs, un acte de vandalisme n'a pas pu être évité, même s'il reste minime. "Mais moi les graffs, ça ne me gêne pas trop", relativise Frédéric Clavère qui se décrit comme un artiste au "caractère un peu pop, pour faire vite". Avec l'inauguration des ex-voto lumineux du tunnel National, les habitants de la Belle de Mai passeront un instant du gris à la couleur.

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Commentaires

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  1. Anonyme Anonyme

    A propos du tunnel sous la voie ferrée, je ne sais pas si c’est sous ce tunnel, ou sous le tunnel voisin, il y a eu 70 morts en 1944, pendant que les alliés bombardaient Marseille (occupée, mais la ville était largement tenue par l’administration française vichyiste, la police nationale, les collabos et les miliciens) beaucoup de marseillais n’avaient pas de cave ou d’abris, et ils venaient s’abriter sous les tunnels, sauf qu’une bombe ou des bombes sont tombées à une extrémité du tunnel et le souffle des explosions a causé la mort de ces 70 personnes…

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  2. Anonyme Anonyme

    je trouve ça franchement médiocre

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  3. pascalou pascalou

    dans 10 jours… plus rien in situ grâce au gang des poussettes !

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  4. Céhère Céhère

    Je ne suis pas convaincu par cette installation. Pour l’inauguration la circulation a été coupée, mais en temps normal… comme c’est écrit dans l’article c’est le dernier endroit où l’on aurait envie de s’arrêter.
    Placer une oeuvre en priorité destinée aux piétons dans un tel lieu… Quand on voit l’étroitesse des trottoirs mieux vaut ne pas trop avoir le nez en l’air pour éviter de finir sous les roues d’un bus ou d’une voiture, qui roulent plutôt vite à cet endroit.

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  5. pascalou pascalou

    l’idée est bonne malgré tout…

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  6. Sarah Sarah

    Les gens….vous êtes…des..RÂLEURS de première ! C’est franchement ridicule…et blablabla, toujours à dénigrer de simple chose, vous ne trouver rien de bien, le pessimisme doit se lire sur vos visages, j’ai pitié de vous. Amusez-vous un peu ou bien pétez un coup, je ne sais pas quoi vous dire d’autre ! Voyagez un peu au lieu de critiquez derrière votre petit écran l’effort des autres ! Je suis outré !!

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  7. Valentin Valentin

    Le tunnel qui mène à la Friche est une véritable “verrue urbaine”. Dans le sens où il est dans un état absolument dépolorable, encrassé par des couches cumulées de particules issues de la pollution automobile intense à cet endroit. On ne peut que déplorer le fait que le geste artistique ici “participatif” n’ait pas été magnifié par des travaux de rénovation et d’embellissement du tunnel. On l’a hélas laissé en l’état ! 🙁 Ce qui donne l’impression d’un simple rafistolage culturel ne respectant pas réellement le projet : ni l’artiste qui l’a porté, ni les habitants et citoyens qui ont fait en sorte qu’il soit mené à son terme. Une fois encore, l’alibi “quartier créatif” de MP 2013 ne résiste pas aux faits tels qu’ils existent ! Des millions, il y en a pourtant beaucoup qui ont transité par MP 2013 : où sont-ils passés ? Il n’y avait vraiment aucun euro qui aurait traîné ici ou là pour rénover réellement le tunnel ? En lieu et place de cette opération mi migue-mi raisain qui ne dupe personne ? Très étrangement, l’artiste Frédéric Clavère n’a jamais eu un mot critique sur ces questions… A moins que son acte artistique ne soit, dans sa conception et son aboutissement, conçu comme totalement isolé, voire déconnecté, de son contexte ???

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  8. savon de Marseille savon de Marseille

    Le tunnel de Frédéric CLAVERE est très surprenant .

    Cet écart entre le lieu ,sale et pauvre ,et la fraîcheur des couleurs et des thèmes urbains témoigne toute l’expressivité de l’histoire de la Création à Marseille.

    C’est très abouti. Les idées proposées par les gens n’ont pas servies d’alibi culturel , çà se sent dans la mise en scène des panneaux !

    Je suis étonné que le FRAC et le MUCEM ne s’intéresse pas à CLAVERE.

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  9. Benjamin Benjamin

    J’habite juste à côté : c’est vrai que ce n’est pas révolutionnaire, mais ça décore un lieu assez improbable. C’est assez sympa. Et pour une fois que la Friche sort de ses murs et fait quelque chose dans le quartier, on va pas se plaindre.

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  10. GAUTHIER MICHEL GAUTHIER MICHEL

    J AI failli mourrir sous ce tunnel en mai 1969 , un abruti descendait trop vite la rue bénédit et a raté le virage : six mois hopital !! ,j ai encore la photo parue dans “la marseillaise” du 24 mai , ce tunnel est sinistre les gens ne mettent méme pas les codes pour y rouler …( il y eu le fils de E.BAYOL qui avait été tué en moto.GAUTHIER MICHEL 68ANS ANCIEN DE LA RUE LEVAT

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