"Le son de Marseille, c'est celui du vent"

"Le son de Marseille, c'est celui du vent"

Selon plusieurs études, 2/3 des habitants des grandes métropoles souffriraient des nuisances sonores, principalement liées aux transports. Le job de Pierre-Olivier Mattei et de ses condisciples, c'est d'essayer de leur rendre la vie, la ville plus supportable, en travaillant notamment avec des transporteurs comme la SNCF, la RATP ou des constructeurs automobiles, comme PSA qui font d'ailleurs partie de son groupe de recherche, Villes silencieuses durables. Avec aussi parfois des situations inattendues, comme avec le développement des transports électriques, presque silencieux dans les centre-villes, et qui obligent ces acousticiens à inventer et à y ajouter du bruit, afin d'éviter les risques d'accidents pour les piétons.

Mais le bruit n'est pas que négatif, il est aussi positif. Par exemple les bruits naturels comme le vent dans les arbres, les oiseaux, les cris des enfants, sont aussi la signature d'une ville :

quand je me déplace dans une ville, j'adore l'écouter, c'est un marqueur de son identité

nous explique Pierre-Olivier Mattei. Des sons de villes qui sont regroupés sur le site Cartophonie.fr, où vous trouverez d'ailleurs quelques événements sonores marseillais. Et Marseille justement, quelle est son marqueur sonore ? Pour le chercheur, pas de doute c'est le vent :

le vent est très présent, très prégnant, c'est une ville très minérale, où on entend peu le bruit des arbres, peu les oiseaux

 justifie Pierre-Olivier Mattei, qui recommande d'aller du côté des Goudes écouter la ville "jaillir d'un point de vue sonore à son oreille, dans une espèce de brouhaha, de grondement" au moment où on quitte les calanques. Rendez-vous pris.