"Le social est totalement indissociable de l'état de santé de la population"

À la une
le 17 Jan 2014
0
"Le social est totalement indissociable de l'état de santé de la population"
"Le social est totalement indissociable de l'état de santé de la population"

"Le social est totalement indissociable de l'état de santé de la population"

Difficile de parler "stratégie" à long terme en s'extrayant totalement des difficultés du présent. C'est ce qu'a rappelé à sa manière la CGT, en s'invitant au débat sur la stratégie nationale de santé, mercredi à l'Alcazar. Plus de 200 militants sont venus dénoncer "un budget d'austérité" pour la santé en 2014, listant les secteurs touchés par les "économies de gestion" : hôpital, sécurité sociale, CAF… Localement, la situation financière du Grand conseil de la mutualité inquiète aussi de nouveau. Le syndicat n'est reparti qu'avec l'assurance d'un rendez-vous, ce vendredi, au ministère de la Santé.

À la tribune, par la suite, les discours étaient bien plus policés, retranchés derrière une avalanche de sigles. Seul Jean-Paul Benoît, président de la fédération des mutuelles de France, a fustigé "le président de la République [qui] a décidé de rayer d'un trait de plume 30 milliards d'euros de la solidarité nationale" lors de sa conférence de presse, mardi. "C'est sur la branche famille de la Sécurité sociale, mais la branche maladie en supportera les conséquences", a-t-il ajouté.

Mais, on l'a dit, la politique ou les orientations du gouvernement n'étaient pas le thème des discussions organisées à l'Alcazar par l'Agence régionale de santé. Il s'agissait de la déclinaison régionale, après six forums départementaux, du débat sur la stratégie nationale de santé, qui devrait être traduite dans une loi en 2014.

Elle fixe le cadre d'une action de long terme pour combattre les inégalités sociales de santé, améliorer l'accès aux soins, refonder l'organisation des soins autour des besoins des usagers et du premier recours, et amplifier la démocratie sanitaire et le droit des patients en misant sur les territoires.

Malgré les sigles, les acteurs présents ont permis de mettre un peu de concret derrière ces intentions. La question de la prévention y a occupé une large place. Professeur en économie de la santé à l'université Aix-Marseille, Jean-Paul Moatti a insisté sur la situation difficile des familles mono-parentales. "On ne peut pas faire de la santé sans passer par le secteur social", a complété Jean Chappellet, administrateur provisoire de la CAF. Dans le public, Ségolène Ernst en a livré une illustration avec son projet de centre de santé à Kallisté (15e), intégrant travailleurs sociaux, médiateurs et interprètes. "Le social est totalement indissociable de l'état de santé de la population", approuve Norbert Nabet, directeur général adjoint de l'ARS, sur notre plateau. Il rappelle la volonté de créer des permanences de santé dans les centres sociaux, affichée en novembre dans le plan Ayrault pour Marseille.

Des conseils territoriaux de santé

Estampillée "grand témoin", la présidente de la conférence nationale de santé Bernadette Devictor a livré ses pistes à la lumière des débats organisés depuis décembre en Provence-Alpes-Côte d'Azur : "un panier de services de prévention accessible à tous, sur tout le territoire" ; "des conseils territoriaux de santé" qui déboucheraient sur un contrat entre les acteurs à ce niveau de proximité ; un institut pour encourager et accompagner l'innovation dans la santé, à l'image de Kallisté. Enfin, elle préconise des "universités de la démocratie sanitaire", chargées de former les représentants des usagers qui siègent dans de plus en plus de comités, conseils et autres conférences.

"Jusque-là on a beaucoup travaillé sur la coordination des institutions (CAF, Sécurité sociale, ARS, mairies, conseil général), ce qui est déjà un travail colossal, commente Norbert Nabet à propos des conseils territoriaux. "Ce qui a été dit par Mme Devictor, c'est que tout ça c'est bien beau mais il faut que sur le terrain on ait aussi une coordination entre les opérateurs, les professionnels de santé, du sanitaire, du médico-social et du social. Il faut qu'ils puissent discuter des sujets de la population pour, comme elle l'a dit, ne laisser personne sur le bord du chemin".

Cet article vous est offert par Marsactu

À vous de nous aider !

Vous seul garantissez notre indépendance

JE FAIS UN DON

Si vous avez déjà un compte, identifiez-vous.

Commentaires

L’abonnement au journal vous permet de rejoindre la communauté Marsactu : créez votre blog, commentez, échanger avec les autres lecteurs. Découvrez nos offres ou connectez-vous si vous êtes déjà abonné.

Vous avez un compte ?

Mot de passe oublié ?


Ajouter un compte Facebook ?


Nouveau sur Marsactu ?

S'inscrire