Le pays d'Aix se lance dans la préparation d'un plan climat
Le pays d'Aix se lance dans la préparation d'un plan climat
Une ville UMP, Aix-en-Provence, une ville PS, Vitrolles, et une ville PCF, Gardanne : balle au centre. Sous la houlette de la communauté d’agglomération du pays d’Aix (CPA), dont les deux premières sont membres, ces trois communes ont lancé officiellement ce jeudi l’élaboration d’un plan énergie climat territorial, qui sera finalisé d’ici 2012. En espérant faire partie des lauréats de l’appel à projet du conseil régional désignés ce vendredi, qui se partageront 2 millions d’euros de la région, l’Etat et l’Europe.
Et un plan climat, qu’es aco ? Inscrit dans la loi Grenelle II, il vise à mettre sur papier une stratégie, avec suivi et évaluation des actions, afin de maîtriser les consommations d’énergie, augmenter la production d’énergie de sources renouvelables et réduire les émissions de gaz à effet de serre.
+8% de CO2 que la moyenne française
« On est aujourd’hui dans une phase de transition. Il y a un temps pour conceptualiser les problèmes, nous sommes aujourd’hui dans le temps de l’action. Notre rôle aujourd’hui n’est pas celui d’Al Gore, mais d’être le maître d’oeuvre », lance Jacques Bucki, adjoint (PS) à l’énergie de la CPA. Une casquette que les collectivités de plus de 50 000 habitants doivent de toute façon enfiler avant décembre 2012…
« Aujourd’hui on a un vrai état des lieux », explique Jean-Pierre Saez, son homologue chargé de l’environnement, par ailleurs maire UMP de Venelles. A savoir un bilan carbone qui recense les émissions de gaz à effet de serre de la CPA : 1,7 millions de tonnes de CO2 en 2007, soit 2,7 par habitant, 8% de plus que la moyenne nationale.
Avec, si l’on exclut les centrales au charbon de Meyreuil et Gardanne, une prédominance dans les transports (48%), l’industrie (27%), et les bâtiments résidentiels et tertiaires (22%). « C’est le triangle dans lequel doit s’inscrire notre réflexion », résume Jacques Bucki.
Le poids lourd des transports
Ce qui se retrouve au niveau de la consommation d’énergie, avec un profil penchant beaucoup plus vers les transports (42% des consommations contre 31% au niveau national). Bref, question tout voiture, la CPA part de loin. « Pour notre cas particulier, ce sera le gros enjeu », reconnaît le maire de Vitrolles Loïc Gachon, qui évoque la présence d’un « noeud routier majeur » avec 200 000 véhicules par jour qui passent sur la RD9/A7 et l’impact des nombreuses entreprises de son territoire.
« On parle beaucoup en ce moment des Zapa (zones d’actions prioritaire pour l’air, une expérimentation nationale pour laquelle la CPA a été sélectionnée, et où la possibilité de restreindre la circulation dans les centre-ville est évoquée, ndlr), il y a aussi la voiture électrique, tout ça est lié », explique Jean-Pierre Saez.
Mais pour Jacques Bucki, « le problème central du point de vue des transports est l’aménagement du territoire. Il y a aujourd’hui deux façons d’envisager les choses : une à court terme, même si elle est pragmatique, à base de grands espaces qui créée des aspirateurs à voitures tous les matins, et une autre vision plus prospective où l’on prend en compte l’augmentation du prix des carburants qui va grever les budgets. Pour cela, il n’y a pas 150 solutions : il faut rapprocher l’habitat des emplois. » Là aussi, il y a du boulot dans la région.
Mini-site Internet
Et concrètement, comment cela va-t-il se passer ? D’ici quelques semaines, une « plate-forme numérique d’échanges » sera mise en place pour alimenter les débats, avec à la clé un livre blanc puis une banque de ressources. « Avec l’analyse de l’état du territoire, on va s’appuyer sur un corpus de ce qui se fait déjà, pour voir quelles actions à mettre en oeuvre globalement, mais aussi commune par commune », explique Loïc Gachon, pour qui Vitrolles devra par exemple s’attaquer à la précarité énergétique. Du côté de Gardanne et sa centrale thermique, c’est la production d’énergie qui mobilise surtout le maire, qui organise vendredi et samedi un forum sur la question pour présenter sa vision de « l’autosuffisance énergétique » (on en reparle bientôt).
Une thématique à laquelle Jacques Bucki s’est aussi attaquée à Lambesc, commune dont il est maire, avec le programme Premio. Une manière de dire que le plan climat est « un pas de plus » pour Loïc Gachon. Sauf qu’il y a aussi des pas en arrière : à Lambesc, la création d’une société locale de production d’énergie n’est plus à l’ordre du jour. « Toutes ces mesures, comme par exemple l’isolation, permettent de créer un nombre colossal d’emplois, mais pour cela il faut un investissement colossal. La solution on la tenait, via le rachat de l’énergie photovoltaïque qui pouvait créer une boucle vertueuse. Aujourd’hui, avec le coup d’arrêt porté au solaire on nous a coupé les jambes », peste Jacques Bucki.
Le lièvre et la tortue
En matière de plan climat, d’autres collectivités connaissent elles le surplace. La ville de Marseille était partie en avance en lançant un plan en mars 2007, pour une adoption en décembre 2008. Tellement en avance que tout ça était bouclé avant le Grenelle II, qui a fixé le cadre pour ce genre de paperasses. Avec notamment le passage au préalable par un bilan carbone, que l’on attend toujours.
La communauté urbaine socialiste n’est pas en reste, avec une préparation lancée en juin 2009. Aujourd’hui, tout ça semble avoir pris un peu de retard : pas de signe de l’agence locale de l’énergie promise à l’horizon, et on parle désormais d’une échéance « première moitié de 2012″ pour le plan. Quant au Profil climat, autrement dit l’état des lieux, qui devait être présenté lors d’une réunion publique en janvier, seul le conseil de développement en a vu la couleur, son président Jacques Boulesteix, ayant heureusement publié sur son blog les résultats, loin d’être glorieux. De quoi prévenir le pays d’Aix qu’un plan climat, on sait quand ça commence, on ne sait jamais quand ça finit…
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La ville a totalement transformé la ville en 50 ans. D’une zone assez bien délimitée par les remparts puis les tramways, elle s’est mancée à l’assaut des campagnes facilement accessibles en autos.
Conséquences :
– destruction des espaces naturels, mitage des forêts, dégradation des paysages,
– destruction de terres agricoles, valorisées par l’envahissement urbain alors que l’agriculture ne rapporte guère,
– éloignement domicile/travail, intensification des mouvements pendulaires,
– dépenses publiques en infrastructures, consommation d’espaces pour les construire,
– déprise démographique des centre ville, emboucanés par la voiture (bruits, pollution, encombrement,…),
-nécessité de réduire les services publics (écoles, collèges, lycées, hopitaux, services sociaux,…) en centre ville pour les recréer en périphérie : bravo les économies,
– destructuration de certains centre ville plus assez attractifs (plus de commerces, plus d’habitants,…) et transformation de rues en autoroutes (cours Liautaux, Plombière, Jarret,…),
– pollution atmosphérique, bruits, morts,
– dépendance énergétique de la France,
– …. liste non exhaustive.
Une sacrée réussite !!!!
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