Le pataquès marseillais d'Arnaud Montebourg

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le 27 Mar 2013
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Le pataquès marseillais d'Arnaud Montebourg
Le pataquès marseillais d'Arnaud Montebourg

Le pataquès marseillais d'Arnaud Montebourg

La livraison hebdomadaire du Canard enchaîné avait dans sa charrette une petite brève qui a mis en émoi les socialistes. Arnaud Montebourg réfléchirait à une candidature à Marseille. À la vérité, l'histoire n'est pas nouvelle : dans l'entourage du ministre du redressement productif (MRP), on laisse entendre qu'une bataille marseillaise en 2014 a déjà été évoquée.

Les arguments ont même une certaine cohérence. Secrétaire à la rénovation, il avait pondu un rapport sur les dysfonctionnements de la fédération des Bouches-du-Rhône. Candidat à la primaire présidentielle, il a réalisé un excellent score à Marseille, atteignant 21 % des voix soit quatre points de plus que son score national. Ministre et candidat, il atterrirait dans une région confrontée à de nombreux défis industriels.

Problème, tout cela n'est pour l'heure qu'un joli roman. Arnaud Montebourg l'a précisé à Patrick Mennucci dans un SMS : "Cette idée est stupide, je la démens formellement". La teneur du message a été confirmée par le cabinet du ministre au Lab à la mi-journée. Mais pourquoi alors laisser courir un temps cette information ? De nombreuses hypothèses se mêlent, impossibles à vérifier. Tout juste peut-on noter que la sortie de cet écho accompagne la venue du ministre à Marseille mardi prochain.

Mélange des genres

Ce déplacement a d'abord un caractère ministériel. Comme nous l'avions déjà détaillé, Montebourg débarque dans son train de l'industrie en porteur de bonnes nouvelles même si on imagine déjà les salariés en lutte de Fralib, de la SNCM ou de Kem One venir gâcher la fête. Un peu de communication positive en ces temps de crise ne fait pas de mal. Une remise de légion d'honneur à Jean-Brice Garella et un tour de Mucem avec Ricciotti plus tard, c'en sera fini du périple ministériel. Dans un joyeux mélange des genres, place alors à l'autre casquette plus politicienne. Preuve en est, ce sont les militants locaux du groupe de réflexion montebourgeois "Des idées et des rêves" qui pilotent cette partie du voyage et non la préfecture.

Sa responsable locale, Annick Boët, assume en effet "avoir organisé cette rencontre" rue Sénac dans le premier arrondissement où le ministre du redressement productif proposera "un compte-rendu de mandat ministériel". "C'est une rencontre citoyenne, tente de justifier la conseillère municipale. Je ne suis pas sûr que la préfecture soit la mieux placée pour organiser ce genre de rencontres. Il vient parler à ses amis, aussi. Et puis la salle Sénac, c'est 300 places, c'est pas le Dôme."

Les montebourgeois ont choisi Mennucci

L'explication de cette double organisation tient peut-être sur une petite ligne laissée en pied de l'invitation. Lors du meeting, le MRP sera "accompagné de Patrick Mennucci, député et maire du 1er secteur". Un meeting commun qui intervient un peu moins d'une semaine avant le lancement le 8 avril de la campagne de Mennucci en vue de l'investiture socialiste à la mairie de Marseille. Or, le réseau local de soutien à Montebourg s'est rangé derrière le maire des 1er et 7e arrondissements. "On travaille avec lui à la campagne des primaires, admet Annick Boët. On avait le choix entre lui et Marie-Arlette Carlotti car on ne pouvait pas soutenir quelqu'un qui avait voté pour Jean-David Ciot à la tête du PS 13. Ensuite, Carlotti s'est obstiné à ne pas vouloir des primaires que l'on défend en permanence. Alors, pour porter nos idées, c'est Mennucci que nous avons choisi." Montebourg fera-t-il de même ? "Je pense qu'il partage notre choix mais je ne peux l'assurer."

Cet appui à peine déguisé d'un ministre important à un candidat, n'a pas plu à une autre membre du gouvernement déjà dans la course : Marie-Arlette Carlotti l'a largement fait savoir même si, officiellement, son entourage évoque "un non-événement". Du coup, Mennucci tient à minorer l'importance de l'affaire : "Ce n'est pas du tout un soutien. Je ne réclame aucun soutien, je ne veux pas gêner le gouvernement. J'ai mis à sa disposition une salle, comme je le fais avec tous les partis politiques, mais je ne souhaite pas tirer la couverture à moi. D'ailleurs, l'invitation vient de chez eux. Et puis, c'est une réunion à 100 personnes, vous savez." Titillée sur la même ligne, Annick Boët conclut par un étonnant coup de botte en touche :

Si ça continue comme ça, être soutenu par un ministre, ça ne va pas être très porteur.

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Commentaires

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  1. Lucide Lucide

    À Marseille , soutenu par Montebourg, ça vaut son pesant de cacahuètes pour balancer le système G à…la poubelle

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  2. julijo julijo

    Pffff ! Et il y en aurait un, ou une qui aurait un programme pour la ville ?????
    Finalement l’important, quel(le) que soit le (la) candidat(e) c’est : il-elle propose quoi ????????
    Moi j’aime bien Menucci, Montebourg…Carlotti..j’ai des doutes pour certains du PS qui se déclarent candidats et qui étaient proches, très proches de JNG, qui lui doivent leur poste, mairie….etc et qui se sont largement compromis.
    Mais c’est quand même sur un programme que je vais choisir, et aux primaires aussi !! alors qui propose quoi ??????

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  3. Anonyme Anonyme

    Quelqu’un pourrait dire à Boet que vouloir ou pas les Primaires ça ne veut pas dire avoir des idées (ou pas) pour Marseille. Pauvre Montebourg représenté par une communiste vendue aux socialistes à la première occasion et qui avoue voter Vert aux européennes. Et elle travaille où déjà?

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  4. libertysurf libertysurf

    Notre “super” ministre sera accueilli par Annick Bouët ! c’est super ! LOL !

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  5. kerozene kerozene

    A quand un candidat qui ne soit pas un recidiviste de l’obsession du pouvoir ?

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  6. Trésorier Trésorier

    Un non évènement. Entre bilan catastrophique du gouvernement PS, abonnement aux convocations judiciaires, bataille d’egos sur-dimensionnés, clivage pro/anti Guérini, ça laisse peu de chances aux candidats PS…….

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  7. pique boufigue pique boufigue

    lle est tres gentille c ette mme boet mais elle mange à tous les rateleir,comment voter pour cette charmanate personne ,je crois rever,montebourg-menucci deux camelot s de la politique.

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  8. ALAIN PERSIA ALAIN PERSIA

    Pauvre MONTEBOURG ! Etre reçu par A.BOET , c’est pitoyable!
    Ex PC, apparentée PS en 2008 elle a été mise par JN.GUERINI sur ses listes et a obtenu un poste au Conseil Général pour arrondir ses fins de mois.
    Jusqu’en 2012 , elle n’a politiquement rien fait puis, sans doute, pour s’assurer un mandat de conseillère municipale en 2014 , elle a soutenu MONTEBOURG.
    Encore une girouette qui tourne sa veste au gré des circonstances dans le seul but de conserver des mandats électifs bien payés .

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  9. plus belle ma ville plus belle ma ville

    Elle devrait changer de nom et s’appeler désormais Annick Caméléon !
    On n’a pas fini d’en voir de toutes les couleurs avec celle-la : rouge, rose, vert…N’y aurait-il pas un parti violet ?
    Tiens, elle a oublié l’orange !!!!!!!!!! Il est encore temps.

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  10. Rimbus Rimbus

    Petite précision : si la réunion a lieu rue Sénac, c’est que Mennucci nous a souvent prêté cette salle de son secteur au moment des primaires, et donc nous nous sommes tourné à nouveau vers lui. Ceci n’implique aucun soutien officiel d’Arnaud Montebourg pour une candidature aux municipales. Les municipales à Marseille ne sont pas la préoccupation du ministre du RP, contrairement à ce qui est écrit.

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  11. pas de pseudo pas de pseudo

    faudrait faire comme dans the voice un vote à l’aveugle donnez nous votre programme avant de nous dire qui vous êtes….

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  12. PeeWee PeeWee

    En déplacement à Marseille, le ministre a plaidé pour la possibilité de votes de défiance envers des maires ou des présidents de collectivités locales. « La VIe République aurait dû conduire le président du conseil général des Bouches-du-Rhône à démissionner depuis bien longtemps », a-t-il affirmé.

    MAIS, Mr mONTEBOURG, pas besoin d’une nouvelle république: des textes de loi ET SURTOUT, une vraie éthique des politiques et DONC une vraie réforme des désignations des candidats par les partis politiques, car c’est là que tout se joue.

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