Le chômage partiel chez Thalès inquiète les syndicats sur les risques psycho-sociaux

Actualité
le 15 Juin 2020
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Les conséquences économiques de la crise sanitaire ont entrainé un plan de chômage partiel sur les sites Thalès de Gémenos et de La Ciotat (ex Gémalto). La plupart des salariés travaillent quatre jours par semaine. Les syndicats craignent une surcharge de travail, du fait du maintien des objectifs à l'identique.

Le site Thalès DIS de La Ciotat. Photo : Jean-Marie Leforestier
Le site Thalès DIS de La Ciotat. Photo : Jean-Marie Leforestier

Le site Thalès DIS de La Ciotat. Photo : Jean-Marie Leforestier

Ralentissement économique oblige, la crise sanitaire a jeté de l’incertitude sur l’avenir d’une certain nombre d’entreprises. Le groupe Thalès – particulièrement impacté par les difficultés du secteur aéronautique – monte actuellement un plan de chômage partiel. Dans les Bouches-du-Rhône sont concernés près de 1100 salariés des sites de Gémenos et La Ciotat (sur un total de 2000), comme l’ont constaté nos confrères de Gomet’. Ces sites font partie de la Division identité et sécurité numérique (Thalès DIS), depuis l’acquisition de Gémalto en 2018.

Le plan, qui est en place depuis le 4 juin jusqu’à la fin de l’année, concerne les activités hors de la production. “80% du temps est travaillé. Les salariés sont donc au chômage partiel un jour par semaine”, explique Anne-Marie Chopinet déléguée syndicale FO. Cette règle vaut pour la majeure partie des concernés, quelques autres travaillant trois journées par semaine. Problème, les syndicalistes assurent que, malgré une promesse de la direction, les objectifs n’ont pas été revus à la baisse.

“Risque de surchauffe”

Conséquence, selon les syndicats, les risques psycho-sociaux pourraient être aggravés. “Il y a un risque de surchauffe. On ne peut pas faire entrer 100% de charge dans 80% du temps”, résume Anne-Marie Chopinet. S’ajoute la frontière poreuse entre temps professionnel et vie privée induite par le télétravail, qui reste la norme pour la majorité de ces salariés. “On est à la maison et on travaille sans compter les heures, s’inquiète Anthony Vella, délégué syndical CFE-CGC. Les salariés vont être poussés à travailler même sur leurs jours chômés, pour ne pas être en difficultés.” En clair, pour finir des tâches demandées par leurs supérieurs, qui prendraient du retard.

“On travaille à la maison tout en s’occupant des enfants. La charge mentale est beaucoup plus forte. On en ressort plus fatigué, observe déjà Anne-Marie Chopinet. C’est une situation qui devrait toucher d’abord les femmes.” En ce qui concerne le retour sur site, “c’est très progressif, pour l’instant rien n’est écrit, on peut envisager un retour à la normale en septembre”, estime Anthony Vella.

“Salarié fusible”

Du côté de la direction, on se veut rassurant. “Toutes les mesures pour le soutien aux employés ainsi qu’une révision de la charge de travail sont réalisées”, nous indique-t-on. Les syndicats reconnaissent que, sur le papier, les engagement sont pris. “Fin mai, début juin, on a eu des réunions et on a obtenu de changer les objectifs. Mais dans les faits, les managers ne changent pas la priorité, tout reste prioritaire”, expose Anne-Marie Chopinet.

In fine, l’inquiétude d’une baisse d’activité à long terme et de pertes d’emplois revient chez les syndicats. Les effectifs ont déjà fondus lors des plans sociaux passés. “On essaie d’avoir une ouverture d’esprit face à la situation difficile du groupe. Mais il ne faut pas que le salarié deviennent le fusible”, tonne Anthony Vella. “Avec une baisse d’activité, il y a toujours ce risque là. On est tributaires des clients. Il faut que la consommation reprenne”, espère Anne-Marie Chopinet.

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