L’association OM au cœur d’un match entre le club et la mairie
Une partie des instances dirigeantes de l'association doit être renouvelée avant la fin de l'année. Le maire de Marseille espère placer le socialiste Eugène Caselli à la présidence, ce qui déplait à l'OM.
La Commanderie, site d'entraînement et siège de l'association OM. (Photo : Dominique Lenoir / Flickr)
La liste des membres du conseil d’administration de l’association OM ressemble à un bottin mondain. On y trouve des patrons, comme celui de la CMA-CGM Rodolphe Saadé ou celui de la Safim Loïc Fauchon, le président de la chambre de commerce et d’industrie Jean-Luc Chauvin, le recteur d’académie Bernard Beignier, l’ancienne présidente de la cour d’assises Jacqueline Faglin ou encore l’ancien membre du conseil de l’ordre des avocats Jean-Jacques Campana. Longtemps présidée par l’animateur télé Jean-Pierre Foucault, elle est depuis 2017 pilotée par Jean-Pierre Chanal, un très proche de Jean-Claude Gaudin qui avait terminé sa carrière comme directeur général adjoint des services à la mairie.
En cette fin d’année, l’association fait l’objet d’une lutte d’influence entre le club de football professionnel et la mairie de Marseille qui s’écharpent sur le nom du futur président. Selon nos informations, le maire de Marseille Benoît Payan souhaiterait voir l’ex-président PS de la communauté urbaine Eugène Caselli endosser cette fonction. Cet ancien joueur des juniors de l’OM, déjà recasé au Crédit municipal de Marseille en 2020, s’y prépare. Mais l’option déplaît fortement à la direction de l’OM qui, depuis la reprise du club en 2016 par Franck McCourt, espère un président aligné sur ses intérêts. Elle a fait savoir qu’elle y voyait une mainmise politique.
Un “droit de regard” sur le club
Cette association avait été présentée en ces mots par Jean-Claude Gaudin en 2016 : “L’association OM est le seul endroit où nous avons, sinon un droit de veto, un droit de regard. Comme une fois où il y avait eu l’opération Kachkar, je ne voudrais pas qu’on nous en refasse une autre.” Si le spectre de cet homme d’affaires désargenté présenté en grandes pompes au Vélodrome en 2007 avant de révéler son vrai visage est loin, l’association, réactivée après une faillite du club dans les années 90, conserve ce rôle de garde-fou. “Il y a un côté où l’association est garante d’un intérêt supérieur, au-delà du club”, explique un proche du dossier.
Une mission symbolique qui fait plutôt pencher la légitimité du côté de la mairie. Jean-Pierre Chanal avait lui-même été choisi par Jean-Claude Gaudin, sans que le président de l’époque Jacques-Henri Eyraud n’y trouve à redire. “Benoît Payan n’est pas en train de mettre la main sur l’association, estime l’actuel président. Il est de jurisprudence non écrite que ce soit le maire de Marseille qui décide du président. L’association est indépendante du club. Elle est là pour éviter un certain nombre de dérives qu’on a connues dans le passé et défendre les intérêts de Marseille. Je n’imagine pas, compte-tenu de la qualité des membres du CA, qu’elle ne le reste pas.” Eugène Caselli qui “adore le foot et la ville” confirme cette vision : le rôle de l’association est “de garder un équilibre entre les intérêts de la Ville et ceux de l’OM. Par exemple, elle est la garante que l’OM doive jouer au Vélodrome.”
L’association gère la marque et l’inscription aux compétitions
Concrètement, outre l’école de foot jusqu’à 11 ans, l’association OM gère deux choses essentielles pour le club : la licence et la marque. Avec la première, elle est la responsable de l’inscription du club à toutes les compétitions. Grâce à la seconde, elle veille à ce que l’image du club et de la ville ne soit pas atteinte. “J’ai des questions à poser sur ce qu’ils vont en faire”, interroge Jean-Pierre Chanal à ce sujet. L’association sait aussi rendre d’autres services. Elle joue par exemple un rôle d’éducation à la citoyenneté ou encore de sensibilisation des jeunes joueurs sur les enjeux financiers et juridiques quand ils entrent dans le monde professionnel.
Le renouvellement de ces organes dirigeants doit aboutir avant le 31 décembre avec un premier conseil d’administration ce jeudi 16 décembre. Pour l’heure, Jean-Pierre Chanal reste l’arbitre, puisqu’il décide de l’ordre du jour et donc de l’arrivée ou non de nouveaux membres. Si le conflit entre la direction de l’OM et de la Ville ne s’aplanit pas, il aurait inévitablement des conséquences sur un des prochains dossiers chauds qui les attendent : le loyer du Vélodrome à partir de la saison prochaine. Alors que la municipalité, propriétaire du stade, en attend entre 7 et 8 millions d’euros, le club ne semble toujours pas disposé à payer cette somme.
Correction à 8 h 45 : Me Campana à été membre du conseil de l’ordre et non bâtonnier.
Commentaires
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Voilà une place qu’elle est bonne.Eugene 75 ou 76 ans aux figues se recase, il ne lui reste qu’à briguer Marseille Espérance.C’est effrayant ce goût d’être sur la photo,faut aller consulter avec Teissier et d’autres.
Ôtez moi d’un doute, le sémillant Lionel Royer Perreaut ne fait pas partie aussi de ce conseil d’administration ?
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« Il est de jurisprudence non écrite » = ( plus crûment) : Nous avons la sale habitude …
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Les statuts de l’association OM prevoient-ils que la Ville a le pouvoir de désigner le président ? Je pose juste la question.
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