L'AP-HM sommée de régler ses problèmes de radioactivité

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le 28 Mai 2014
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L'AP-HM sommée de régler ses problèmes de radioactivité
L'AP-HM sommée de régler ses problèmes de radioactivité

L'AP-HM sommée de régler ses problèmes de radioactivité

Une épée de Damoclès pend au-dessus du service de médecine nucléaire de la Timone. Pour cause, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a mis sous surveillance l'hôpital tant que d'autres locaux, plus adaptés à l'activité, n'auront pas été trouvés. L'histoire à l'origine du problème, survenue il y a près d'un an avait alors défrayé la chronique. Utilisé à l'hôpital de la Timone pour soigner les malades du cancer de la thyroïde, l'iode 131, radiotoxique, est éliminée par les urines, puis évacuée par les canalisations, destinées à l'acheminer vers des cuves de stokage situées en sous-sol. Mais avant d'arriver là, les eaux usées radioactives passent par le service des urgences pédiatriques ainsi que le SAMU et émettent à certains moments un rayonnement qui atteint des valeurs jusqu'à neuf fois supérieures à la limite autorisée.

C'est mi-juin 2013 que des eaux usées faiblement radioactives sont détectées dans le réseau d'évacuation des eaux pluviales de l'hôpital. Près d'un mois plus tard, un autre incident est pointé : les canalisations provenant des sanitaires des chambres d'hospitalisation recueillant les urines radioactives fuient, libérant partiellement leurs effluents radioactifs dans les locaux du Samu, situé à l'étage inférieur. Deux membres du personnel sont contaminés, ainsi qu'une femme enceinte. Si les conséquences sanitaires et environnementales sont jugées minimes, l'Autorité de sûreté nucléaire pointe une dégradation des canalisations mais aussi un problème d'aménagement des services médicaux. Elle met alors en demeure l'AP-HM de remédier à ces dysfonctionnements au plus vite, d'autant que la direction de l'hôpital semblait au courant de problèmes liés à l'évacuation de l'iode 131 dès 2010, comme l'atteste un document interne dévoilé par Terra Eco.

Deux pistes de relocalisation

Dans les semaines qui suivent la première inspection de l'ASN, l'AP-HM prend un certain nombre de mesures de précaution temporaires. Le réseau de canalisation est modifié, de telle sorte que le rejet des eaux usées contenant des substances radioactives dans le réseau d'eaux pluviales n'est plus possible. D'autre part, certains locaux susceptibles de présenter un risque pour les employés sont condamnés provisoirement ainsi que deux chambres d'hospitalisation présentant les mêmes risques. Des mesures de court terme qui doivent être rapidement suivies d'une relocalisation pérenne.

Dans son rapport annuel présenté ce mardi matin, soit plusieurs mois après sa mise en garde, l'ASN revient cette fois-ci en des termes beaucoup plus menaçants sur la question : "En l'absence d'engagements concrets sur le projet de relocalisation du service de médecine nucléaire, l'ASN pourrait être amenée à reconsidérer la poursuite de l'activité du service." Du côté de l'AP-HM, qui refuse pour l'heure de communiquer officiellement, une source proche de la direction se contente de tempérer le contenu du rapport : "Le projet a bien avancé, il est en train de se construire". Pourtant, les syndicats relativisent l'avancée du projet de réaménagement. Marc Katramados, délégué FO à l'AP-HM explique qu'il n'a pas encore travaillé sur le projet et que "la relocalisation du service de médecine nucléaire n'est pas encore programmée. Une étude a bien été réalisée sur certains locaux mais a priori aucune mesure n'a, pour le moment, été prise". 

Délégué CGT de la Timone, Serge Bedrossian explique à son tour que "rien n'a encore été acté". D'après lui, deux hypothèses sont étudiées en interne sans qu'elles aient été jugées pleinement satisfaisantes. "Il s'agissait de déménager le service de médecine radioactive dans les anciennes cuisines de l'hôpital Conception, ou bien au rez-de-chaussée et au dernier étage du bâtiment actuellement occupé par ce service. Sauf que pour cette dernière option, il faudrait attendre que les urgences qui occupent toujours les lieux déménagent dans le bâtiment médico-technique qui ne sera pas construit avant fin 2014. Quoi qu'il en soit, nous sommes assez agacés de ne pas être avertis de l'avancement du projet". En attendant, le délai imposé par l'ASN se rapproche. Dans son rapport, l'organisation indique qu'elle "contrôlera le respect des premiers engagements pris par l'établissement durant l'été 2014". Le risque de voir l'hôpital privé de son service de médecine nucléaire existe donc bel et bien.

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Commentaires

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  1. Nécrolo Nécrolo

    Radioactivité: D’abord dans l’eau de pluie, puis dans l’eau de mer …

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