Lancé depuis un an, Mennucci passe la seconde

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le 5 Fév 2014
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Lancé depuis un an, Mennucci passe la seconde
Lancé depuis un an, Mennucci passe la seconde

Lancé depuis un an, Mennucci passe la seconde

Militant depuis son plus jeune âge au PS, Patrick Mennucci a dû rarement hisser haut d'autres étendards que celui de son parti. Hier soir, à la fin de son premier grand meeting, il arrache des mains de Claude Noble, militante historique des Verts à Marseille, un drapeau d'Europe écologie pour l'agiter. Clic-clac des photographes. Patrick Mennucci a quasiment bouclé la première phase de la campagne, celle du rassemblement derrière sa personne, même si les listes ne sont pas forcément ficelées, tant dans son camp que dans l'accord avec les écologistes. L'union reste par ailleurs incomplète. Il devra composer au premier tour avec une liste Front de gauche, une vraie-fausse liste PRG et désormais une liste Diouf.

Cette phase aura été rude, certainement trop longue aux yeux du candidat qui se ferme et s'agace dès qu'on lui parle de la composition des listes. On lui demande si sa candidature ne manque pas d'élan et d'allant. "On me dit que je ne fais pas rêver, reprend-il. Les rêves, c'est bien gentil, mais quand on a 50 % de personnes sous le seuil de pauvreté, 25% de décrochage scolaire, ma tâche n'est pas de raconter des choses que je ne vais pas tenir." Pour cet événement "de mobilisation", les divisions ne sont pas toutes aplanies "mais je crois que chacun a compris que l'objectif poursuivi valait la peine", confie un proche de Marie-Arlette Carlotti qui n'a pas été la dernière à faire valoir ses exigences.

Organisation carrés

Dans la salle du palais des congrès du parc Chanot, les militants sont encore rangés par tête de liste : chaque candidat a son carré qu'il lui appartient de remplir. "Ça crée de l'émulation, positive un organisateur. Bon, je vous avoue qu'on n'a pas non plus mis les militants du 4/5 à côté de ceux du 15/16." C'est en effet certainement entre Samia Ghali, championne à l'applaudimètre et Marie-Arlette Carlotti que les tensions sont les plus vives. D'ailleurs, quand la seconde monte sur scène, la première se garde bien d'applaudir.

Mais Patrick Mennucci se veut désormais au-delà de ces contingences. "Il sait que demain, s'il gagne, c'est lui qui distribuera les cartes et qu'il aura la main", observe un proche. Lors d'une rencontre informelle avec les journalistes, l'entrée en campagne de Pape Diouf, susceptible de rebattre les cartes à gauche est balayée : "Je ne vais pas passer mon temps à commenter". Il souhaite tout de même montrer qu'il n'est pas qu'un homme d'appareil, déconnecté des démarches citoyennes. Coïncidence, le jour de l'entrée en campagne d'une liste citoyenne menée par l'ancien président de l'OM, les socialistes lancent leur meeting avec six membres de la société civile. Hanifa Taguelmint, signataire de l'appel du Sursaut sera sur les listes Mennucci. Elle confie son espoir dans le changement pour les quartiers. Le directeur de feu le Off et désormais de Marseille 3013 Stéphane Sarpaux déroule ses envies culturelles sous forme d'anti-bilan de Jean-Claude Gaudin, une mère d'élève twitteuse rapporte le quotidien des enfants, le cégétiste représentant les sédentaires de la SNCM, Jean-François Simmarano, raconte son action avec le député Mennucci. Le lendemain, ce dernier annoncera pourtant la seule candidature estampillée société civile officialisée à ce jour, quand l'équipe Gaudin multiplie les visages d'ouverture : celle du président du club de foot d'Endoume, dans son secteur des 1er et 7e arrondissements.

Patrick Mennucci monte sur scène après un discours rassembleur du leader écologiste Karim Zeribi. Il présente un programme qu'il a voulu précis, comme lors des primaires, propose un discours très écrit aussi, où il s'emploie à dire "moi" et "je". La campagne se lance sur un exercice qu'il juge "difficile" :  une présentation du programme. "Le premier tour n'est pas résolutoire, commente-t-il. Jean-Claude Gaudin ne va pas gagner à ce moment-là. Plus un programme est construit, plus nous pourrons imposer des fusions différentes." Concrètement, il s'agira d'agréger au plus large. Avec le Front de gauche et la liste hybride de Diouf, l'exercice risque d'être encore un numéro d'équilibriste et Patrick Mennucci replongera dans la bouillabaisse. Hier soir, il a surtout dit ce dont il ne voulait plus à coups de "avec moi, c'est fini" : clientélisme, fini-parti, cumul des mandats. Et dégagé – c'est notre nuage de tags qui l'indique – quatre idées et thèmes forces : égalité, école, culture, autorité. Comme ses concurrents, il a désormais un mois et demi pour les mettre en musique.

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Commentaires

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  1. Le Faux Fernandel Le Faux Fernandel

    Mennucci passe la seconde… Lorsque l’on voit au meeting d’hier soir, une certaine médiatrice sociale intervenir qui n’est autre qu’une vacataire au standard téléphonique du cabinet du maire du 1/7 (amie de la suppléante du député Nassera Benmarnia)… Félix Pyat quand tu nous tiens avec nos subventions et nos impots!

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  2. Le Faux Fernandel Le Faux Fernandel

    “Oui, avec moi les petits arrangements entre amis, c’est fini! Oui, avec moi la cogestion, c’est fini! Oui, avec moi le fini-parti c’est fini! Oui, avec moi les subventions accordées aux copains, c’est fini! Oui, avec moi un maire qui passe la moitié de sa semaine au Sénat, c’est fini!” Discours de Patrick Mennucci hier soir… Il est vrai que Monsieur Muhl avait laissé sa place de chauffeur de salle! Laissé pour toujours ?

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  3. Electeur du 8e Electeur du 8e

    La forme du nuage de tags évoque vaguement les contours du département des Bouches-du-Rhône. Mais le mot “métropole” figure-t-il dans le nuage ?

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  4. cani cani

    “Oui, avec moi les subventions accordées aux copains, c’est fini ! ”
    Mais il y a bien eu une subvention de 90 000 euros à l’Union des familles musulmanes, dont l’ancienne présidente, Nassera Benmarnia est l’actuelle attachée parlementaire et suppléante du député-maire des 1er et 7e arrondissements.

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  5. jdeharme jdeharme

    Oui, avec moi les petits arrangements entre amis, c’est fini!
    Oui avec moi le mépris des citoyens ce n’est pas fini quand on me pose une simple question je ne réponds pas.

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  6. Le Faux Fernandel Le Faux Fernandel

    Au fait, on fait comment avec les entreprises qui ont à la fois des marchés à la petite Mairie du 1er secteur et qui fournissent des prestations pour la campagne : Anatome, Pégase et Marc Lefèvre(gérant et secrétaire général de la campagne)…Patrick Mennucci leur fait-il signer un document s’engageant à ne jamais concourir à des marchés publics de la Mairie s’il devient Maire ? Les discours, c’est bien ; les actes c’est mieux…

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  7. Anonyme Anonyme

    Mennucci passe la seconde. Pour le permis de conduire ça ne suffit pas. Il serait recalé. Le tout est d’y croire ! Il ne nous fait pas trembler.

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  8. lulu lulu

    j’espère que Mennucci a payé les droits pour les musiques retransmises au cours de son meeting et qu’il a intégré ce paiement à ses comptes de campagne …

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  9. Damien de Château-Gombert Damien de Château-Gombert

    L’ouverture de Mennucci à la société civile avec le patron du club de foot d’Endoume, ça fait quand-même rigoler !
    Ou ça veut peut-être dire que Mennucci ne sait pas ce qu’est la société civile ? Qu’il demande à Hidalgo ou Collomb, eux, ils savent faire…
    Je crois que je vais lancer un buzz sur le net pour ne pas voter Mennucci s’il est incapable d’ouvrir ses listes à des créateurs, des personnalités reconnues à Paris/Bruxelles, bref, ceux que je côtoie tous les jours sur le technopôle.
    Gaudin semble plus malin…

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  10. Lylou7513 Lylou7513

    Moi je crois en Patrick Mennucci dont le programme résulte de 3 mois de pré campagne dans tous les arrondissements de Marseille et les 3000 demandes différentes des marseillais ! Qui dit mieux ?

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  11. Romain Romain

    En espérant qu’il y ait samedi sur le site un article tout aussi élogieux sur le premier grand meeting de Gaudin de vendredi salle Vallier

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  12. Le Faux Fernandel Le Faux Fernandel

    Contrairement à vos commentaires médisants…Monsieur Leforestier a beaucoup d’humour et de cynisme : Titrer, Mennucci passe la seconde pour un éternel amateur de véhicules à 3 ou 4 roues, il faut de l’audace…

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  13. Hanifa Taguelmint Hanifa Taguelmint

    bonjour
    je n’ai jamais été membre ou sympathisante du Sursaut, je n’ai jamais participé à aucune de leur réunion et je me suis retrouvé signataire de je ne sais quoi, j’y ai des copains mais suis encartée socialiste depuis plusieurs années et cela je l’assume même en ses temps troublés. Merci

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  14. Marius Marius

    Le gaudinisme, le guérinisme, ça suffit ! Du balai !

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  15. JL41 JL41

    Le vote blanc enfin reconnu. Mais à partir du 1er avril, c’est-à-dire après les municipales. Cette reconnaissance entraînera probablement une diminution des suffrages à l’extrême droite et à l’extrême gauche, puisqu’on pourra manifester son désaccord avec le système en place ou les « grands » partis, autrement qu’en allant aux extrêmes pour faire peur à nos élus. J’ai mis « grands » entre guillemets, parce que le PS et l’UMP qui nous gouvernent, n’ont chacun qu’environ 200 000 adhérents. Le vote blanc est aussi un progrès dans la conscience politique. Il en sortira forcément d’autres choses.
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/02/12/le-vote-blanc-sera-reconnu-apres-les-municipales_4365187_823448.html

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  16. JL41 JL41

    Ce matin dans la Provence, Rudy Ricciotti, maire de Marseille : l’adjoint délégué aux Femmes sera le peintre Gérard Traquandi, « l’adjointe déléguée aux hommes sera Macha Makeïeff, je lui trouve beaucoup de charme. Et puis comme délégué à la Fonction publique, un ancien colonel à la retraite de la Légion étrangère, et à la Culture, l’ancien commandant de Carpiagne. » Entre autres idées, Ricciotti créerait aussi une délégation à la bienveillance publique. Un personnage à enrôler, plutôt que d’ajouter les boulets aux boulets.

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