La Poste Colbert s’offre un nouvel avenir… postal

La Poste Colbert s’offre un nouvel avenir… postal

En janvier, cela fera cinq ans que le très bel hôtel des postes, appelé plus communément poste Colbert, est officiellement fermé au public. Trop coûteux, inadapté, l’imposant bâtiment de la fin du XIXe siècle a été remplacé depuis par un bureau de poste d’une toute autre allure, situé une rue derrière. L’autre partie des activités qui s’y trouvaient a été déplacée vers Arenc.

Depuis, nul ne savait vraiment ce qui allait advenir du bâtiment idéalement situé à quelques pas de la Canebière, du Vieux-Port et de la rue de la République. Depuis 2012, la Poste en est l’unique propriétaire après avoir racheté ses parts à France Télécom, aujourd’hui Orange. Vente, reconversion, les rumeurs allaient bon train sur son devenir. À ces rumeurs, la Poste avait fini par couper court en annonçant qu’elle souhaitait réinvestir le lieu. Une annonce qui se concrétise aujourd’hui avec le choix du cabinet Carta pour redessiner l’intérieur du bâtiment, sans mise en vente à l’issue. “Il est certain que la Poste va le garder en patrimoine”, affirme Laurent Miralles, responsable de la communication.

Vue du hall de la Poste Colbert (photo issue d’un message twitter de ZAD Communication qui accompagne le cabinet Carta).

Direction régionale de la Poste

Après de lourds travaux de réhabilitation, la direction régionale, actuellement sise dans des locaux loués rue de la République, ainsi que les “fonctions support et commerciale” s’installeront dans la poste Colbert. Elle n’accueillera donc pas de public. Pour mener à bien cette rénovation, le groupe a choisi Roland Carta, l’architecte du Silo, du Musée de Marseille, de l’hôpital européen, du Balthazar aux Quais d’Arenc, des Docks libres, du Fort Saint-Jean, etc…

Le plus prolifique des architectes marseillais ne touchera pas à l’extérieur du monument mais uniquement à ses agencements intérieurs. Malgré la diffusion d’une image sur les réseaux sociaux, le conseil en communication de Roland Carta refuse de donner plus de détails sur le projet architectural, parlant d’un embargo jusqu’au début du projet. La Poste n’a par ailleurs pas voulu indiquer la date de début du chantier, ni le montant de l’investissement que représente cette rénovation. Celui-ci doit être costaud puisque, d’après nos informations, le bâtiment ancien présente une importante présence d’amiante.

“immeuble de bureaux”

Ce chantier fait suite à la discrète parution cet été d’une annonce de La Poste immo, la filiale du groupe dédié au foncier, pour la “restructuration lourde de l’immeuble Colbert”. La société cherchait alors un maître d’œuvre pour une “surface de plancher de 14 700 m². Immeuble patrimonial, à destination d’un immeuble de bureaux”. Depuis des années et dès l’annonce du transfert du personnel, le bâtiment faisait baver les promoteurs. En 2010, un promoteur évoquait dans la Provence “Un très beau produit, probablement la plus vaste surface commerciale potentielle dans ce périmètre”.

A l’époque, le socialiste Patrick Mennucci y rêvait un marché alimentaire, idée qui lui aurait été soufflée par le chef Gérald Passédat. La direction de la Poste semblait alors décidée à se séparer de ce bien. L’immeuble Colbert fera à nouveau parler d’elle brièvement lors de la campagne des municipales en 2014, le candidat indépendant Pape Diouf partageant avec Patrick Mennucci l’idée d’en faire un marché couvert. Mais, déjà à l’époque, la Poste annonçait ne plus être vendeuse tout en restant mystérieuse sur la vocation qu’elle entendait donner au lieu.

Aujourd’hui encore, le groupe postal ne précise pas s’il sera seul à utiliser les 14 000 mètres carrés de bâtiment. “C’est tout l’objet de la réflexion de la Poste”, admet Laurent Mirallès. Compte-tenu de la durée de travaux annoncée et une livraison annoncée pour fin 2018, la Poste a bien le temps de trouver une utilité aux mètres carrés non utilisés.