La conseillère municipale LR Sylvie Carrega et son époux bientôt jugés pour escroquerie

Info Marsactu
le 22 Mai 2024
14

La conseillère municipale d'opposition (LR) et ancienne vice-présidente du département est renvoyée devant le tribunal correctionnel, le 18 septembre prochain. L'élue et son mari avaient demandé à un militant de souscrire à leur place plusieurs crédits à la consommation.

La conseillère municipale LR Sylvie Carrega et son époux bientôt jugés pour escroquerie
La conseillère municipale LR Sylvie Carrega et son époux bientôt jugés pour escroquerie

La conseillère municipale LR Sylvie Carrega et son époux bientôt jugés pour escroquerie

Passée l’émotion du deuil du patriarche, la rentrée judiciaire risque d’être sombre pour la droite marseillaise. Avant le procès des fausses procurations pour lesquels des cadres LR doivent comparaître, en septembre prochain, une autre élue des 11e et 12e arrondissements, est aussi renvoyée devant la sixième chambre du tribunal correctionnel, le 18 septembre. Il s’agit de Sylvie Carrega, conseillère municipale d’opposition et ancienne vice-présidente du conseil départemental jusqu’en 2021.

Elle est poursuivie pour des faits présumés de recel d’escroquerie, faux et usage de faux dont l’auteur principal présumé est son mari, Serge Carrega. Cette convocation vient accréditer des informations que Marsactu avait révélées au printemps 2021. Ouvrier et militant de terrain, longtemps proche du parti Les Républicains dans son secteur du 11/12, Fabien* a porté plainte contre les deux époux pour ce qu’il estimait être un abus de confiance. Par deux fois, en 2018 et en 2019, il est approché par Serge Carrega, pour l’inciter à souscrire en son nom, des prêts à la consommation auprès de Cetelem et Sofinco, pour un montant global de 52 000 euros.

Villas aux Camoins

À chaque fois, Serge Carrega, traminot de son état et militant politique auprès de son épouse, met en avant des projets immobiliers “aux Camoins” qu’il souhaiterait financer, via cette aide extérieure. Fabien, qui traverse une phase délicate sur le plan personnel, s’exécute. “Mon client est un homme de cœur, témoigne Victor Gioia, son avocat. À ses yeux, les élus bénéficient d’une aura sans limites. Face à quelqu’un d’important, dont il croit les propos, il ressent l’ascendant comme une autorité légitime“.

Serge Carrega n’appartient pas tout à fait au premier cercle d’élus qui depuis vingt ans gravitent autour de Jean-Claude Gaudin. Son épouse, Sylvie, en fait partie, elle qui est entrée dans l’équipe municipale en 2001, en même temps que Martine Vassal, quand la loi sur la parité a obligé les partis à féminiser leurs listes. Aux yeux de Fabien, Serge Carrega est un homme de confiance. En lui prêtant de l’argent, il a l’impression de faire partie de son entourage. Fabien est à l’époque en situation de faiblesse. Il souffre de longues phases de dépression qui altèrent sa lucidité, alors qu’il traverse des difficultés personnelles.

Incidents de paiement

En 2019, plusieurs fois, la machine se grippe. Les chèques promis par Serge Carrega n’arrivent pas à temps et Fabien se retrouve à devoir faire face à des incidents de paiement. Son salaire d’ouvrier ne lui permet pas d’assumer des traites de 750 euros. Il s’affole, tente de joindre Serge Carrega, soudain fuyant, puis monte au créneau auprès de l’élue qu’il connaît autant que son mari. À chaque fois, celle-ci élude ou se veut rassurante. Un temps, l’avocat Jacques Preziosi, époux de Nora Preziosi, conseillère départementale, sert de médiateur pour tenter de trouver un point d’accord. Un chèque était censé solder un premier emprunt, le remboursement promis ne viendra jamais et Fabien, dégoûté, finit par déposer plainte et contacte Marsactu pour rendre l’affaire publique.

Longtemps, il a cru l’enquête au point mort. Si les révélations de Marsactu ont coûté à Sylvie Carrega sa place sur la liste emmenée par Martine Vassal aux élections départementales de 2021, elle était toujours présente sur ses listes aux municipales de 2020. Et siège donc au sein du groupe d’opposition, une volonté pour Marseille. En compensation de la perte de son mandat départemental, elle a obtenu un emploi au CCAS de La Ciotat, elle qui longtemps a occupé le poste de vice-présidente de celui de Marseille. Une charge qui n’était pas dénuée d’avantages puisque l’élue municipale a bénéficié à plusieurs reprises de remboursements indus alors qu’elle accompagnait des bénéficiaires dans des voyages d’agrément, notamment en Italie.

En janvier dernier, une confrontation a eu lieu entre Sylvie Carrega et son principal accusateur, à propos de ces prêts réputés frauduleux. “Elle a rejeté la responsabilité sur son mari”, constate Victor Gioia. En défense de l’élue LR, son avocat Michel Lao, refuse pour l’heure d’entrer dans le détail, tant qu’il n’a pas pris connaissance de l’intégralité du dossier. “Tout ce que je peux dire aujourd’hui et qu’elle va probablement réfuter l’intégralité des faits reprochés, qui relève d’un litige purement civil“, explique-t-il à Marsactu. Le parquet ne partage pas ce point de vue puisqu’il poursuit l’élue et son mari pour faits d’escroquerie présumés.

Cet article vous est offert par Marsactu
Marsactu est un journal local d'investigation indépendant. Nous n'avons pas de propriétaire milliardaire, pas de publicité ni subvention des collectivités locales. Ce sont nos abonné.e.s qui nous financent.

Commentaires

L’abonnement au journal vous permet de rejoindre la communauté Marsactu : créez votre blog, commentez, échanger avec les autres lecteurs. Découvrez nos offres ou connectez-vous si vous êtes déjà abonné.

  1. Alceste. Alceste.

    A ce rythme là , l’aile VIP de la prison de Luynes va être surbookee et transformée en siège des LR ou annexe de la Mairie de Marseille.

    Signaler
  2. Emile Emile

    ces gens là illustrent parfaitement la faune parasite qui a encombré sous l’ère Gaudin (et encombre encore) la vie politique marseillaise.

    Signaler
  3. CAT13 CAT13

    Des gens médiocres sans envergure qui étaient là plus pour se servir que pour servir.

    Signaler
    • MarsKaa MarsKaa

      Des gens qui pensent que ça sert à ça la politique, qui n’ont aucune idée du rôle d’un élu dans la bonne marche d’un pays, aucun sens du bien public, aucune probité pensant que personne n’en a (la preuve, autour d’eux…), et à qui on a laissé croire que ce serait à jamais impuni…

      Signaler
  4. Moaàa Moaàa

    Crapuleux! Racailles !!

    Signaler
  5. barbapapa barbapapa

    fausse blondeur n’est pas honneur

    Signaler
  6. vékiya vékiya

    “En compensation de la perte de son mandat départemental, elle a obtenu un emploi au CCAS de La Ciotat”

    le recyclage des truffes n’a pas de limites

    Signaler
    • MarsKaa MarsKaa

      A se demander en quoi elle est indispensable, de quoi la remercie-t-on…

      Signaler
  7. julijo julijo

    un bel exemple de la loyauté, la probité, l’engagement des élus, héritiers de gaudin.
    et on n’a pas fini….

    Signaler
  8. RML RML

    Comment la droite exploite directement les pauvres…et les faibles.
    Avec les fausses procurations, ça nous fait deux beaux cas d’école…

    Signaler
  9. ruedelapaixmarcelpaul ruedelapaixmarcelpaul

    Vassal n’aura pas Moraine, Sperling, Ruas, J Ravier, et bien d’autres. Maintenant c’est Carrega qui risque l’inéligibilité. Qui va-t-elle mettre sur ses listes en 2026 ? Déjà qu’en 2020 elle avait eu du mal a fairee ses listes..
    https://www.laprovence.com/actu/en-direct/5891000/municipales-candidate-pour-vassal-lr-a-son-insu.html
    https://www.destimed.fr/municipales-marseille-denise-toros-marter-n-est-pas-candidate-sur-les-listes-de/

    Signaler
  10. demidi.aminuit demidi.aminuit

    Enfin! Ce n’est pas trop tôt ! Tout vient à point à qui sait attendre! Mon seul regret est que ce n’est là, que la partie visible de l’iceberg…. Creusez creusez messieurs dames, 23 ans de politique dont 12 ans de CCAS avec les Toussaint-Trouillet, il doit y avoir encore des cadavres dans la placard…

    Signaler
  11. MarsKaa MarsKaa

    Il serait intéressant d’enquêter sur la carrière et les revenus de ces deux là.
    Lui, traminot c’est à dire employé de la RTM, entreprise intimement liée au département. Comment y est-il entré et quelle carrière a-t-il faite ?
    Elle, carrière en politique, postes municipaux départementaux metropolitains ? idem : Comment a t-elle commencé et quelle a été sa carrière ?
    A tout hasard, des liens avec FO municipaux ?
    Quels faits d’armes de l’un et de l’autre ?
    Présents dans les bureaux de vote ?
    A quoi a servi l’argent extorqué au pauvre bougre ?
    Ouvrez la boite de pandore, il faut que ça sorte, qu’on se débarrasse politiquement de tout ces gens qui se nourrissent d’un système pourri qui detourne l’argent public dont on a tant besoin.

    Signaler
  12. Mano_GTA Mano_GTA

    Et bien, on savait qu’ils étaient bon à rien, mais on arrive maintenant à une affaire par jour. Faut il les LR changent encore de nom (après le RPR, l’UMP)? Mais je commence à mieux comprendre pourquoi ils voulaient construire de nouvelles prison, sans doute pour être plus à l’aise pour de futur séjour.

    Signaler

Vous avez un compte ?

Mot de passe oublié ?


Ajouter un compte Facebook ?


Nouveau sur Marsactu ?

S'inscrire