Incendie, travaux à effectuer : la centrale nucléaire de Tricastin en question

Incendie, travaux à effectuer : la centrale nucléaire de Tricastin en question

Effet Fukushima oblige, la superposition des mots « incendie » et « nucléaire » fait davantage de bruit qu’il y a quelques mois : le Guardian, qui a révélé la semaine dernière des échanges d’e-mails entre EDF, Areva et le gouvernement britannique pour gérer les relations presse après la catastrophe japonaise, y a consacré un article. Samedi après-midi, des panaches de fumée noire étaient visible au-dessus de la centrale de Tricastin (extrême Sud de la Drôme) après qu’un transformateur a pris feu.

Un incident sur lequel, en attendant l’évaluation de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui n’a pour l’instant pas répondu à notre demande, on doit se contenter de la version d’EDF (là aussi pas de réponse) : l’incendie « s’est déroulé dans la partie non nucléaire des installations et n’a aucune conséquence radiologique sur l’environnement et la population », a assuré l’électricien, reprenant mot pour mot le communiqué du 25 juillet 2010, où un incident similaire s’était déroulé.

Une répétition qui n’a pas échappé à Michèle Rivasi, députée européenne d’Europe Ecologie-Les Verts et fondatrice de la Criirad :

Au-delà des prescriptions de sûreté sur le réacteur n°1 (la centrale en compte 4), mis en service en 1980 (contre des inondations, des séismes, pour éviter qu’une piscine de refroidissement se vide ou encore de nouveaux contrôle au niveau des cuves, qui concentrent 20 des 32 « défauts » recensés en France), nos voisins lyonnais de l’ASN n’en sont pas à leur première alerte, avec notamment la découverte en février d’un problème sur les générateurs de secours, censés prendre le relais en cas de panne électrique pour assurer le refroidissement. C’est même un peu le boulot du gendarme du nucléaire comme nous l’avait expliqué leur homologue marseillais.

N’oublions pas qu’à côté d’autres installations du site, comme l’usine Socatri exploitée par Eurodif (Areva), ont déjà eu leur lot d’incidents, sans compter notre Cadarache départemental, qui entre un atelier mal protégé contre les séismes et des surprises dans les fûts de matières radioactives (au-delà d’un certain poids, il y a un risque de réaction nucléaire), n’est pas exempt de reproches.

Autre sujet sur lequel nous avons interrogé Michèle Rivasi, et qui était le thème d’un documentaire édifiant diffusé sur Arte : les parlementaires Bataille et Sido (duo d’élus de territoires où le secteur est un gros pourvoyeur d’emplois et de retombées, pourtant pas connus pour être anti-nucléaire) ont dans une version d’étape d’un rapport qu’ils préparent, mis en garde contre la sous-traitance en cascade. Jusqu’à 8 niveaux, ont-ils découvert…