Henri IV, le séducteur impénitent

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le 31 Mai 2012
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Henri IV, le séducteur impénitent
Henri IV, le séducteur impénitent

Henri IV, le séducteur impénitent

Un coup de poignard planté en plein cœur mettait fin au règne d'un roi connu pour ses heureuses saillies "Paris vaut bien une messe" et "la poule au pot". Plus encore, le roi réconciliateur des catholiques et des huguenots, le roi de l'Edit de Nantes, de la tolérance religieuse et de la liberté de culte est sublimé par le texte historiquement intransigeant du metteur en scène Daniel Colas.

Mais celui-ci a pris le parti original de retracer les amours multiples et les obsessions futiles du roi, mettant en lumière certaines de ses décisions politiques par le prisme d'une certaine frivolité et de préoccupations galantes. Car du choix de la fraise entourant la tête argentée du monarque à celui des alliances politiques avec les voisins européens dont dépend l'équilibre ténu de la paix, tout est affaire de sentiments. Las de la guerre et d’étriper ses ennemis, Henri IV préfère étreindre ses amours, tel un condamné à mort agrippe la robe du magistrat, sachant sa fin inéluctable. Face à son déclin imminent, le souverain retrouve ses ardeurs adolescentes, risquant pour elles d'embraser l'Europe.

Le Vert galant

Jean-François Balmer en vieillard magnifique redonne corps et humanité au Vert galant, l'homme perpétuellement amoureux et capricieux face à l'idylle impossible. Obsédé par la jeune Charlotte de Montmorency dont la beauté a fait sa réputation à la Cour, Henri IV la donne en mariage à son neveu le Prince de Condé, bossu de son état, machiavélique et "sodomite" auto-proclamé, espérant ainsi pourvoir vivre sa romance en toute tranquillité. Interprété avec verve par un Maxime d'Aboville sautillant, éructant et postillonnant son fiel et sa rancoeur de fils "bâtard" en quête de reconnaissance royale, le Prince de Condé, frustré par la négligence de son oncle à son égard, refuse de jouer l'époux complaisant. Et commet l'innommable en écartant Charlotte de la Cour et de son souverain.

Béatrice Angevin, en reine Marie de Médicis joue à merveille l'épouse bafouée, digne princesse italienne humiliée, colérique mais fragile, attendant vainement son couronnement. La représentation, bien qu'un peu longue – plus de deux heures -, des décors épurés et quelques sauts de voix non justifiés, reste néanmoins une réussite. Les costumes sublimes de Jean Daniel Vuillermoz – récompensé du Molière 2011 de création – ajoutent un plus incontestable à cette pièce historique jouée par dix-huit comédiens. Égayant son texte de répliques et de scènes humoristiques – telle celle de la confession d'Henri IV auprès du père Cotton – , Daniel Colas redessine subtilement et avec réalisme les traits familiers de cette image d'Epinal.

Le spectacle Henri IV le bien aimé est à découvrir jusqu'au 9 juin, mardi, jeudi, vendredi et samedi à 20 h 30; mercredi à 19 h. Tarifs: de 34 à 13 €. Renseignements et réservations au 0820 000 422 ou en ligne.

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Commentaires

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  1. Alain PERSIA Alain PERSIA

    Bravo à D.COLAS et à ses merveilleux comédiens!

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