Harcèlement sexuel au conservatoire d’Aix : l’ex-directeur placé en garde à vue
Soupçonné de harcèlement moral et sexuel, Jean-Philippe Dambreville a été entendu ce lundi en garde à vue dans le cadre de l'enquête préliminaire diligentée par le parquet d'Aix-en-Provence.
Le conservatoire à rayonnement régional Darius-Milhaud d'Aix-en-Provence. (Photo : ID)
Visé par de nombreux signalements pour harcèlement moral et sexuel, Jean-Philippe Dambreville a été entendu sous le régime de la garde à vue à Aix-en-Provence ce lundi 12 septembre. Chef d’orchestre, il était directeur du conservatoire de la Ville depuis 2012. Cet été, il a été sanctionné par la mairie d’une suspension de deux ans. Cette sanction est la conclusion de l’enquête interne, mais le volet pénal, lui, progresse.
Depuis l’ouverture de l’enquête préliminaire, plusieurs victimes ont été auditionnées par les enquêteurs. Selon nos informations, le directeur déchu a été confronté à l’une d’entre elles lors de sa garde à vue. Contacté ce matin, le procureur de la République d’Aix-en-Provence Jean-Luc Blachon précise que la garde à vue “pour harcèlement” a “été levée dans la soirée”. Elle avait démarré à la mi-journée. Le magistrat ajoute que “l’enquête se poursuit sur un mode préliminaire”. Cela signifie qu’à ce stade, Jean-Philippe Dambreville n’est pas mis en examen. Son avocat, Didier Jean-Pierre, n’a pas donné suite à nos sollicitations.
“Tactile”, “lourd” et “colérique”
Dans une enquête parue le 7 avril, Marsactu avait recueilli les récits de neuf femmes se présentant comme victimes des agissements de Jean-Philippe Dambreville. Toutes sont salariées ou anciennes élèves du conservatoire d’Aix-en-Provence et accusent le directeur de harcèlement moral et sexuel. Certaines ont déjà été auditionnées par le service des ressources humaines de la mairie, dans le cadre d’une enquête interne ouverte à l’automne 2021 pour “harcèlement moral et sexuel”.
Une salariée évoquait même un contact physique non consenti : “Il m’a embrassée dans le cou, a baissé mon chemisier découvrant juste mon épaule gauche qu’il a regardée et embrassée. Je suis restée sidérée, figée puis j’ai eu un mouvement de recul”. Les témoignages décrivent un homme “tactile”, “lourd” et pouvant être “colérique”. Plusieurs victimes assurent avoir quitté le conservatoire à cause du comportement de Jean-Philippe Dambreville.
Des alertes dès 2016
Le jour de la publication de notre enquête, la mairie annonçait la suspension provisoire du directeur. Quelques jours plus tard, une enquête préliminaire était ouverte. Les semaines passant, de nouvelles victimes ont continué de se manifester. Parmi elles : une ancienne élève, 17 ans au moment des faits et qui s’estime toujours “traumatisée”. À l’occasion d’un nouvel article, elle évoque dans Marsactu une main sur le “bas ventre” et une autre fois, une “main sur la cuisse”.
Suite à nos révélations la mairie d’Aix s’est montrée impliquée en effectuant début avril un signalement auprès du procureur. Mais selon certaines sources, cela n’a pas toujours été le cas. Plusieurs responsables syndicaux et victimes assurent avoir alerté les services municipaux dès 2016 sur les actes de Jean-Philippe Dambreville. Interrogée par nos soins, la Ville n’avait pas souhaité commenter. Mais lors du conseil municipal de juillet dernier, le directeur général des services a finalement reconnu avoir été informé il y a six ans de “propos verbaux irrespectueux de la part du directeur”.
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Apres le conservatoire d’Aix, un article sur celui d’Istres ??
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