Gaz non conventionnel : en Provence, les collectifs disent méfi

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le 15 Avr 2011
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Gaz non conventionnel : en Provence, les collectifs disent méfi
Gaz non conventionnel : en Provence, les collectifs disent méfi

Gaz non conventionnel : en Provence, les collectifs disent méfi

Le premier ministre l’a promis : les permis « de gaz de shit, euh de de schistes », c’est fini. Mais si toutes les autorisations doivent être « annulées », ce qu’on imagine les compagnies ne vont pas accepter sans tenter d’obtenir des dédommagements, et si la course à l’échalote UMP/PS pour savoir qui déposera la proposition de loi la plus écolo semble en bonne voie d’interdire toute exploitation de ces gisements controversés à l’avenir, les collectifs qui ont fleuri un peu partout en France restent vigilants, avec une « manifestation décentralisée » prévue pendant trois jours.

Avec l’idée que tant qu’une loi n’est pas votée la partie n’est pas gagnée, mais aussi avec en tête la porte laissée entrouverte par François Fillon : « Il n’est pas question de sacrifier notre environnement, mais il n’est pas question, non plus, de fermer la porte à des progrès technologiques qui permettraient demain d’accéder à de nouvelles ressources énergétiques ». Bref, s’il y a moyen que tout cela se fasse dans des conditions « acceptables », pourquoi pas. Et en sachant que l’industrie gazière ne compte pas laisser le filon s’échapper aussi rapidement.

Le flou à Gardanne

En Provence, où deux manifestations sont prévues (ce vendredi à 12h30 devant la sous-préfecture d’Aix et samedi à 10h devant la préfecture à Marseille), les collectifs ont une raison supplémentaire de s’inquiéter : si les quatre demandes de permis à l’étude qui cernaient la région ne semblent plus à l’ordre du jour, reste le permis de Gardanne, déjà accordé et un peu particulier : pas de gaz de schiste ici, mais du gaz de veines de charbon (coalbed methane), comme nous l’expliquions en février.

S’il s’agit également de gaz non conventionnel, dixit l’Institut français du pétrole, c’est-à-dire que l’exploitation ne se fait pas aussi simplement qu’avec un poche de gaz où il suffit de forer, son sort n’a pas été évoqué vu la focalisation sur les gaz de schistes. En visité à Marseille début avril, José Bové, tête de pont de la mobilisation, avait d’ailleurs évoqué le « permis de gaz de schiste de Gardanne »

Interrogée à l’occasion d’un forum sur les énergies renouvelables dans l’ancienne cité minière, la vice-présidente du conseil régional Annick Delhaye (Europe Ecologie-Les Verts) reconnaissait qu’elle était dans le flou sur cette question. Dernière inquiétude des collectifs : le permis Rhône Méditerranée, situé lui en mer, et qui est déjà bien plus avancé. Sur son site Internet, Melrose Resource indique que les résultats des études sismiques menées entre novembre et février, controversées en raison de la proximité du sanctuaire de mammifères marins Pelagos, devraient être connus au troisième trimestre 2011.

Un lien Gaz de charbon : le discret permis de Gardanne, sur Marsactu

Un lien Le site du ministère de l’Ecologie qui a été mis a jour récemment pour faire le point sur les permis, les procédures etc.

Un lien Le site du collectif de vigilance gaz de Gardanne et un site qui recense les différents collectifs dans le grand Sud


Chemin des Mines, 13120 Gardanne, France

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Commentaires

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  1. Achim Gertz / CAP21.13 Achim Gertz / CAP21.13

    Concernant le permis en mer j’ai une information complémentaire: Melrose a cédé 3/4 de cette activité à la Cie Noble Inc. , spécialisé dans le forage en eaux profondes. Les resultats des études sont en effet annoncés pour le 3. trimestre, mais j’ai déjà trouvé deux fois la trace d’estimations basées sur les premieres études. Par exemple sur cette page :
    http://translate.google.fr/translate?hl=fr&sl=en&tl=fr&u=http%3A%2F%2Fwww.pennenergy.com%2Findex%2Fpetroleum%2Fdisplay%2F1454213021%2Farticles%2Fpennenergy%2Fpetroleum%2Foffshore%2F2010%2F07%2Fnoble-farms_into_melrose.html&anno=2
    en dernière ligne : ont été trouvé quelques structures larges avec un potentiel de 10 TCFE; j’ai mis un peu de temps pour trouver :les TCFE sont une unité de mesure anglosaxonne du monde petrolier : “Trillions Pieds Cube Equivalent.” et 10 c’est déjà pas mal ….
    CAP21 des Bouches du Rhône restera vigilant sur le devenir de ces projet, car totalement opposé au forages aux large de Marseille.
    A Gertz, délégué CAP21.13

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  2. Gérard MEDAISKO Gérard MEDAISKO

    Contrairement à Stéphane Hessel, je dis aux différents collectifs “Impliquez vous” et non pas “indignez vous”. Je suis géologue-conseil et m’occupe de gaz et d’huiles de schiste depuis une dizaine d’années. Il ne s’agit pas du diable en personne mais d’une ressource naturelle au même titre que le charbon et les minerais que l’on exploite depuis plus de cent ans, en France comme ailleurs. Leur exploitation a certes donné lieu à des catastrophes (coups de grisou, glissements de crassiers et de terrils par suite du ruissellement des eaux de pluis…etc mais elle n’a pas été arrêtée pour autant. De même, les accidents de voitures et d’avions n’ont pas mis un frein à la circulation automobile ou au transport aérien. Le risque zéro n’existe pas mais toute exploitation se doit d’être encadrée et surveillée (d’où votre implication). Le documentaire GASLAND ne concerne nullement le gaz de schiste et Josh Fox ne s’est jamais vu offrir 100.000 dollars US par une société pétrolière pour louer son terrain,pour la bonne raison que ce terrain appartient à ses parents et qu’à l’époque les compagnies pétrolières offraient à leurs voisins entre 4.000 et 5.OOO dollars,sommes qui ont beaucoup augmenté depuis à la suite des découvertes qui ont été faîtes. Quoiqu’il en soit, je souhaiterais organiser, en terrain neutre (une grande école lyonnaise ou un auditorium dépendant d’une préfecture ou d’une mairie) une rencontre entre les différents acteurs: collectifs d’une part et représentants des sociétés pétrolières intéressées ainsi que des professionnels indépendants
    de l’autre pour discuter d’un modus vivendi en toute sérénité. N’oublions pas que les énergies renouvelables coûtent des milliards d’euros aux contribuables que nous sommes tous alors que l’exploration des hydrocarbures dits “non conventionnels” et que je considère personnellement comme “conventionnels” ne leur coûte rien.

    Gérard Medaisko

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