Gaudin : "Ça fait dix-huit ans que je suis maire, guili-guili"

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le 17 Juin 2013
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Gaudin : "Ça fait dix-huit ans que je suis maire, guili-guili"
Gaudin : "Ça fait dix-huit ans que je suis maire, guili-guili"

Gaudin : "Ça fait dix-huit ans que je suis maire, guili-guili"

Jean-Claude Gaudin ne laisse toujours que peu de choses au hasard dans la préparation des conseils municipaux. C'est sûrement pour cela qu'il a besoin de trois mois entre chaque séance. Ce matin, pour bien donner le ton des 6 heures de débat, il a ménagé la possibilité d'un propos liminaire avant l'examen de tout rapport. À ce petit jeu, Christophe Masse a tout de suite pris part aux réjouissances : "Ce n'est pas un conseil municipal que vous nous avez conviés mais plutôt à un meeting de campagne." Et le président du groupe PS-Modem d'égréner les "rapports gadgets" présentés au vote dont l'Arena, le téléphérique et le casino. "Il vous fallait meubler, gagner du temps, promettre ce que vous n'avez pas pu proposer depuis dix-huit ans", a-t-il conclu. Il a déroulé son discours de premier opposant en se gardant de dévoiler l'habit de candidat aux primaires socialistes qu'il enfilera officiellement demain.

"C'est une déclaration de candidature aux primaires socialistes", a pourtant d'emblée répondu le chef de file du groupe de droite, Yves Moraine à qui le maire de Marseille avait laissé la priorité sur la riposte. "Comme ce sont de bonnes idées, vous biaisez, vous ergotez, vous discutaillez", s'est-il gaussé suscitant les approbations sonores de Nora Preziosi. Au lieu de les mettre dans un programme, "nous inscrivons ces projets dans une réalité administrative", poursuit l'avocat. Une réalité de papier en somme, ce qui dans la bouche du maire lui-même a donné à propos du casino : "On fait une étude, et puis on verra".

Teissier modère ses alarmes

Oui, ce conseil était surtout l'occasion de renforcer les positions déjà prises dans le débat public. Peut-être encore plus que d'habitude les élus les moins en vue n'ont pas aperçu la lumière et les interventions pourtant travaillées des écologistes et des communistes ont résonné dans le vide. Dans la mécanique bien rodée du jeu politique, Gaudin offrait même une tribune à Guy Teissier. Et visiblement, le réchauffement climatique frappe aussi l'hémicycle Bargemon. Le maire des 9e et 10e arrondissements se fait de moins en moins concurrent du sortant pour tenter de se poser en aiguillon politique de sa majorité. Les policiers municipaux, c'est lui. L'arrêté de péril concernant le bidonville de la Capelette, c'est encore lui. L'arena, c'est toujours lui : Euroméditerranée qu'il préside "a déjà fait les études de faisabilité" que le maire commande pour 320 000 euros. Sur ce sujet, Teissier s'efforce de maintenir la pression comme lorsqu'il s'étonne que le téléphérique ne soit ni compris dans les compétences de la municipalité ni dans le plan de déplacements urbains voté par la communauté urbaine.

Comme à la plupart de ses dernières sorties, la gauche boit du petit lait et la droite enfile son casque anti-bruit. Gaudin, qui ces derniers temps multiplie les apparitions publiques inattendues comme lors du passage de la Transhumance, préfère écouter les doux retours de la rue : "Aujourd'hui, nous avons le sentiment qu'avec ce que nous avons organisé, avec les fêtes qui se déroulent, le peuple de Marseille est assez content." Prière de préférer ce sondage à ceux qui immanquablement le donne en retard dans les intentions de vote face à ses potentiels concurrents socialistes : "Ça fait dix-huit ans que je suis maire, guili-guili, guili-guili", a résumé un Gaudin aussi relâché qu'agacé en fin de séance en réponse aux remarques incessantes de Patrick Mennucci.

Divisions au PS

Les socialistes, venons-y. Force est de constater qu'Yves Moraine n'a pas tort quand il constate que le contexte est à "étaler les divisions". "Bientôt, nous ne serons plus que trois ou quatre à Faire gagner Marseille", plaisante hors micro une élue socialiste. Il est vrai qu'avec le vote de la mise en retrait de Childéric Muller et l'exclusion pour trahison budgétaire d'Elisabeth Saïd, les rangs sont clairsemés, d'autant plus quand quelques absences s'ajoutent. Sylvie Andrieux s'est elle – de sa propre initiative nous dit-on – exilée au centre de l'hémicycle où elle voisinnait avec Marine Pustorino.

Ceux qui restent ne sont pas tous sur la même longueur d'onde et le président Masse doit s'efforcer de trouver le dénominateur commun, inévitablement le plus petit. Ainsi, à ses yeux, le plan local d'urbanisme est présenté comme le fruit d'"une équipe peut-être un peu en dehors des réalités". Tout est dans le "peut-être", Eugène Caselli a finalement voté ce PLU en tant que président de la communauté urbaine. Sur le casino, la position s'arrête aussi au milieu du gué. Florence Masse s'est retrouvée à critiquer l'impact d'une telle installation dans une ville où la pauvreté est forte tout en saluant les millions d'euros qu'elle pourrait rapporter. "Nous ne pouvons vous soutenir" a constitué l'habile conclusion de son intervention. Patrick Mennucci et Nathalie Pigamo, par ailleurs porte-parole de Marie-Arlette Carlotti ont voté contre, Christophe Masse et Eugène Caselli ont préféré l'abstention. À côté, les turpitudes de la droite avec la fronde de Robert Assante qui n'a pas pris part au vote du PLU deviendraient presque pâlottes.

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Commentaires

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  1. Electeur du 8e Electeur du 8e

    “… avec les fêtes qui se déroulent, le peuple de Marseille est assez content.” Bref, le prof d’histoire Gaudin se contente de la Rome décadente : panem et circenses, c’est bien suffisant pour “le peuple”. Il serait inconvenant que celui-ci se plaigne de n’avoir ni transports collectifs suffisants, ni équipements sportifs en bon état, ni politique d’urbanisme cohérente… Mais c’est vrai que le téléphérique et l’Arena y pourvoiront ! 18 ans, ça suffit !

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  2. ALAIN PERSIA ALAIN PERSIA

    ” Et vl’an passe moi l’éponge!
    Et vl’an fais moi guili guli ”
    Chantait F.REYNAUD
    Et bien NON , M.GAUDIN , malgré vos éternelles manœuvres mises en scène par votre mentor BERTRAND, le peuple marseillais ne passera pas l’éponge sur l’ardoise que vous ne cessez d’augmenter !

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  3. joliette13 joliette13

    C’est sûr, on fait des études, on dépense les deniers publics et après on verra si c’est faisable ou pas. Parfois, on sait que ce n’est pas faisable, mais on le fait quand même car on a fait des études (voir le tram de la rue de Rome). Au rythme des mouvements incessants du casino marseillaise, véritable toupie autour du port, heureusement qu’on ne fait pas d’étude dès que Gaudin a une idée parce que sinon !!

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  4. GM GM

    oui les fêtes c’est bien ,mais on aimerait bien que les choses commencent à fonctionner car en 18 ans pas grand chose n’a été fait pour le bien-être de la population !!!

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  5. Cassandre Cassandre

    Panem et circenses et transports en commun inexistants, c’est le résumé de la politique à Marseille.

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  6. Citoyen de L'Estaque Citoyen de L'Estaque

    Qui peut aujourd’hui battre Jean Claude GAUDIN, Sénateur Maire de Marseille depuis 18 ans ? Avec tout le respect républicains que l’on se doit d’avoir pour eux, les postulants déclarés issus de toutes les obédiences politiques en lice, au demeurant sincères et déterminés, me paraissent un peu tous très malingres devant cet « animal » politique. Le maire actuel pérennise, il l’a dit, la pensée de Gaston DEFERRE toujours, par lui, aussi présent dans l’inconscient des marseillais. Son envergure politique rayonne, et imbibe le territoire national.Par sa prestance JCG demeure un plier du Sénat. A ce jour plus aucune personnalité politique métropolitaine ne peut prétendre le battre car il reste le véritable hériter historique des vieux combats qui se sont déroulés dans le cité phocéenne. Jean Noël Guerini écarté temporairement,par les frasques entrepreneuriales de son frère, a été contraint et forcé de se mettre en réserve de la république. Le combat entre les deux, aurait eu une autre envergure et le résultat, compte tenu des véritables forces politiques qu’ils représentent, alors très incertain.
    Maintenant,Jean Claude Gaudin, possède encore un avenir de cadet d’école militaire, et continuera, comme il l’entend,de faire des guili-guili…. à souhait à tous les opposants de tout bord.
    Marseille a besoin d’un vrai capitaine du ferry boat..

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  7. Jean Valjean Jean Valjean

    Vu l’état des inscriptions scolaires actuellement, je propose que Jean-Claude Gaudin s’en aille sans mot dire, toute honte bue.

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  8. Marseil Marseil

    18 ans d’immobilisme. 18 ans d’absence de vision, de stratégie, d’ambition. 18 ans de gestion à la petite semaine, avec les copains et les coquins….

    Bref, il est temps que ça change !

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  9. Dazibaos Dazibaos

    HEU ! Le conseil municipal se réunit SEULEMENT que tous les 3 mois 4fois/an pour la deuxième ville de France … JE RÊVE avec tous les problèmes et l’état déplorable que connait cette ville ,
    cette ville marche sur la tête , en comparaison celui du Conseil de Paris ! Qui se réunit de 9 à 11 fois par an , et se déroulent sur un, deux voire trois jours consécutifs en fonction de l’importance de l’ordre du jour … Parisien tête de veau , a ce tarif là je veux bien être une tête de veau à Marseille …

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  10. Marre de leurs magouilles Marre de leurs magouilles

    Ouvrez les yeux Marseillais. Marseille et ses habitants sont manipulés par un Maire atteint d’une pathologie dangereuse faisant partie de la famille des psychoses délirantes chroniques qui n’est autre que la mégalomanie. Le Maire et quelques un des ses adjoints ont instauré au sein de la Mairie une forme de dictature avec pour entretenir ce système son directeur de Cabinet M. Claude BERTRAND et son adjointe Mme Anette PLACIDE. Ces trois là ont tous les pouvoirs sur Marseille et pas le pouvoir de faire du bien à notre chère belle ville. Alors il est temps de laisser la place à un candidat bien intentionné pour reprendre les rennes de Marseille et assainir cette ville qui le mérite. Trop de vilaines affaires les concernant sont étouffées! Pitié, mettons tous un cierge auprès de notre “bonne mère” afin qu’un candidat honnête se présente et soit élu, peu importe son étiquette politique. Nous marseillais nous voulons quelqu’un qui travaille dans l’intérêt général.

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