Fermées, repoussantes, ennuyeuses, risquées, flippantes : le classement des villes à la sauce Ravi
Fermées, repoussantes, ennuyeuses, risquées, flippantes : le classement des villes à la sauce Ravi
Où faut-il envoyer son cher bambin étudier, où faut-il aller se faire opérer et même où faut-il faire son nid ? Les kiosques fleurissent régulièrement de palmarès qui nous promettent de répondre à ces question pratiques. Le Ravi vient, de son propre aveu, de « céder à la tentation » avec un classement des villes de Provence-Alpes-Côté d’Azur… à fuir. Un contre-pied des équivalents pour les villes les plus attractives en forme de pied de nez et de mise en garde.
Pour expliquer sa démarche et lancer le débat sur cette pratique, le mensuel régional a invité les médias à l’occasion de la sortie du numéro de janvier. « Depuis 7 ans, nous n’en avions jamais fait. Nous avons un regard assez critique sur ce marronnier de la profession, mais en même temps, en tant que lecteur, on se précipite dessus », justifie Michel Gairaud, rédacteur en chef. Et on avoue que de la gestion des communes à l’attractivité des territoires en passant par les grandes fortunes, on fait pareil.
Les HLM, c’est bon ou pas bon ?
A l’image du quotidien britannique The Guardian, à la pointe du mouvement Open Data et toujours enclin à fournir les données brutes qui servent à ses infographies et autres cartes interactives, il tient à « donner les clés à [ses] lecteurs en mettant en ligne les tableaux, les données, pour comprendre, décortiquer et on espère contester le classement. On aimerait bien qu’un dialogue se noue à partir du site ».
Ne faisons pas durer le suspense plus longtemps : c’est Fréjus qui décroche la timbale, talonné par Draguignan, La Ciotat, Menton et Orange. « Marseille n’est pas si mal classée, avec une 18e place (sur 29, ndlr), mais dans la catégorie « Ennuyeuse » elle est en 7e position, ce qui est préjudiciable pour la future capitale européenne de la culture », note-t-il. Tout en s’empressant de rappeler que si le nombre de librairies est incontestablement pertinent, le choix de la part de la population âgée de plus de 75 ans pour mesurer l’ennui peut par exemple se discuter.
« Quand vous regardez le classement des villes où il fait bon vivre, qu’est-ce que cela veut dire que le prix du m2 est cher ? Est-ce que cela vous donne envie d’y habiter ou pas ? En général on ne va pas au bout des critères, on se précipite sur les résultats. Mais de quel droit celui qui fait le palmarès va nous imposer sa manière de voir ? Le pourcentage de HLM, instinctivement, ce n’est pas bon. Et bien nous on pense que cela montre une volonté d’organiser le vivre ensemble. C’est déjà entrer dans une subjectivité, sauf que d’habitude on ne le présente pas comme ça », complète Nicolas Meunier, économiste et membre de l’association la Tchatche, qui édite le journal.
Chiffre sacralisé
Dans son dossier, Le Ravi donne par ailleurs la parole à un universitaire spécialiste des médias, qui souligne que ces outils, comme le classement de Shangaï qui sert d’étalon aux universités, ne sont pas neutres idéologiquement, et à un statisticien, qui s’interroge sur la place du chiffre dans notre société, des médias aux politiques en passant par les citoyens. « La vie est compliquée, les dossiers sont compliqués. Résumer cela avec un premier et un dernier, cela rassure, cela permet de se dire que l’on maîtrise », glisse Michel Gairaud.
Qui prévient : « Parce qu’on amène un chiffre, on peut donner l’illusion que la politique est bonne. Mais il peut y avoir un conseil municipal tous les mois, si le maire est exécrable et coupe la parole… » Dans la salle, la discussion s’engage autour de la propreté, absente des indicateurs : comment la mesurer à partir du nombre d’agents si le fini-parti les amène à expédier le boulot ?
Seule certitude : « pourtant, l’ordre général du classement final a un sens et recèle peu de surprises. Car il reflète surtout, comme tout palmarès, les questions que se posent ceux qui l’ont fait… et ceux qui le lisent », conclut l’article de Nicolas Meunier. Même si l’UMP est proportionnellement plus présent dans la région et si certains critères ne dépendent ni du maire ni des politiques en général, faut-il s’étonner que ce parti truste les 7 premières places ?
Commentaires
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Que vive le RAVI et que vive MARSACTU !!!
Alors Julien, qu’en est-il de cette rencontre avec le Ravi et de la discussion que vous vous apprêtiez à tenir avec vos confrères… Peut-on espérer voir aboutir une sorte de “partenariat de bons offices” entre le Ravi et Marsactu pour le meilleur de l’info sur iPod … notamment ?
… et oui, une nouvelle information alternative, pour de nouveaux lecteurs alternatifs … toujours plus près du soleil … va falloir penser à remplacer la cire …
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