Faute de stade Vélodrome, la fête des écoles publiques 2017 pourrait être annulée
La fête des écoles publiques qui accueille des milliers d'élèves marseillais depuis 1948 pourrait être annulée en 2017. La société Aréma dit ne pas pouvoir mettre à disposition le Vélodrome et propose le petit stade Delort. Derrière ce motif se cache un bras-de-fer financier autour de l'utilisation du stade.
Faute de stade Vélodrome, la fête des écoles publiques 2017 pourrait être annulée
La fête des écoles publiques de Marseille aura-t-elle lieu en 2017 ? Cette vénérable institution donne l’occasion à près de 10 000 écoliers marseillais de fouler la pelouse du Vélodrome sous les yeux énamourés de 40 000 spectateurs. Découpée en tableaux vivants sur des thèmes éducatifs, la fête en sera à sa 69e édition l’année prochaine. Sauf que la manifestation pourrait être purement et simplement annulée par l’organisateur, l’association Fête des écoles publiques de Marseille, affiliée à la Ligue de l’enseignement. Le sujet était à l’ordre du jour de l’assemblée générale de l’association, mercredi 30 novembre.
De cela, ni la présidente Suzanne Guilhem, ni la coordinatrice, Bérénice Guyot ne veulent dire un mot. Mais, en coulisses, chacune se bat pour trouver une solution à ce qui serait une première dans l’histoire de cette institution. La raison de ce risque d’annulation tient à une modification de taille. Depuis qu’elle existe, ou presque, la fête des écoles publiques a pour écrin le stade Vélodrome. En 2016, en raison de l’Euro de football, les écoliers, les enseignants et leurs parents ont dû migrer vers le Palais des sports tout proche.
La solution du stade Delort
Pour l’édition 2017, Aréma, la filiale de Bouygues qui gère le stade depuis le contrat de partenariat public-privé de sa reconstruction ne souhaite pas accueillir la manifestation. Elle propose à l’association de migrer vers le stade Delort, la petite enceinte dédiée à l’athlétisme et au rugby et pouvant accueillir jusqu’à 15 000 spectateurs. Une enceinte loin d’être à la hauteur de la forte affluence publique de la fête des écoles.
Officiellement, il s’agit d’abord d’une question de calendrier : “Les nombreux jours de répétition prévus au mois de juin avant la manifestation ne sont pas compatibles avec le calendrier d’occupation du stade, explique-t-on à Aréma. Notamment en raison d’options posées pour des grands concerts.” La deuxième raison est financière : le jour de la manifestation, 10 000 enfants foulent la pelouse du stade occasionnant “d’importants frais pour le traçage”, la réalisation des marquages blancs qui dessinent le rectangle vert.
Plus forte affluence 2015, hors OM
La dernière raison n’est pas dite mais elle est également pécuniaire. La fête des écoles coûterait cher et surtout ne rapporte pas un rond à Aréma alors qu’en 2015, elle a offert la plus forte affluence au stade en dehors du match de rugby du Top 14, Toulon-Toulouse et loin devant Paul Mac Cartney. Or, Aréma est censé faire son beurre sur ces évènements annexes qui émaillent la vie du stade.
En effet, dans le cadre de la convention de partenariat public-privé qui lie la Ville à cette filiale de Bouygues qui a reconstruit le stade et assure sa gestion pour 35 ans, il est prévu qu’Aréma mette à disposition de la municipalité propriétaire, l’équipement public un certain nombre de jours par an.
Évènements de service public
Le périmètre du contrat de partenariat distingue deux niveaux de responsabilité : “Le partenaire Aréma assure sur la durée du contrat, l’entretien, la maintenance le gros renouvellement et une partie de l’exploitation du stade Vélodrome.” Cette exploitation concerne notamment les concerts, les matchs de rugby ou de foot et l’accueil d’évènements dits “corporate”, congrès et séminaires…
Font exception à cette liste, les matches de l’équipe résidente, l’Olympique de Marseille, les évènements internationaux comme l’Euro 2016 et les “évènements de service public”. En 2015, la Ville a organisé quatre manifestations de ce type. Or, la convention précise :
“Pour ces évènements hors champ du périmètre d’intervention d’Aréma, le partenaire assure des astreintes techniques permettant le bon fonctionnement du stade”.
Pour la fête des écoles, évènement de service public s’il en est, le stade, et donc Aréma, a accueilli entre 2500 et 5000 enfants sur la pelouse durant trois jours de mai pour les séances de répétition. Le jour J, le 9 juin 2015, c’était 12 000 enfants et 1000 enseignants qui foulaient le rectangle olympien ainsi que 40 000 spectateurs dans les gradins.
L’inconnu financier
Même si tous ne payent pas, le billet d’entrée est fixé à 6 euros pour les adultes et 2 euros pour les enfants de moins de 11 ans. Aréma aimerait donc qu’une partie de cet argent aille dans ses poches ou soit compensé par la Ville. En effet, comme on peut le lire sur le site municipale : “La Ville de Marseille et la Caisse des écoles participent en grande partie au financement de cette opération par le versement de subventions”.
L’association s’est donc tournée vers la Ville pour servir d’intermédiaire. Dans les couloirs de l’hôtel de ville, on glisse que tout sera fait pour que celle-ci ait lieu. “Nous tentons de faire baisser la somme qu’Aréma réclame en compensation des travaux sur la pelouse”, glisse-t-on. Du côté de la filiale de Bouygues, il n’est pas fait mention d’une somme en jeu. Nul doute que cette menace sur une tradition marseillaise nourrisse les débats au conseil municipal, ce lundi.
Commentaires
L’abonnement au journal vous permet de rejoindre la communauté Marsactu : créez votre blog, commentez, échanger avec les autres lecteurs. Découvrez nos offres ou connectez-vous si vous êtes déjà abonné.
Vous avez un compte ?
Mot de passe oublié ?Ajouter un compte Facebook ?
Nouveau sur Marsactu ?
S'inscrire
C’est le contribuable qui finance le stade chaque année avec ses impôts à un niveau qui vaut largement le montant de l’investissement initial et celui du fonctionnement annuel et celui-ci est indisponible pour les missions de service public !
Beau partenariat public / privé !
Se connecter pour écrire un commentaire.
Oui, 12 millions d’euros par an versés par les contribuables marseillais, seulement, pendant 35 ans. Et pour ce prix *modeste*, les minots n’auraient pas le droit de fouler une fois par an la pelouse du stade…
On sent la compétence qui, du côté de la ville, a été mise dans l’élaboration du contrat de PPP (sigle qui veut dire “plein les poches du privé”, rappelons-le).
Se connecter pour écrire un commentaire.
si c’était la fête des écoles catho gaudin aurait arrangé ça vite fait
Se connecter pour écrire un commentaire.
Je suis d’accord avec Arema, annulons la fête des écoles, ça économisera un peu de tout ce que coûte ce PPP. Et si l’argent est coincé sur une ligne budgétaire dédiée aux écoles, il y a largement de quoi faire hors de la comm’ !
Se connecter pour écrire un commentaire.