Européennes : Marseille et l'eurorégion Sud-Est font Front

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le 26 Mai 2014
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Européennes : Marseille et l'eurorégion Sud-Est font Front
Européennes : Marseille et l'eurorégion Sud-Est font Front

Européennes : Marseille et l'eurorégion Sud-Est font Front

Les drapeaux français sont de sortie aux fenêtres du siège marseillais du Front national. D'habitude très discret, le local de la rue d'Armény revendique l'étiquette tricolore au soir d'élections européennes qui l'ont porté à la première place nationalement comme dans la circonscription Sud-Est. Le parti d'extrême-droite enverra cinq députés issus de cette eurorégion au parlement européen pour treize sièges en jeu. Il arrive en tête avec 28,18 % des voix contre 22,40 % à l'UMP de Renaud Muselier et 11,87 % au parti socialiste.

"C'est une énorme victoire, se réjouit le directeur de campagne du Front national, Gaël Nofri. Passer d'un député européen à cinq, c'est une réussite évidemment. On bat l'UMP sur ses propres terres. Ici plus qu'ailleurs, le PS s'effondre. Et le candidat, ce n'était pas n'importe qui, c'était Vincent Peillon c'est aussi le promoteur d'un certain nombre de dérives dans l'éducation, notamment avec la théorie du genre."

Pour les autres listes, une telle victoire du FN quoiqu'attendue après ses nombreuses victoires aux municipales reste difficile à accepter. "C'est un mauvais message qu'on envoie à l'Europe et à l'international. Dans ce scrutin, la France sort profondément affaiblie sur le plan économique et surtout sur le plan politique. Il est clair que sous la présidence de M. Sarkozy le Front était à 6 % et sous la présidence de M. Hollande, le Front est à près de 25 %", a commenté la tête de liste UMP Renaud Muselier. "Je réaffirme que l’extrême droite n’apporte aucune solution et continuerai mon combat contre leur vision rétrograde", commente quant à elle dans un communiqué Marie-Christine Vergiat, son homologue du Front de gauche, reconduite à son siège. "Les gens se libèrent sur le vote Front national. La dédiabolisation de Le Pen et Philippot a fonctionné. Et quand la mairie a basculé, ils ont encore moins de scrupules à aller voter FN", pose de son côté le patron du PS 13 Jean-David Ciot.

Peillon, double échec

L'autre face de ce scrutin montre une gauche en déliquescence. L'ancien ministre de l'Education essuie il est vrai pour la seconde fois un énorme échec dans le Sud-Est, évitant de peu de réaliser le plus mauvais score du PS, finalement réalisé par Edouard Martin dans l'Est. Il réussit à faire pire que la baffe déjà reçue en 2009 où il avait recueili 14,5 % des voix. Mais, à la fédération socialiste rue Montgrand, on minore la défaite : "Le Front très en tête ici, ce n'est pas très étonnant, commente le premier secrétaire fédéral Jean-David Ciot. Ceux qui n'avaient pas voulu voir qu'il avait fait de très bons résultats aux municipales en PACA le voient ce soir. C'est un échec de la majorité mais objectivement, on avait deux députés, on en aura deux."

Cet effondrement ne profite pas aux autres formations de gauche. Europe écologie qui avait réalisé 18 % des voix en 2009 et trois sièges envoie à Bruxelles et Strasbourg la seule Michèle Rivasi (9,31 %). Karim Zéribi va donc désormais devoir se contenter de ses mandats marseillais.

Cela n'est pas non plus un triomphe pour l'UMP. Ciot évoque même "un échec de la droite et de Renaud Muselier avec le passage de cinq eurodéputés à trois". Pour son retour en politique, l'ancien premier adjoint de Jean-Claude Gaudin n'a pas réussi à tirer la droite. S'il gagnera bientôt Bruxelles, il aura sûrement regardé avec circonspection les résultats dans sa ville. Car si le maire de Marseille salue dans un communiqué un score local "supérieur de 5 points à la moyenne nationale de l’UMP", Renaud Muselier patine même dans sa ville. Avec 24,85 % des suffrages exprimés, il se classe certes loin devant le PS (12,31 %) mais reste six points derrière Jean-Marie Le Pen (30,28 %). Pire, il réalise douze points et 50 000 voix de moins que Gaudin au premier tour des dernières municipales, un écart que ni l'abstention (63 %) ni la présence d'une liste UDI conduite par Sylvie Goulard, réélue ce dimanche, ne saurait complètement justifier (5,7 % à Marseille). A l'opposé, Le Pen ne perd que 7 000 voix par rapport au score municipal de Ravier : les électeurs FN sont restés mobilisés.

La région PACA en 2015 ?

"C'est une déception nationale et sur notre grande région, a commenté l'intéressé à la fédération UMP. […] On fera le point en bureau politique mardi. Entre les municipales que nous avions gagnées et aujourd'hui, le fait est que nous ne nous retrouvons pas suffisamment bien placés."

Face aux journalistes, Renaud Muselier s'est vite consolé grâce la victoire annoncé du parti populaire européen à l'échelle continentale et a fini par tourner son regard vers les scrutins locaux à venir. "Normalement, nous avons des régionales et des cantonales dans six mois et, dès à présent, ils commencent à nous enfumer à gauche en expliquant qu'il faut changer. […] Je ne crois pas que les compatriotes attendent une modification territoriale pour leur pain quotidien."

Réforme ou pas, les régionales devraient se tenir l'année prochaine et c'est bel et bien vers ce scrutin que nombre de regards se tournent déjà. Les scores en région PACA montrent un Front caracolant en tête avec 33 % des voix contre 23 % à l'UMP et seulement 10,5 % au PS. Alors, le FN se voit déjà déloger Michel Vauzelle du fauteuil de président pour peut-être y installer Marion Maréchal-Le Pen  : "Inévitablement, je pense que le FN est à même de penser à la région PACA pour l'année prochaine", sourit Gaël Nofri. A gauche, pour éviter que les soirées de soupe à la grimace se répètent, chaque formation appelle à une reprise en main valable à tous les échelons politiques. "Il y a urgence à reconstruire des perspectives à gauche comme ont su le faire mes amis de Syriza en Grèce", abonde Marie-Christine Vergiat. Réponse à distance de Ciot : "Je ne lis pas que les électeurs demandent à être à gauche du parti socialiste." Les discussions, si elles ont lieu, s'annoncent houleuses.

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Commentaires

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  1. jfdecker jfdecker

    VOila le résultat d’une droite qui flirte avec les thèses extrémistes

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  2. jdeharme jdeharme

    VOila le résultat d’une droite qui flirte avec les thèses extrémistes

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  3. Marseillais indigné Marseillais indigné

    Muselier n’a rien compris Junker ex-premier ministre du paradis fiscal luxembourgeois c’est la concurrence libre et non faussée ,la désindustrialisation le chômage et le vote F Haine

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  4. mars mars

    “Nul ne pourra demain s’exonérer de ses responsabilités”. E.Valls.
    Les socialistes Marseillais oui. Jean Noel Guerini qui a tout fait pour faire battre le candidat PS aux municipales, jamais exclu du PS. Jean David Ciot, ancien directeur de cabinet du précédent, actuel secrétaire fédéral du PS qui n’a rien fait pour faire gagner le PS aux mêmes élections, pas responsable. Samia Ghali qui a largement contribué à faire capoter P. Mennucci, pas responsable. Le PS parisien qui nous a laissé tomber et pire qui a nommé Samia au bureau national, pas responsable. Michel Vauzelle qui a attendu le deuxième tour des municipales pour faire une bréve apparition, pas responsable.Peut on s’étonner du score des européennes pour le PS? Un parti responsable devrait faire taire ses dissensions internes et jouer collectif. Il y a le feu depuis des années en interne et en externe avec des scores du FN toujours plus élevés, mais tout le monde regarde ailleurs. Affligeant…

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  5. Anonyme Anonyme

    la HONTE !!! aux électeurs de ce parti fasciste et raciste qui n’a aucun projet politique à part le dénigrement perpétuel et aux politiques droite et gauche confondues qui ont cru qu’en répétant les âneries du précédent ils le lamineraient .
    Au contraire c’est leur donnes des arguments pour continuer de plus belle en disant : “vous voyez ils y viennent aussi on a raison “Bravo les Vals et Sarko !!!

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  6. Paryn Paryn

    Jubilatoire de constater la détestation des perdants envers le FN
    Respectez le vote des autres et balayez devant vos portes aussi, ensuite on pourra débattre…

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  7. hellef13 hellef13

    Très bien le papier de JM Leforestier.
    On finit toujours par récolter ce qu’on a semé, mes amis de la gauche bien-pensante…

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  8. Citoyen de l'estaque Citoyen de l'estaque

    Chronique d’un désastre électoral annoncé pour les hauts représentants des partis traditionnels. Ils nous montrent, depuis une belle lurette, des convictions politiques atones bien trop éloignées de l’intérêt public et des réelles attentes des foyers aujourd’hui déboussolé par une crise économique qui les écrase. L’engagement politique qui a complètement disparu des quartiers, s’étiole lentement dans les chaumières,aidé en cela par le système de cooptation sectaire, connu de tous, montré lors de la désignation de candidat aux élections,souvent familial ou par copinage, omniprésent dans tous les camps, qui ainsi confisque tous les pouvoirs et empêchent les émergences. Depuis plus de trente ans,les élus de tous bords s’accrochent aux ors de la république comme des arapèdes à leur rocher, en s’éloignant parfois des plus simples valeurs et oubliant trop souvent leurs missions édilitaires.Aussi,la politique,au sens noble , a complètement disparu des noyaux populaires, remplacée par des objectifs purement économiques, malheureusement bien réels mais trop individuels pour rassembler.
    A quand une véritable relève politique dans tous les partis, pour déboucher sur un véritable changement de cap voire de paradigme ?

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  9. leravidemilo leravidemilo

    Que les deux partis qui ont co-construit,et co-gèrent l’U.E (ainsi que leurs satellites verts,MRG,centristes) soient sanctionnés et au bord de l’explosion,c’est quand même réjouissant. Si les électeurs les approuvaient et en redemandaient encore,ce serait sans espoir et ça interrogerait sur leur santé mentale. L’U.E a érigé en principe constitutionnel la règle de base de la mondialisation capitaliste et de son pillage généralisé,la concurrence libre et non faussée ; elle a confisqué la souveraineté de 28 peuples,sans pour autant commencer à construire une nouvelle souveraineté (ce n’était pas du tout l’objectif.). Elle tue la démocratie et il est bien normal que dans les rares occasions où celle-ci peut s’exprimer,elle lui soit défavorable,maintenant que les peuples ont commencé à comprendre. Ce qui est inquiétant (et pas qu’un peu!) c’est l’absence d’émergence d’une alternative à gauche, démocratique (en france en tous cas) qui nous permette d’envisager une sortie par le haut. Avec la montée de l’extrème droite,on va en sortir,mais par le bas,dans la douleur et le désordre,en payant trés trés cher notre droit de sortie!!! – Le plus étonnant,lors de cette soirée électorale (comme d’ailleurs pour la précedente) c’était l’étonnement (stupéfié) de TOUS les responsables politiques (hors F.N):Ils ne s’y attendaient visiblement pas du tout alors que c’était largement prévisible,et même prévu; Pour une fois,même les sondages ne s’étaient pas trompés,c’est dire si c’était facile à prévoir! La classe politique est aujourd’hui totalement débranchée de la réalité du pays,et n’arrive pas à prendre la mesure de l’immense désespérance sociale et démocratique,consécutive à 5 ans de Sarkosy et 2 ans de Hollande (ça va être difficile de s’en remettre!). C’est une situation effectivement trés dangereuse,nombre de citoyens n’ayant même plus peur de mettre à mal la démocratie en votant F.N,ayant le sentiment,en partie fondé,qu’ils ne vivent pas en démocratie,et celui qu’ainsi,et seulement ainsi,ils seront entendus. D’où le caractère effectivement suicidaire des messages tardifs et dominicaux de Hollande:Valls: “on a entendu le message,et on continue comme avant”! – Allez,juste une petite consolation locale: Zeribi a raté pour une fois sa stratégie du coucou; les citoyens lui ont exprimé leur refus du cumul des mandats,inscrit dans le programme de son parti. Rendez vous à la prochaine soirée électorale qui semble,malheureusement assez prévisible!

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