Eric Schulthess : "Marseille, ville du soleil avec des gens dans l'ombre qui se traînent"

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le 13 Août 2013
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Eric Schulthess : "Marseille, ville du soleil avec des gens dans l'ombre qui se traînent"
Eric Schulthess : "Marseille, ville du soleil avec des gens dans l'ombre qui se traînent"

Eric Schulthess : "Marseille, ville du soleil avec des gens dans l'ombre qui se traînent"

Eric Schulthess n'est pas désespéré. Il se décrit même comme "un optimiste fondamental". Même s'il vient de faire paraître Marseille rouge sangs aux éditions Parole, un recueil de treize nouvelles, noires et sombres, "un peu comme cette ville qui m'inspire de la tristesse". Qu'on ne s'y méprenne pas, Eric Schulthess aime Marseille, la ville de sa naissance où il a passé plus de 47 ans. Seulement, "je n'ai pas l'impression que les choses progressent, que la misère régresse". Et puis la ville, c'est bien connu, attire le genre policier ou bien l'inverse. Le décor y est parfait : "On y trouve beaucoup de couleurs, de sons et d'images qui claquent. Il y a beaucoup de soleil, mais aussi beaucoup de détresse, une face cachée avec des gens dans l'ombre qui se traînent." Ce n'est pas Jean-Claude Izzo qui aurait dit le contraire, lui qui a poussé Eric Schulthess à écrire, lui lançant ce conseil sous forme d'un vieil adage chinois "Il faut aller là où est ton désir. Ecrit, écrit, écrit."

Ses personnages tombent, inéluctablement. Des détraqués, des marginaux, des gars qui essaient de s'en sortir mais ne s'en sortent pas. Tous mis dans la lumière, mais jamais épargnés par la plume rythmée d'Eric Schulthess qui trouve l'inspiration en écoutant du jazz. A chaque début de nouvelle, une suggestion musicale est apportée afin d'accompagner la lecture, de Jean-Sébastien Bach à Thelonius Monk en passant par Manu Chao.

Journaliste radio pendant de longues années, mais aussi éducateur spécialisé dans les quartiers nord, l'auteur s'est nourri de son parcours. Mais aussi de l'image d'un Marseille révolu, celui des chantiers navals, un monde disparu de manière violente pour certains. "Autrefois les chantiers faisaient la fierté des Marseillais parce qu'on y construisait et on y réparait des bateaux. Aujourd'hui combien sont dans la réparation navale ? On brade cette industrie qui était un fleuron de l'industrie marseillaise. Le sort individuel des gens qui y travaillaient, qui sont désespérés, m'intéresse."

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