[En images] La marche blanche du 10 novembre se teinte de colère noire
Cinq jours après l'effondrement des immeubles de la rue d'Aubagne, qui ont fait huit morts, plusieurs milliers de Marseillais ont participé ce samedi à une marche blanche allant du cours Julien à l'hôtel de Ville, en traversant Noailles.
Un manifestant hurle "Gaudin démission" sous les fenêtres de l'hôtel de Ville. (Image LC)
Noailles se préparait depuis la veille à honorer ses victimes. Quelques minutes avant le départ de la marche blanche on peaufinait les dernières banderoles autour d’un café, dans le local devenu point de rencontre, rue de l’Arc. Au même moment, à l’extrémité de la rue d’Aubagne, beaucoup déposaient fleurs et bougies sur les barrières empêchant l’accès au périmètre.
Peu après 15 h, la foule silencieuse s’est élancée d’un cours Julien noir de monde. Un flot difficile à mesurer, empruntant les routes et les trottoirs, avec très peu de pancartes, et ci et là des fleurs blanches. Apolitique selon le souhait des habitants, on croise quelques élus de la gauche locale, les députés et quelques cadres de La République en marche, à l’écart du cortège de tête, sans drapeau ni slogan. Selon le collectif Noailles en colère, qui a organisé l’événement lancé par un particulier, 10 000 personnes y ont pris part. Singulier parcours qui a vu des milliers de personnes traverser Noailles, au plus près du lieu du drame enserré dans son périmètre de sécurité où les recherches sont désormais clôturées.
Alors que le cœur du cortège s’engouffre dans Noailles en traversant le cours Lieutaud, devenu piéton pour les besoins des opérations, un “boum” suivi de hurlements stridents happe l’attention des manifestants. C’est un balcon qui a cédé sous le poids d’une mère et son fils qui regardaient la marche. Un attroupement se crée, et les secours arrivent rapidement depuis le poste de commandement voisin. Trois personnes ont été légèrement blessées. Hallucinant rappel de l’état des immeubles du quartier, s’il en était besoin.
Noailles traversé, la foule emprunte la Canebière et rejoint le Vieux-port, direction : l’hôtel de ville.
Arrivés devant l’hôtel de Ville, où les drapeaux ont été mis en berne le temps du rassemblement, les participants à la marche renoncent au silence pour passer aux huées ainsi qu’aux “Gaudin démission“,”Gaudin en prison” et autres “Gaudin assassin“. Rassemblés derrière une banderole et protégés par un service d’ordre bénévole, plusieurs proches des victimes prennent la parole, évoquant le frère, ou l’ami perdu, parfois sans pouvoir vraiment parler, frappés par l’émotion. “On ne pensait pas qu’il y aurait autant de monde“, reconnaît l’une d’entre eux, après avoir remercié les secours et les enquêteurs à l’œuvre depuis lundi.
Kevin Vacher, l’un des initiateurs du collectif “Noailles en colère” prend ensuite le micro pour lire un discours écrit par le groupe, porteur de nombreuses revendications faites à la municipalité pour une meilleure prise en charge des évacués et des habitants du quartier, et pour une lutte accrue contre l’habitat indigne (à lire en intégralité ici). “Nous n’oublierons jamais”, conclut ce proche de la France insoumise sous les clameurs des manifestants, avant d’appeler à un nouveau défilé ce mercredi à 18 h : ce sera une “marche de la colère”.
Commentaires
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Cet article et ses photos racontent si bien ce que fut cette émouvante Marche Blanche… Bravo
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La conclusion en photo : “ce n’est pas la pluie”. 👏👏👏
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Des gens très dignes face à cette incurie municipale. Les colères sourdes sont les plus profondes. Gaudin , finalement les gens biens et respectables ne se trouvent pas du côté où vous pensez, ils étaient dans la rue, hier.
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Emotion et dignité. Grande colère silencieuse, qui s’est exprimée devant la mairie ; les gens ne se trompent pas quant aux responsables de ce drame.
Fier d’en avoir été parmi cette population respectable.
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Et merci à toutes les personnes qui se sont proposées pour contribuer à canaliser la foule, globalement très disciplinée. Merci.
Mais serait-ce trop demander aux photographes de ne pas s’agglutiner à un mètre de la banderole pour mitrailler en permanence les visages des personnes en deuil, freiner la marche de tous et empêcher les personnes autour de voir la banderole de tête ? Lequel-laquelle d’entre eux-elles supporterait cela à l’enterrement de sa soeur, son frère, son enfant, son voisin, ses amies ?
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Un élu (un homme) digne de ce nom ne doit-il pas démissionner en pareilles circonstances?
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Poser la question est déjà y répondre.
Gaudin et sa clique doivent démissionner et que le préfet prenne la main.
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