El Gusto, le miracle de la musique Chaâbi

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le 17 Jan 2012
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El Gusto, le miracle de la musique Chaâbi
El Gusto, le miracle de la musique Chaâbi

El Gusto, le miracle de la musique Chaâbi

El Gusto
Bande annonce vf publié par CineMovies.frLes sorties ciné en vidéo

El Gusto rend heureux. Il est, ni plus ni moins, un subtil plaidoyer redonnant foi en l’humanité. A travers les ruelles étroites de la Casbah d’Alger, la documentariste irlandaise d’origine algérienne Safinez Bousbia a retracé l’histoire du Chaâbi, une musique populaire mêlant chants andalous, religieux arabes et musique berbère.

Cette musique entraînante célèbre une époque lointaine, celle d’une Algérie en paix, insouciante, où communautés juives, arabes et pieds noirs chantaient ensemble leur amour d’Alger. C’était bien avant l’exode douloureux et souvent fatal de la guerre, éclatant les familles entre Alger, Marseille et Paris.

El Gusto naît du hasard, lorsque Safinez Bousbia rencontre un artisan miroitier, Mohamed El Ferkioui. Emu, le vieillard lui raconte sa nostalgie du Chaâbi, chanté un demi-siècle plus tôt par des musiciens – membres du conservatoire d’Alger à l’exception d’un seul – réunis par le goût de la fête, des voitures et des belles femmes.

Bien que la violence des événements n’ait laissé personne indemne, chacun des quarante-deux musiciens retrouvés raconte avec émotion son histoire, intimement liée à celle du Chaâbi, « leur gusto ». Autrement dit leur passion, leur plaisir, enfoui dans les méandres de leurs souvenirs. « Chacun a son gusto. Les uns boivent, les autres fument, d’autres encore aiment le café. Moi, j’aime la musique », explique simplement l’un des papys musiciens.

« Les réunir est devenu une évidence », raconte alors Safinez Bousbia. Et lorsque les grand-pères de ce Buena vista social club algérois (consacré unanimement tel quel !) évoquent implicitement et tour à tour, tel un rêve empreint de folie douce, leur désir de rejouer – sans évidemment y croire un instant – la jeune femme n’hésite pas.  Arhmed Bernaoui, petit vieillard diminué et impotent – stigmates de la guerre d’Algérie – s’exprime avec véhémence : « C’est maintenant qu’il faut me rendre hommage, pas quand je serai mort ! » On le revoit, plus tard, majestueux sur scène : « On dira de moi  « Bernaoui est malade dans ses jambes, mais ni dans sa voix ni dans son souffle » ».

Inattendu, le succès de l’orchestre El Gusto a dépassé toutes les espérances initiales. « Sur le bateau El Gusto, tu seras toujours heureux », fredonnent les musiciens… Le film, en tout cas, restera celui d’un vibrant hommage rendu à l’amitié indéfectible de vieillards, honorant de leurs derniers souffles, l’Algérie heureuse et fraternelle de leur jeunesse.

Un lien A voir, uniquement au cinéma Le Prado jusqu’au 24 janvier. Horaires en ligne

Un lien A découvrir en plus,  sur le site de l’orchestre  www.el-gusto.fr

Un lien El Gusto, à déguster, à lire dans le Next du Libé

El Gusto chante l’Algérie retrouvée, dans Le Figaro

El Gusto célèbre le chaâbi, musique de paix et de mélange née dans les ruelles d’Alger, dans Le Monde

Projet El Gusto : l’histoire les a séparés, la musique les réunit, dans les Inrocks

A écouter, l’album El Gusto, sur Deezer

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Commentaires

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  1. piro piro

    Au BOZAR de Bruxelles, j’ai pu découvrir la semaine dernière , à la fois le film de Safines Bousbia (présente jeudi 12 janvier) ainsi que l’orchestre au grand complet d’EL GUSTO (le samedi 14). La grande salle du Palais des Beaux-arts était pleine à craquer (2000 personnes !) et l’ambiance était EXTRAORDINAIRE. Car El Gusto, c’est d’abord une histoire humaine de premier plan. Un projet magnifique qui redonne la force d’encore espérer en l’homme plutôt que de s’accrocher sans cesse à la raison…Penser aussi que juifs et arabes pouvaient cohabiter en toute sérénité dans ces années d’après-guerre (40-45) devrait faire réfléchir tous ceux qui entretiennent année après année un conflit destructeur entre palestiniens et israéliens ! Envoyez donc de toute urgence El Gusto à Jérusalem ou dans la bande de Gaza…Qui sait ? Le miracle d’Alger des années cinquante pourrait peut-être y faire des petits? La musique adoucit les mœurs…et l’espoir fait vivre !Pierre DG Journaliste belge.

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  2. eric scotto eric scotto

    Mieux vaut tard que jamais et c’est mieux que les croisières âge tendre et tête de bois. N’oublions pas que cette musique a une autre saveur dans une salle enfumée avec des tables et des boissons “incorrectes”.

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  3. lolahiti lolahiti

    Mon message d’il y a qqs jours a disparu !?!

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