Des bus de nuit pour masquer l’abandon de la réforme du réseau RTM

Décryptage
le 30 Mai 2024
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Plus d'un an après la concertation, la métropole et la RTM ont renoncé à la refonte complète du réseau de bus, par crainte des mécontentements, au profit de quelques améliorations ponctuelles et progressives. Principale cible : l'offre après 21 h, qui bénéficie de plusieurs nouveautés.

En soirée, le bus 83 continuera de rouler et prolongera son parcours vers le nord, à Arenc. (Photo : ML)
En soirée, le bus 83 continuera de rouler et prolongera son parcours vers le nord, à Arenc. (Photo : ML)

En soirée, le bus 83 continuera de rouler et prolongera son parcours vers le nord, à Arenc. (Photo : ML)

Marseille a le métro, le tramway, mais c’est le bus qui reste le transport en commun le plus emprunté, avec 425 000 voyageurs par jour. Une fréquentation en augmentation constante, malgré l’offre qui a peu évolué ces dernières années et une fiabilité qui ne cesse de se dégrader. Fin 2022, la métropole et son opérateur, la RTM, ont donc annoncé une “révolution”, une refonte complète du réseau, présenté comme obsolète.

Après une grande concertation, qui a suscité plusieurs milliers de réponses, la version définitive se faisait attendre. Et pour cause. Finie la “révolution”, place à des “améliorations”, présentées ce 29 mai sous le vocable “des plus dans les bus”. “Nous avons retravaillé le projet, pour coller au maximum aux attentes des voyageurs”, résume Catherine Pila (LR), présidente de la RTM, depuis la tour La Marseillaise.

Retravaillé ou plutôt remisé, car plus grand chose ne subsiste du grand chambardement présenté à la population. “Lors de la concertation, près 90 % des répondants nous ont confirmé qu’il fallait améliorer ce réseau et 70 % des répondants nous ont dit qu’ils étaient prêts à changer leurs habitudes. Mais cela veut dire que près d’un tiers ne veulent pas que ça change, ou en tout cas trop vite”, justifie-t-elle. Que reste-t-il du projet initial, quelles sont les surprises ? Décryptage en cinq points de cette nouvelle mouture.

Dates et numéro

Nouvelles lignes, nouveaux noms, nouvelles couleurs, nouveaux horaires : au 1er janvier 2025, la RTM devait appuyer sur le bouton “reset” pour installer la mise à jour. Les lignes “principales” proposant un meilleur service, devaient ainsi être regroupées de B1 à B22, dans des tons violets. “Plutôt que la bascule en une nuit, qui a suscité beaucoup d’inquiétudes, nous avons fait le choix d’un déploiement progressif”, avance la présidente de la RTM. L’exemple d’Aix, qui avait sévèrement patiné lors d’un exercice similaire, a-t-il marqué les esprits, davantage que Paris ou Lyon, qui l’ont mené sans encombres cette dernière décennie ? Comme l’avait révélé Marsactu il y a quelques mois, la présidente Martine Vassal (divers droite) et son équipe ont aussi appuyé sur le frein devant la polémique suscitée par l’arrêt du métro les soirs de semaine, craignant d’ouvrir un front supplémentaire.

Ainsi, les numérotations de lignes resteront inchangées et les nouveautés se glisseront dans les numéros libres, comme le 59. Et surtout, les changements démarrent dès ce 1er juin, puis en septembre, en janvier 2025 et ainsi de suite, collant souvent aux mises en service de projets structurants (tramways, pôles d’échanges).

Invitée à assister à la présentation à la presse, la Ville de Marseille a décliné. “La mairie et les mairies de secteur ont fortement contribué à la concertation et on n’avait plus de son plus d’image depuis un an et demi. C’est une réunion de travail qu’on demandait”, réagit Audrey Gatian. Pour l’adjointe au maire de Marseille chargée de suivre l’enjeu de la mobilité, les évolutions annoncées “donnent l’impression d’un bricolage à la marge. Pourtant c’était intéressant ce que défendait la RTM, sur le fait que le réseau avait 70 ans, qu’il n’avait évolué que par rajouts successifs, qu’il fallait remettre en cohérence et suivre l’évolution de la ville.”

Des plus et des moins

De “révolution” à “amélioration”, cette revue de copie a changé la philosophie du projet. En 2023, les Marseillais ont pu jouer au “que devient ma ligne” sur une carte interactive, encore disponible. Beaucoup étaient modifiées, rallongées ici, raccourcies là, détournées ou dédoublées. Ou plutôt supprimées, du point de vue des usagers de certaines portions, qui n’y retrouvaient plus le trajet qui les intéressait. Avec le vocable “des plus dans les bus”, la métropole a voulu marteler la nouvelle doctrine : “Aucun bus n’a été modifié, il n’y a pas de moins”, garantit Sabine Bernasconi, conseillère métropolitaine (LR) présente en renfort à la conférence de presse.

Revers de la médaille : les plus sont, en tout cas pour les premières années, limités. Le projet soumis à concertation chiffrait le renfort de l’offre à +17 %, notamment sur les périodes où la fréquence est plus faible à l’heure actuelle (week-end, soirée, vacances scolaires). Une approche globale qu’il convient désormais d’oublier dans la communication, même si, in fine, c’est ce qui sert de base à la rémunération de l’opérateur RTM. “À fin 2025, ce sera moins de 10 %”, finit par répondre le directeur général adjoint de la métropole chargé du dossier, après plusieurs relances.

Le coût de cette offre supplémentaire est chiffré à 3,5 millions d’euros par an en 2024, 20 millions annuels en 2026, alors que la métropole espérait mener la refonte “à moyens constants”, en tirant partie des gains d’efficacité du nouveau réseau. Quoi qu’il en soit, “ce n’est pas à la hauteur de la deuxième ville de France”, tranche Audrey Gatian, qui note “le rhabillage de projets anciens” comme les bus B4 et B5.

Faux espoirs du soir

S’il y a un domaine où la comparaison du projet initial et des annonces est rude, c’est celui du réseau de soirée. Le système des lignes “principales” promettait, outre une fréquence de 6 à 10 minutes aux heures de pointe, une amplitude horaire de 4h30 à 1h. Une perspective qui s’éloigne pour de nombreux usagers, en particulier dans les quartiers Nord : les lignes 31, 32, 34, 38, 81 et 97, qui devaient bénéficier de cette montée en gamme – avec cependant quelques modifications d’itinéraire – continueront de composer avec un dernier départ autour de 21 h. Même faux espoir au sud pour les habitants du secteur Vieille-Chapelle/Marseilleveyre ou à l’est pour ceux de de Saint-Julien.

Sur ce sujet phare de la concertation, des avancées sont toutefois proposées. À partir du 1er juin, le 72 est élevé au rang de bus de soirée. En 2025, son itinéraire sera étendu pour offrir une demi “rocade” entre Arenc-Rond-Point du Prado, en passant par le Jarret. L’autre évolution majeure concerne ce même objectif de ceinturer le grand centre-ville, côté ouest cette fois-ci : le 83 ne se muera plus en 583 le soir pour absorber une partie du trajet du 19, abandonnant la desserte du rond-point du Prado. Là encore, il sera étendu vers Arenc en 2025. Et pour continuer à desservir la Madrague-de-Montredon, le 19 bénéficiera d’une prolongation le soir, sur son itinéraire habituel. Le 23 rejoint lui aussi ce club fermé, sur son trajet Rond-Point du Prado / Beauvallon (9e).

Exit les lignes 583, 521 et 526. Les lignes 83, B1 et B2 garderont leur nom et leur itinéraire même en soirée, rejointes par les 19, 23 et 72.

Ce volet reprend partiellement l’un des axes de la réforme initialement présentée : la fin de la convergence de l’ensemble des lignes de soirée au Centre Bourse, qui modifiait les tracés selon les horaires. C’est par exemple aussi le cas du très fréquenté B2 entre Gèze et le Nord du 15e arrondissement, qui ne viendra plus chercher les voyageurs jusqu’au centre-ville sous l’appellation 526, ou du B1, dont le terminus sera maintenu à Castellane, quand le 521 poussait jusqu’à la gare Saint-Charles.

Deux bus jusqu’à 4 h 30

Au jeu de la révision du projet, ce sont les noctambules – et tous leurs relais lors de la concertation – qui grappillent une avancée : à la rentrée de septembre, Marseille se dotera de deux lignes N1 et N2. “N comme nuit, comme Noctambus”, formule Catherine Pila. En fin de semaine, elles prendront le relais des bus de soirées avec une fréquence d’un passage par heure, jusqu’à 4 h 30, date de reprise du trafic de journée.

Les deux destinations privilégient les campus universitaires de Luminy et Saint-Jérôme/Château-Gombert, en desservant, au départ du Vieux-Port, des pôles importants comme le cours Julien, les Réformés, la Timone, la Belle-de-Mai ou encore le Merlan. “Welcome dans le 21e siècle”, salue Audrey Gatian, sans sauter au plafond. On avait énormément de retard.” Comme les lignes de soirées, ces Noctambus proposeront l’arrêt à la demande, au plus proche du lieu souhaité, et feront l’objet d’un “dispositif de sécurité” dédié, sans précision à ce stade.

Les trajets des Noctambus, à partir du 5 septembre 2024. (Source : métropole AMP)

Chauffeur, au Roucas !

Autre style de quartier, autre nouveauté, les hauteurs du 7e arrondissement inaugurent un transport à la demande en soirée. Une manière de répondre à une remarque lancinante sur l’absence complète de desserte de certains secteurs passé 21h. Au départ du Vieux-Port, il sera possible de rejoindre les environs des arrêts des lignes 49, 55, 60, 61 et 80, en indiquant la destination au chauffeur. Une “idée de Sabine Bernasconi [ex maire des 1/7 et dont ces quartiers sont le fief électoral, ndlr] selon Catherine Pila.

“Je ne sais pas si c’est son idée mais ça fait partie des demandes de la mairie de secteur, dirigée par Sophie Camard (Printemps marseillais), grince Audrey Gatian. Et pourquoi est-ce que c’est limité à ce seul quartier, alors que le transport à la demande était demandé sur d’autres secteurs ?” Catherine Pila y voit un premier pas, “tout est perfectible et adaptable”.

La zone desservie par la ligne 59, qui démarre ce samedi 1er juin. Source : métropole AMP.

Un Boost estival pour le littoral

Approche de la saison estivale oblige, la RTM a aussi des mesures plus temporaires à présenter, comme chaque année. Déjà renforcé depuis le 6 avril, le dispositif monte d’un cran à partir de ce samedi avec davantage de bus “injectés” dans le réseau. La principale nouveauté tient au petit bus 20, qui relie la Madrague-de-Montredon à Callelongue, qui jouera les prolongations jusqu’à 23 h “pour assurer la sortie des restaurants”, dixit Catherine Pila. Un bus à impériale sera aussi expérimenté l’après-midi sur le parcours du 83, “pour nous donner l’impression d’être des touristes dans notre ville”. Ou pour les touristes tout court.

Pendant les Jeux olympiques, du 24 juillet au 11 août, c’est le retour du métro en soirée toute la semaine qui sera le plus notable. En revanche, sur cette période, la navette maritime Vieux-Port / Pointe-Rouge sera interrompue, comme toute la navigation dans la rade sud.

Le réseau de juillet 2025 à Allauch et Plan-de-Cuques.

Allauch mon gâté

Si le maire de Marseille n’était pas à la tour La Marseillaise, celui d’Allauch n’a pas manqué l’occasion de saluer les “plus” pour la périphérie Nord-Est, annoncés pour juillet 2025. “Pour nous, c’est une offre doublée, on passe de trois lignes à six. On avait aussi une offre orientée uniquement sur la Rose, qui s’ouvre sur des pôles comme la Fourragère, la Valentine et la gare de la Barasse”, insiste Lionel de Cala, qui conduit par ailleurs le groupe de Martine Vassal au département.

Une fois n’est pas coutume, l’ensemble correspond peu ou prou au projet présenté il y a 18 mois. En bonus, le bassin de population d’Allauch et Plan-de-Cuques, “35 000 habitants”, souligne-t-il, bénéficiera aussi d’un transport à la demande sur le territoire des deux communes. “C’est très bien, je suis pour la mobilité pour tout le monde, mais par rapport à nos propres demandes, je constate que les retours sont excessivement faibles”, compare Audrey Gatian.

Et maintenant ?

En abandonnant le grand soir du 31 décembre 2024, la métropole ouvre cependant la voie à des “améliorations progressives”, un “déploiement échelonné” jusqu’en 2030. L’occasion, peut-être, de remettre sur la carte les lignes “transitoires”, qui devaient préfigurer les futurs tramways et rendre moins longues les années d’attente. Catherine Pila promet “un dialogue continu, avec le maire de Marseille nous l’espérons, les maires des autres communes et les usagers”. Une proposition saisie au bond par Audrey Gatian, qui attend toujours “une réunion de travail pour voir comment on prend en compte les attentes de tous les Marseillais, pas seulement ceux de quelques quartiers”.

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Commentaires

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  1. MarsKaa MarsKaa

    “Lors de la concertation, près 90 % des répondants nous ont confirmé qu’il fallait améliorer ce réseau et 70 % des répondants nous ont dit qu’ils étaient prêts à changer leurs habitudes. Mais cela veut dire que près d’un tiers ne veulent pas que ça change, ou en tout cas trop vite”,…. tiens donc, voilà la droite marseillaise qui veut nous faire croire qu’elle respecte et tient compte des avis minoritaires. Ce n’est pas une règle générale pourtant chez eux. Par contre l’immobilisme oui…

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  2. MarsKaa MarsKaa

    A la fin de la lecture, il nous reste l’impression que seuls Allauch-Plan de Cuques et le Roucas-Vauban vont obtenir un changement positif…

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    • RML RML

      C est pas une impression.

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  3. Aurélien Tasso Aurélien Tasso

    Je trouve que la notion d’abandon de la réforme est un poil orientée et subjective
    En 2025, on aura les éléments les moins contestés de la réforme : des bus jusqu’à 1h du matin, le prolongement du 83 et 72, le renfort de certaines lignes, la refonte de certains secteurs (vous avez parlé d’Allauch mais vous n’avez pas mentionné Saint-Tronc / Saint Loup)

    La métropole n’a pas communiqué dessus mais le B2 est aussi renforcé en semaine l’après-midi et le samedi, c’était aussi dans la concertation

    Alors oui ce n’est plus le big bang annoncé mais on obtient déjà certaines promesses

    Et quoi qu’en dise l’équipe municipale qui ferait mieux de balayer devant sa porte, la progression appréciable

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    • julijo julijo

      oui, progression apprééciable pour certains quartiers, mais a minima.
      “ce n’est pas à la hauteur de la deuxième ville de France” c’est certain.
      ces modifications, vont-elles permettre l’abandon de véhicules particuliers ? pas si sûr, ou peu.
      positivons : c’est déjà ça !

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    • RML RML

      C’est une blague? Apres une telle concertation?
      Franchement ces changements pouvaient etre faits sans tout ça..
      Et j’adore la decouverte du Noctambus ( 2???!!!), il existait dans la capitale en 1990, avec le meme nom…
      Sérieusement??

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    • ruedelapaixmarcelpaul ruedelapaixmarcelpaul

      Ah un petit télégraphiste à sa Martine, il y avait longtemps.
      En matière de transports la municipalité n’a pas la compétence administrative nécessaire, donc il n’y a rien à balayer.
      Et évidemment on retrouve la ritournelle habituelle de la petite Reine de Provence (répétée par ses portes flingues) : « ça va on a fait quelque chose alors qu’on aurait pu ne rien faire, donc félicitez-nous et applaudissez »
      La « progression » n’est pas appréciable. Elle est minable.

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      Ce qui est subjectif et orienté, me semble-t-il, c’est de soutenir que le projet restructuration du réseau de bus n’est pas abandonné, et qu’il serait “contesté”.

      Il devait y avoir un “big bang” le 1er janvier 2025. Mme Pila en a encore parlé lors de l’assemblée générale du CIQ Ste-Anne… moins d’une semaine avant que la métropole annonce qu’elle y renonçait. Sans doute n’était-elle pas au courant.

      Ce “big bang” impliquait de refondre l’architecture du réseau, de hiérarchiser les lignes en trois catégories, de revoir le trajet de certaines d’entre elles, d’en créer de nouvelles, de déplacer des arrêts, de revoir les fréquences et les amplitudes, de créer des couloirs de bus… Que reste-t-il de tout cela ? Quelques replâtrages, comme les autres évolutions du réseau ces vingt dernières années. Le projet est donc bien abandonné.

      Loin d’être contesté, il était soutenu, et même souhaité, par 70 % des personnes qui s’étaient exprimées sur ce sujet. Mais finalement, on fait prévaloir l’opinion de la minorité qui a exprimé des réserves. A ce tarif, on trouvera toujours une Mme Michu qui se plaindra que son arrêt n’est plus à la place qu’elle lui connaissait depuis 75 ans.

      Comme d’hab, nos décideurs de droite pensent que l’intérêt général est égal à la somme des intérêts particuliers. Et que la volonté politique, c’est écouter celui qui parle le plus fort.

      Le résultat, c’est que les horaires actuels du faux BHNS B1 sont exactement les mêmes que ceux du bus 21 de 1995.

      A Lyon, le “big bang” a eu lieu, et il a évidemment fait des mécontents. Mais il a aussi adapté le réseau à la ville des années 2000 et à ses habitants, qui ne sont pas ceux de 1950. Ce “big bang” a été préparé très en amont pour informer les usagers des changements qui allaient se produire : pendant six mois, il y a eu des opérations de communication dans les quartiers. Il faut juste se souvenir que les usagers existent, et savoir s’adresser à eux – je reconnais que ce n’est pas le point fort de la RTM.

      L’exemple d’Aix est typiquement le mauvais exemple derrière lequel il ne faut pas se réfugier : la refonte du réseau a été faite six mois après l’arrivée d’un nouveau délégataire (Keolis) qui ne le connaissait pas bien et a surestimé ses compétences. Lorsque, à Lyon, à Lille ou à Paris, l’opérateur est en place depuis des années, voire des décennies, il est capable de gérer un projet de cette ampleur.

      La vraie raison de l’abandon du projet, ce ne sont pas les réserves de Mme Michu : c’est vraisemblablement que la métropole n’a pas les moyens d’offrir aux Marseillais·es un réseau de bus adapté à leurs besoins. Elle préfère vider ses caisses en subventionnant les petites communes. Mais ce n’est pas grave : que ceux qui ne sont pas contents prennent leur voiture, comme tous les gens normaux.

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    • MarsKaa MarsKaa

      La métropole ne veut pas y mettre les moyens… et l’énergie. Quel travail tout ça ! Faudrait motiver les troupes (sont elles en nombre suffisant ? Ont-elles le niveau de compétence ? Y a t-il un encadrement motivé pour bouger tout ça ?… )
      “Pfiouu, tè vé, rien que d’en parler, ça me fatigue !”…

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    • Aurélien Tasso Aurélien Tasso

      Qu’on ne se méprenne pas, je n’ai jamais dit que la réforme était contestée dans sa globalité, seulement que certains tracés de lignes sont clairement irréalistes aujourd’hui (le double sens sur Paradis, les doublons à rallonge du métro sur Lieutaud) et que le plus facile (extension des horaires en soirée et renforts) sera fait en premier

      Je connais les situations parisiennes et lyonnaises, à Paris les bus sont toujours plus lents et désertés… à Lyon les résultats sont meilleurs même si beaucoup d’ajustements ont dû suivre Atoubus

      Maintenant je ne suis absolument pas télégraphiste de Vassal, simplement un usager quotidien du réseau qui fait la part des choses, le fait est que tout n’est pas jeté de la concertation et que ce sera lissé sur plusieurs années
      Après, je suis d’accord qu’aucun effort n’est fait sur les sites propres bus

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  4. hugouf hugouf

    Donc on paye pour que les beaux quartiers aient une sorte de service de taxi pour rentrer du restau le soir (ou alors j’ai pas compris le bus à la demande ?) mais nous, on doit toujours prévoir une bonne heure de marge pour faire 5 bornes à vol d’oiseau en heure de pointe ? Le sens des priorités…

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    • Magnaval Magnaval

      Tu n’as qu’à bosser plus et aller habiter dans les « beaux quartiers », qui abritent surtout des classes moyennes, des familles et des personnes âgées.

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    • Richard Mouren Richard Mouren

      Otez-moi d’un doute, cher Magnaval: j’ose penser que votre contribution est au deuxième (ou troisième) degré.

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    • hugouf hugouf

      Ah ben oué je suis bête, on n’a qu’à faire déménager tous les gens depuis les secteurs où les transports ne fonctionnent pas bien vers les secteurs où ça tourne et le problème est résolu. Du génie.

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    • vékiya vékiya

      si pour être compris il faut mettre des smiley et des lol c’est a désespérer de l’espèce humaine

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  5. Mano_GTA Mano_GTA

    Tout comme le “plan vélo”, la reforme du réseau de bus nous confirme le talent de la gestion par la Métropole de Martine…des miettes mise un peu partout et soyez heureux, on a beaucoup bosser pour ce résultat…minable!

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  6. vékiya vékiya

    le bus n’est pas la priorité de vassal

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      Le bus, c’est pas sexy, c’est pas vendeur électoralement. Alors qu’une belle photo dans une rame du nouveau métro, ou sur le chantier de la ligne nord-sud du tramway, casque sur la tête, ça a de la gueule.

      Le bus, comme le vélo, c’est juste un objet de communication. Rappelons tout de même que nous devrions avoir depuis 2023 une douzaine de lignes “structurantes” sur le réseau RTM… qui n’ont pas plus été réalisées que ne le sera le projet de refonte du réseau (https://marsactu.fr/agora/comment-12-lignes-de-bus-structurantes-pourraient-changer-les-deplacements-a-marseille/). Pas assez clinquant, sans doute.

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  7. Richard Mouren Richard Mouren

    “Il n’est pas de problème qu’une absence de solution ne finisse par résoudre”, (surtout en temps pré-électoral).
    Telle le petit père Queuille, la Métropole déclare benoîtement qu’il n’y a que 70 % des usagers qui désirent de changement , qu’elle se doit tenir compte des 30% restants (qu’elle pense être ses électeurs?) et qu’il est urgent d’attendre. Je suis persuadé que le grand chamboule-tout annoncé fin 2022 n’avait jamais été prévu pour être mené à bien. La RTM fait un peu de cosmétique, quelques aménagements à la marge sur les lignes nocturnes et basta cosi!. Par exemple, le BUS et le chemin du Redon seront toujours surchargés par les véhicules particuliers de la Rouvière (environ 9000 habitants , l’équivalent de Roquevaire ou de Lambesc) qui ne sera pas desservie par le tram, mais toujours par un bus empêtré dans la circulation. Cerise sur le gâteau ces légères modifications ne seront appliquées qu’au compte-goutte, ce qui repousse une vraie refonte éventuelle aux calendes grecques.

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  8. Mars, et yeah. Mars, et yeah.

    Le raisonnement politique de Pila est simple mais efficace :
    – 70% veulent du changement, mais ces gens-là sont déjà des utilisateurs qui “font avec” : au pire ils gardent leurs habitudes
    – 30% ne veulent pas que ça change (coucou Mme Michu), et eux risquent de voter différemment si ça arrive, car les réfractaires sont les avantagés qui y perdraient quelque-chose (à leur sens), donc ceux qui iraient crier le plus fort

    Résultat ? Un plus grand risque électoral à faire râler 30% qu’à améliorer la vie de 70%.

    Et paf. Cynique, bas-de-gamme, classique, usuel. Votez citoyens.

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  9. Danielle Fourmaud Danielle Fourmaud

    Bus ares 21h
    Il aurait été plus simple de tout simplement retarder le dernier bus , dejà à minuit ?
    Pas besoin de bac +10, seulement un peu de bon sens.
    On pourrait prendre l exemple des autres villes de France sans parler de l étranger
    Pour parler de la ligne 6 plus rien apres 21h.
    Un pur scandale!
    Je paye mes impots comme les gens du 7ieme !
    A 75 ans, je ne pense pas concretiser un jour mon reve de rentrer du ciné/restau sans regarder ma montre.
    Ma fibre ecolo bat de l aile…

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    • julijo julijo

      vous parlez de bon sens !! et vous avez raison, il en faut.
      mais ne comptez pas pour pila ou vassal ou un quelconque décideur…ils se déplacent en voiture avec chauffeur !! aucun problème de parking, d’horaires ou autres…..ça leur passe bien au dessus de la tête les problèmes quiotidiens des usagers de la rtm.

      dans des tas de dossiers, surtout qui concernent la ville-centre, la métropole est complètement hors sol !

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  10. soli007 soli007

    J’avais participé en son temps et avec beaucoup d’espoir à la concertation sur l’évolution du réseau de transports , aussi grande a été ma déception quand j’ai appris que tout était abandonné pour ne pas mécontenter 30% d’usagers ….
    Aujourd’hui, égoïstement je l’avoue , je retrouve une petite consolation …. J’habite Vauban depuis 35 ans , je n’ai pas de parking et pas les moyens d’en louer un à 150€ par mois , en plus il n’y en a pas , alors depuis des années j’ai renoncé au théâtre ,aux soirées ciné …. Bien sûr je prends le taxi, mais c’est une solution que je ne peux pas systématiser …. Alors je vais avec espoir faire l’expérience du bus 59, et aussi ce n’est pas parce qu’on habite le 7ème qu’on est CSP+ ….

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      OK, OK. Donc la nullité du service de la RTM, c’est “subjectif” et elle n’en est “pas responsable”. C’est beau, de savoir vivre dans un monde abstrait, si loin des contingences de la populace.

      Combien de fois par mois Mme Pila emprunte-t-elle le bus ou le métro ?

      Quelle est la valeur de ces “labels” décernés à la RTM, qui vont l’inciter à roupiller encore un peu plus, puisque tout va bien ?

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