Dans une lettre à Martine Vassal, le préfet s’inquiète d’une pénurie annoncée de logements

Info Marsactu
le 18 Août 2022
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Dans un courrier adressé à Martine Vassal, présidente de la métropole, le préfet de région s'inquiète de la baisse annoncée des surfaces constructibles à Marseille et dans les communes qui l'entourent. Pour la métropole, cette baisse est une conséquence des choix de la nouvelle municipalité, notamment en matière d'urbanisation de terrains.

Les premières tours des Fabriques lorsd
Les premières tours des Fabriques lorsd'une présentation en octobre. Photo : VA

Les premières tours des Fabriques lorsd'une présentation en octobre. Photo : VA

Christophe Mirmand ni n’admoneste, ni ne gourmande. En revanche, il s’inquiète sérieusement. Dans un courrier à la présidente de la métropole Martine Vassal, le préfet de région s’alarme d’une pénurie à venir de logements neufs à l’échelle de la métropole. Ce creux de la vague que l’État redoute n’est pas à mettre sur le compte de l’inflation des matières premières, de la guerre en Ukraine ou d’une reprise de la crise sanitaire mais à “la diminution des capacités constructives dans les modifications successives du plan local d’urbanisme intercommunal de Marseille Provence”, écrit-il dans ce document du 16 juin, que Marsactu a pu consulter.

Sous la couche technocratique, le motif est donc très politique : dans son principal document d’urbanisme, dont la troisième modification est à l’étude, la métropole ne réserverait pas assez d’espaces pour la construction de logements neufs à Marseille et dans les 17 communes qui l’entourent.

Un urbanisme en plusieurs couches
L’urbanisme métropolitain s’appuie sur plusieurs documents, élaborés à des dates différentes, dont les objectifs s’imbriquent. Le schéma de cohérence territorial (SCOT) fixe la vision politique d’ensemble en matière de logements, de transports et de développement économique. Le programme local de l’habitat (PLH) reprend ces objectifs, commune par commune et par type de logements. Enfin, le plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) doit les traduire dans des zonages et des règles en matière de construction ou de protection.

Pour le préfet, la métropole s’écarte des objectifs qu’elle s’était elle-même fixée en instituant le plan local d’urbanisme intercommunal en 2019 : à savoir construire 58 000 logements neufs entre 2014 et 2030, voire monter jusqu’à 74 000 en développant le réseau de transports en site propre.

Du côté de l’État, on résume d’une formule simple les attentes : “On estime qu’une ville doit renouveler 1 % de son parc chaque année, uniquement pour satisfaire sa demande interne. Cela consiste à dire qu’une maison se change tous les 100 ans. Pour l’instant, on n’y est pas”. Ces résidences principales sont 377 000, à Marseille. L’effort de construction minimal espéré par l’État se situe donc autour de 3700 logements neufs par an, ce qui constitue peu ou prou l’objectif fixé par le PLUi de 2019.

Le réservoir sensible des terrains “à urbaniser”

Un objectif qui paraît désormais compliqué à tenir, après des décennies de forte dynamique. Depuis 2014, le territoire de Marseille et alentours a certes fait une bonne partie du chemin avec 43 000 logements. Mais ce sont les dernières dizaines de milliers qui s’annoncent les plus difficiles. Rappelant à Martine Vassal les “estimations récentes partagées par [ses] services”, le préfet note que le potentiel restant est évalué à 24 000 logements, au maximum.

L’une de ces réserves est constituée par les zones identifiés comme “à urbaniser” (AU dans le zonage). Il s’agit de terrains, souvent naturels ou agricoles, sur lesquelles la ville est appelée à se développer (ou pas) dans les années futures. C’est souvent là que les responsables politiques sont critiqués pour leur “politique de bétonisation”. Ces zones à urbaniser concentrent un potentiel constructible non négligeable de 10 000 logements, dont 60 % à Marseille, souligne le préfet.

La concrétisation du passage en terrain à bâtir se fait par une modification du PLUi, comme celle qui est en préparation. Or, selon l’analyse des services de l’État, celle-ci ne permet l’ouverture à la construction que d’un quart de ces zones d’ici à 2025. C’est pourtant la nouvelle date butoir fixée par la loi climat et résilience promulguée en 2020, qui a réduit le délai de réflexion. Après, il faudra passer par le processus de révision du plan local d’urbanisme, beaucoup plus lourd.

“Le souhait du maire de Marseille”

Jointe par Marsactu, la conseillère métropolitaine déléguée à l’urbanisme, Laure-Agnès Caradec (LR) pointe la responsabilité du maire de la commune centre, Benoît Payan (PS). “Pour la troisième modification du PLUi, nous avons travaillé comme à l’accoutumée avec les maires des 18 communes concernées. À ce titre, le document dont parle le préfet correspond au souhait du maire de Marseille”. Selon elle, l’avenir des zones dites “à urbaniser” est ainsi soumis à son bon vouloir.

La passe à l’aile fait bondir l’adjointe municipale à l’urbanisme, Mathilde Chaboche qui campe sur ses positions : “Jusqu’en 2017, on a assisté à un boom constructif où on a fait sortir de terre des quartiers entiers, sans infrastructure de transport, ni équipements. Des absurdités comme Château-Gombert ou la Capelette, c’est fini. Désormais, nous voulons faire de l’urbanisme d’un point de vue qualitatif et non quantitatif”. Pas question pour elle de rendre constructibles des zones à urbaniser qui sont toutes situées aux franges de la ville, là où il est plus intéressant à ses yeux de réinstaller des terres agricoles.

“Objectifs contradictoires”

L’auteur du ricochet, le préfet lui-même, en prend pour son grade. L’adjointe fustige “cet État jacobin qui doit arrêter de nous regarder de haut en nous donnant des objectifs contradictoires : plan de préventions des risques, zéro artificialisation des sols, risque de submersion sur la frange littorale et objectifs de construction intenables”.

Les trois parties – État, Ville et métropole – s’entendent tout de même sur la nécessité de densifier là où la ville est déjà là. Mais le consensus n’existe pas sur les zones où la construction est possible. “Le seul et unique endroit où Marseille a construit ces dernières années, c’est la zone Euromed, note-t-on du côté de la préfecture. Une ville ne peut pas concentrer sa production de logements dans un seul quartier“. La lettre rappelle que sur les 1712 logements produits entre septembre 2020 et juin 2021, “555 l’étaient sur le secteur d’Euroméditerranée”. En aiguillon un brin provocateur, le préfet en appelle à la transformation de zones pavillonnaires vers “des formes architecturales intermédiaires plus denses” pour compenser les restrictions posés par la Ville en matière d’urbanisation nouvelle.

De son côté, Mathilde Chaboche préfère insister sur la nécessaire rénovation du bâti, la mise à profit de la vacance pour satisfaire la demande en logements. Pour la construction neuve, elle pointe l’absence de réserve foncière, mis à part aux Caillols ou en bordure de Saint-Charles, du côté du boulevard Camille-Flammarion. Pas que de quoi produire des logements par dizaines de milliers.

Réunion à la rentrée

Les attentes ont évolué, maintient l’élue du Printemps marseillais. Jusqu’à présent, les élus étaient très peu à l’écoute des gens. On ne fait plus de la ville de la même façon à l’heure du réchauffement climatique, quand il fait 40° depuis le 15 mai. Il faut équilibrer le rapport ville/nature et répartir l’effort constructif à l’échelle de la métropole”.

Là encore, le son de cloche diverge sérieusement avec l’État comme avec la métropole. “Nous partageons la nécessité de dédensifier les zones périphériques, d’augmenter le nombre d’hectares en zone agricoles, défend Laure-Agnès Caradec. Mais la seconde ville de France doit permettre à ses habitants de se loger. Les maires de la métropole n’accepteront pas qu’on leur demande des efforts, notamment en matière de logement social, si Marseille ne participe pas à l’effort de construction“.

Une réunion est prévue à la rentrée autour de cette troisième modification du plan local d’urbanisme dont les contours doivent être arrêtés avant la fin de l’année. Dès l’automne, la Ville devra également s’entendre sur les objectifs fixés par le programme local de l’habitat. Dans son courrier, Christophe Mirmand rappelle les chiffres annoncés pour l’ancien territoire Marseille Provence et la ville centre, soit 5 400 logements dont 4 200 à Marseille. Loin, très loin, de ce que permet la politique en cours. Il faudra donc que la Ville précise si elle partage cet objectif avec la métropole et, si c’est le cas, comment les deux institutions entendent l’atteindre.

Le contre-exemple de la Cité radieuse
S’il y a un point sur lequel Mathilde Chaboche et Laure-Agnès Caradec partagent le même regard, c’est sur les choix arrêtés pour l’urbanisation du quartier situé autour de la Cité radieuse. Là où la première version du PLUi prévoyait des “tourelles” et environ un millier de logements, la métropole a tout revu à la baisse avec une hauteur limitée à 16 mètres et 300 ou 400 logements. “Ce n’est pas le bon choix, tacle Laure-Agnès Caradec. Avec des immeubles d’une si faible hauteur, vous n’arrivez pas à sortir des opérations qui s’équilibrent financièrement. Ce n’est pas comme ça que nous allons réussir à remplacer les entrepôts de Casino ou le garage Peugeot”. Pour Mathilde Chaboche, même son de cloche : “Avec aussi peu de logements rien ne va bouger alors qu’on aurait pu avoir un projet équilibré autour de 800 logements en permettant d’ajouter du social dans un arrondissement qui en manque”.

 

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Commentaires

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  1. MarsKaa MarsKaa

    Bonjour, je ne comprends pas bien les différents chiffres de l’article.
    Je me suis déjà arrêté sur ce passage “Ces résidences principales sont 377 000, à Marseille”. Il n’y a que 377 000 logements sur la commune ? Je comprends que l’on ne compte ni les résidences secondaires (mais y en a-t-il beaucoup ??) , ni les logements universitaires par ex, mais ce chiffre me paraît sous évalué.

    Autre chose, Mme Caradec affirme encore que Marseille est “la 2e ville de France”, ce qu’elle n’est en rien, notamment pas en importance économique. Certains s’en gargarise nt, alors qu’ils n’ont rien fait pour que cette ville sorte du marasme.

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    • MarsKaa MarsKaa

      Et avec 377 000 résidences principales on serait la 2e ville de France ??

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    • fvielfau fvielfau

      870.000 hab dans la commune / 377.00 logements = 2,3 Hab/log.

      où est votre question ?

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    • MarsKaa MarsKaa

      Miraflor 400 000 ou 377 000 ? Ce n’est pas du chipotage. Surtout si ensuite on veut calculer des taux et comparer.
      S’il y a 37 300 logements vacants, on s’approche des 10% et on est au dessus de la moyenne nationale. (9,89%).

      Fvielfau, en effet, 2,3 hab/logement en moyenne, cela parait “normal” .

      La question est : comment et par qui un logement est-il déclaré résidence principale et pourquoi est-ce ce chiffre qui sert de référence ?
      Alors que si on additionne les chiffres de miraflor 377 000 (RP)+ 14 600 (RS) + 37 300 (LV) = … (vous avez 3 minutes).
      Le problème est-il alors un manque de logements = des immeubles de plus à construire ? Ou un manque de logements habitables = travaux à engager, logements vacants à
      liberer, locations de courte durée et résidences dîtes secondaires à encadrer ? (Il nous reste quelques années pour réfléchir … et agir).

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  2. MarsKaa MarsKaa

    Sur le fond, le préfet de Region, tout en écrivant à Mme Vassal, semble l’appuyer dans sa guéguerre contre la municipalité de gauche.
    La replique Mme Caradec concernant la construction dHLM dans les autres communes de la métropole est d’une mauvaise foi sans nom ! Plusieurs communes ne respectent pas la loi concernant les HLM : quelle que soit la politique d’urbanisme de la municipalité de gauche marseillaise, ces communes doivent respecter la loi !

    Quant à la commune de Marseille, l’urgence est à l’entretien et la rénovation du bâti existant, ou sa destruction quand nécessaire. Trop d’immeubles sont vétustes, sans aller (pas encore) jusqu’à la situation de peril. On s’y est trop habitués, quand on vit en centre-ville comme c’est mon cas, mais quand on revient d’un séjour dans d’autres villes françaises ou européennes c’est flagrant, ce bâti degradé, vieillot du centre-ville (y compris élargi).
    Et combien de logements vacants ?

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  3. polipola polipola

    affligeant. une fois de plus l’Etat est complètement à la ramasse sur les enjeux urbains et environnementaux.
    Puisqu’il semble si soucieux de la capacité des gens à se loger, qu’il se concentre sur une politique réelle de réhabilitation des logements insalubres et vacants. ou qu’il travaille un peu sur l’encadrement de la location d’appartements qui ne servent qu’aux vacanciers.

    Enfin, combien de logements vides rue de la republique ou à Arenc? y en a des tas de logements par là mais c’est bizarre, ils semblent tous vides.

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    • Forza Forza

      Il faudra que quelqu’un m’explique un jour cette légende urbaine de “y’a personne qui habite ici” :-))) Des trottoirs larges et donc sur lesquels on ne se bouscule pas, m’a avancé une étudiante en urbanisme l’autre jour ? Des parkings souterrains ? (mais une majorité d’utilisateurs de TC aussi). Bon vous n’êtes pas le/la seul mais les immeubles d’Arenc sont bien pleins, rassurez-vous, pas de “vacance” de ce côté là. Rue de la Rep. tout n’est pas réhabilité et l’offre ne correspondait pas à la demande mais ça s’est bien rempli aussi avec les travaux effectués au fil des ans.

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  4. Alceste. Alceste.

    Caradec, fidèle à elle-même, de la gaudinie pour jus dans le texte.Marrrrrseille 2e ville de France.Tu parles.
    Un Prefet qui appuie là où cela fait mal, à sa façon sans doute,mais ce qu’il avance n’est pas faux, au contraire.
    Enfin la mairie qui renvoie la balle vers la matropole , à juste titre,face au n’importe quoi urbain.Mais quand-même.Ce que j’en retire,c’est que les zones résidentielles ont du soucis à se faire pour leur tranquilité.Les gens du Petit Bosquet à Marseille en savent quelque chose. Polipola et autres, arrêtez de toujours en appeler à l’Etat.Ce problème de logement concerne les élus locaux et personne d’autre.
    Après oui, beaucoup de logements semblent vides, bizarre, bizarre.

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    • MarsKaa MarsKaa

      Je ne connais pas le Petit Bosquet. Je sais par ex que vers Saint Loup des residences neuves ont été construites n’importe comment et certains habitants se retrouvent à l’ombre, face à un mur ou une entrée de parking…
      mais on peut aussi faire les choses correctement, dans le respect des besoins de chacun : des logements neufs, des résidences nouvelles, dans le respect des habitants déjà installés et des espaces vegetalisés voire cultivés. C’est cela que l’on doit obtenir. Un urbanisme contrôlé avec un cahier des charges respectueux.
      On ne peut pas se replier et défendre, baricadés, sa seule “tranquillité”, en ignorant le besoin de logements.
      Je vous assure que des villes denses et vivables ça existe !

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  5. picto13 picto13

    Continuer de bétonner les derniers espaces naturels au lieu de rénover les logements du centre ville… apparemment monsieur le Préfet n’a pas lu le rapport du GIEC. Et ne se promène pas dans les 8e ou 9e où les immeubles poussent comme des champignons, y compris en bordure du parc des Calanques. Sans offre de transport adaptée.
    De plus, les logements de luxe qui se multiplient en bord de mer sont plutôt destinés à des amateurs de “2e résidence principale” (dixit une agence immobilière) qu’à de jeunes ménages marseillais.

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  6. polipola polipola

    @Brallaisse
    jusqu’à preuve du contraire le Préfet représente l’Etat. donc, quand le préfet s’inquiète de la pénurie de logements il me semble assez juste de parler de l’Etat.

    et par ailleurs, si l’Etat se donnait la peine de lire le rapport du giec plutot que de s’essuyer avec, peut etre qu’on aurait des politiques sociales et urbaines dignes de ce nom.

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  7. Alceste. Alceste.

    Bien sûr que le Préfet est le représentant de l’Etat et il fait ses observations en tant que tel. Décentraliser est bien à condition d’avoir des zélus au niveau , et dans la Région , nous avons une sacrée équipe de branquignols intéréssés, ceci expliquant cela. Alors il constate. Il constate que la politique urbaine locale est gérée en dépit du bon sens et que l’on comprend pourquoi les maires veulent avoir la main mise sur les permis de construire afin de préserver les intérêts de certains.
    Ce matin dans la Provence , la mère Pila qui ose tout , se pose des questions sur l’immobilité de la mairie , je ne savais pas que la fameuse réplique d’Audiard , cela ose tout etc, se conjuguait aussi au féminin.
    Voilà un exemple de la qualité de zélus , pour ne pas écrire nos zéros locaux.
    Alors l’Etat Jacobin est sans arrêt mis en cause , mais face a ces incapables , cela avait du bon.C’est l’histoire Française , c’est le Colbertisme, sauf pour la Corse , bien sûr ( Smiley)

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      Mme Pila est dans un rôle de spécialiste quand elle dénonce la supposée “inertie” de la mairie de Marseille : tout le monde a noté “l’inertie” qui caractérise la RTM qu’elle préside parfois, quand elle ne fait ni sermon dans les églises, ni politique bêtement politicienne. Son action à la tête de cet opérateur de transport doit pouvoir se résumer sur un timbre-poste.

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  8. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    On voit que le niveau reste bas à droite, quand on lit – avec un certain effarement – que Mme Caradec ose faire un lien entre l’effort de construction à Marseille et le refus de principe d’un grand nombre de maires de la métropole de construire du logement social. Ceux-ci avançaient des prétextes divers et (a)variés, ils en ont désormais un de plus à leur disposition, grâce à l’obligeance de cette lumière.

    Reste que le débat sur l’effort de construction part sur de mauvaises bases s’il se résume à un nombre de logements à construire.

    Dans un rayon de 500 m autour de mon domicile, il y a actuellement plusieurs centaines de logements en construction ou en projet. Où sont les équipements publics qui seront mis à la disposition de leurs futurs occupants ? Pas une école ni même une salle de classe de plus, pas un bus de plus, aucun équipement de quartier de plus… Et il est prévu, à un horizon plus lointain, encore quelques centaines de logements supplémentaires à côté de la Cité Radieuse.

    L’urbanisme, ce n’est pas seulement poser des boîtes en béton n’importe où, sans réfléchir à leur environnement, comme Mme Caradec et la majorité nullicipale gaudiniste l’ont fait pendant 25 ans. Ce n’est pas dire à des habitants “voilà les clés du logement, et démerdez-vous pour vous déplacer et scolariser vos enfants”. C’est penser la vie de quartier et la mobilité en amont plutôt que de créer des cités-dortoirs.

    L’idée de densifier la ville plutôt que de l’étendre ou de supprimer peu à peu tous ses espaces de respiration est une idée rationnelle. Mais elle suppose une vraie politique du logement à long terme, et pas seulement la vente de droits à construire à des promoteurs.

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  9. Alceste. Alceste.

    Ce qui me pose problème avec ce constat,c’est la corrélation entre urbanisme version Caradec et la politique transport de la métropole version Vassal
    Je dis que quelque part ,pour abonder dans votre sens ,que la concentration des constructions dans certaines zones ,de fait ,au profit des zones protégées ( ceux qui ne veulent pas de social)est aussi confortée par une non connexion des transports inter-zones.C’ est exactement le schéma marseillais,j’isole le nord du sud.Rappelons nous l’épisode du bus clandestin pour les jambons des quartiers Sud comparé au 83 de la Corniche aujourd’hui
    En résumé,le système Gaudin perdure avec les mêmes arguments.L’Etat ne fait rien.Sauf que ce dernier a pris la main sur les écoles, l’hyper centre ville et met la pression aussi sur les transports à Marseille petit à petit.
    Encore un peu de temps et ces guignols seront évincés.

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  10. Lecteur Electeur Lecteur Electeur

    1. En France, avec le tout-béton l’empreinte carbone du secteur de la construction représente entre 25 et 30 % du total des émissions de gaz à effet de serre. Il faut donc limiter l’usage du béton aux seules structures porteuses et utiliser d’autres matériaux dans toute la mesure du possible pour les autres éléments (de plus les cimenteries génèrent de nombreux cancers et maladies respiratoires à proximité).
    2. Il faut réhabiliter et construire à bon escient pour répondre aux besoins de la population, pas pour générer d’énormes profits pour les spéculateurs et affairistes immobiliers et bien sûr grands groupes du secteur du bâtiment.
    3. De par leur politique le Préfet et ses complices Vassal & Caradec sont les dignes représentants de Lafarge, Vinci, Eiffage et compagnie ?

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    • Forza Forza

      Voilà. L’Etat à la rescousse des promoteurs (ouin ouin on peut plus construire de la m…. comme on veut) et du BTP (ouin ouin nous non plus) — what else ? C’est gros comme un IGH. Sachant que le BTP n’arrive pas à recruter et que c’est peut-être de plus en plus risqué pour les futurs habitants de leur confier trop de chantiers : bientôt on aura des stages de 3e pour faire l’étanchéité :-))) Tenez bon la mairie.

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  11. Alceste. Alceste.

    Forza , Arenc est bien rempli,cela est vrai.
    Ce quartier est neuf , avec même une zone écolo branchée sur la place des anciens entrepôts généraux avec des normes de construction actuelles.
    Je ne veux pas vieillir de 10 années, mais je serai curieux de connaître le devenir et l’état général de cette zone dans la décennie à venir.
    Les Marseillais vont’ils savoir le conserver ou bien le dégrader ?.

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    • Forza Forza

      La question c’est surtout la qualité de la construction et la gestion des immeubles + bien sûr les éternels problèmes d’entretien des équipements livrés. Et les Marseillais, néo ou pas, se battent ensemble contre les montagnes et sans lâcher l’affaire, comme à leur habitude, pour être encore là dans dix ans 🙂
      https://www.euromedhabitants.com/euromedhabitants-45/

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  12. Alceste. Alceste.

    Rendez-vous dans 10 comme chante l’autre.

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  13. Lecteur Electeur Lecteur Electeur

    L’art de la construction selon le préfet et le binôme Vassal-Caradec :

    « Une concentration hors-norme de légionelle dans des immeubles neufs d’Euroméditerranée » ( https://marsactu.fr/une-concentration-hors-norme-de-legionelle-dans-des-immeubles-neufs-deuromediterranee/ )

    Tour La Marseillaise : « des déchaussements de dalles de faux-plafonds, entraînant des effondrements à divers endroits et étages, ou encore l’ouverture intempestive de trappes de désenfumage lors d’épisodes de grand vent ». ( https://marsactu.fr/bref/ristourne-de-loyer-pour-la-metropole-dans-ses-bureaux-de-la-tour-la-marseillaise/ )

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    • Forza Forza

      Ouarf. On ne vantera jamais assez les bienfaits de la presse indépendante, et plus particulièrement de ce journal local d’investigation :p

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  14. Alceste. Alceste.

    Ah ! C’est bien vrai!

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  15. MarsKaa MarsKaa

    Sachant que le niveau de la mer augmente inexorablement (à moins que, par évaporation…. ? 🤔),
    Et que le quartier Euromed est (très densément) construit sur des sols 1. meubles (anciens marécages) 2. au niveau actuel de la mer.
    Combien de temps faudra-t-il pour que ces immeubles 1.s’enfoncent par affaissement du sol 2. Aient les pieds (et les genoux) dans l’eau par conjugaison des deux phénomènes (élévation du niveau de la mer + sols qui s’affaissent sous le poids ?).
    Vous avez une heure.
    (C’est bientôt la rentrée, c’est le moment des stages de revision et autres devoirs de vacances ).

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    • MarsKaa MarsKaa

      Donnée manquante :
      Elevation de la mer prévue d’ici 2100 : selon les sources de 40 cm à près de 2m. Le consensus est autour de 80 cm à 1m.

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  16. Alceste. Alceste.

    Putain! Mon appartement au Jardin Zoologique va prendre une sacrée valeur. Les pieds dans l’eau, vue sur la mer.

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